Au Myanmar, les hommes mâchent quotidiennement du bétel, et plusieurs fois par jour. Pour sa préparation, on utilise de la chaux (oui vous avez bien lu !) et de la noix d’arec, soit râpée soit émincée et parfumée avec des épices. La chaux a un rôle de catalyseur, tandis que l’arec favorise la salivation. Parfois, du tabac est ajouté à la préparation. Puis l’ensemble est enveloppé dans une feuille de « Piper betle ». La noix d’arec colore la salive en rouge et les dents en orange. Le bétel est mastiqué environ 20 minutes avant d’être recraché. Au Myanmar, les trottoirs des rues sont tachés des restes rouges des chiques de bétel.

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Lors de notre séjour à New Bagan, nous avons eu l’occasion de tester plusieurs restaurants. Et la plupart d’entre eux ne nous ont pas du tout convaincus. En revanche, nous avons eu un coup de cœur pour la cuisine du Star Beam Restaurant. J’ai aimé (entres autres) le curry rouge/jaune aux légumes, mais aussi l’accueil, l’endroit, les sourires et la petite boule de pain chaud offerte. Un délice ! Si vous passez à Bagan, je vous le recommande chaleureusement. DSCN7607 DSCN7611 DSCN7615 DSCN7709 DSCN7711

Star Beam Restaurant – Mr Myo Myint
Near new Bagan Market
Behind NLD Party Office
New Bagan
Phone : 09-401523810 ou 09-259073071
Email : rkmyomyint@gmail.com

Myo propose aussi ses services de guide/taxi et possède sa propre voiture. Il parle en plus un très bon anglais et connaît plein de choses sur l’histoire de Bagan. Myo est quelqu’un de très courtois et délicat qui sait s’adapter en fonction des goûts de chacun. Nous ne regrettons pas de l’avoir choisi comme guide, c’était vraiment parfait ! De vous à moi, vous pouvez y aller les yeux fermés ! Myo est une belle personne. Pour le contacter, il suffit de l’appeler aux numéros ci-dessus ou de lui envoyer un email, ou encore mieux de le rencontrer directement à son restaurant.

La restauration est une affaire de famille !

Son frère aîné, Tin Myint, possède aussi un restaurant du même nom (Star Beam Bistro) qui se trouve à Old Bagan, près de l’Ananda Temple. Nous y sommes allés déjeuner et c’est une cuisine très proche de celle du restaurant de Myo. On vous servira aussi un petit pain chaud. DSCN7618

Voici une autre adresse qui, pour nous, mérite le détour. Il s’agit du Pho Cho Restaurant à New Bagan. Ils proposent une cuisine thaïe assez raffinée par rapport à d’autres restaurants qui s’improvisent un peu.

Pho Cho Restaurant
Entertainment Puppet Show
Near Bagan House LacquerWare Shop
New Bagan
Phone : 09-402780231 ou 09-256227834

Ce matin, nous avons rendez-vous avec Myo, le propriétaire du restaurant « Star Beam ». Il est prévu que nous prenions un petit-déjeuner chez lui avant de partir, en sa compagnie, à la découverte du célèbre site archéologique de Bagan.

Star Beam Restaurant – Mr Myo Myint (restaurateur et guide)
Near new Bagan Market
Behind NLD Party Office
New Bagan
Phone : 09-401523810 ou 09-259073071
Email : rkmyomyint@gmail.com

Nous allons voir une sélection de temples sur les 2834 temples et pagodes éparpillés en pleine nature sur environ 50 km2. Bagan (anciennement Pagan) est exceptionnel dans le sens où le site concentre le plus grand nombre de monuments bouddhistes au monde. Nous sommes très contents d’avoir rencontré Myo, car c’est lui qui va nous guider tout au long de la journée. La plupart des touristes sillonnent les sentiers de Pagan en scooter ou en calèche (les plus courageux le font en vélo), ce qui est très faisable, mais attention toutefois à la poussière en suspend qui pique les yeux et qui irrite la gorge. (Le mieux est de porter des lunettes et un masque de protection.) Myo qui possède son propre véhicule – une Toyota, je crois – nous emmène faire le tour des temples avec lui. Youpi.

IMG_3105La fondation de Bagan remonte au IXème siècle et ses premières pagodes datent du Xème siècle. Aujourd’hui, le Vieux Bagan (Old Bagan) est déserté par les villageois qui ont été délogés par l’armée dans les années 80 quand le gouvernement a décidé d’ouvrir le pays au tourisme. Les habitants se sont réfugiés dans un nouveau village connu sous le nom de « Nouveau Bagan » (New Bagan), la partie moderne qui regroupe des laqueries (Bagan est également célèbre pour ses laques), la plupart des hôtels « bon marché » (les moins onéreux) et des restaurants. DSCN7708Sur la route qui nous conduit au vieux Bagan (Old Bagan), Myo s’arrête pour une première visite au temple Ape-Ya-Da-Na (Apeyadana). La lumière dorée qui se pose sur ce joli temple en briques rouges est de toute beauté – et nous ne sommes que le matin – au coucher du soleil, ce temple doit être sublime !

IMG_2879IMG_2885Lorsque nous remontons en voiture, le jasmin accroché au rétroviseur intérieur a diffusé un parfum délicieux dans tout l’habitacle. IMG_2887Le second temple s’appelle « Shwe gu gyi ». Il date du XIIème siècle. De sa terrasse, la vue est extraordinaire ! IMG_2889 IMG_2890 IMG_2891 IMG_2894 IMG_2899 IMG_2900 IMG_2906 IMG_2909Pas très loin, un peu plus à l’est du Vieux Bagan, nous visitons le temple de l’Ananda. Ce joli temple avec son plan en forme de croix fait partie des plus anciens du site et demeure un endroit de pèlerinage très apprécié. En faisant le tour du temple carré, nous constatons que quatre bouddhas dorés sont situés face aux quatre points cardinaux.

IMG_2914IMG_2922DSCN7660 DSCN7665 DSCN7666 DSCN7669 DSCN7670 DSCN7672 DSCN7674Devant ce bijou architectural, je me demande pourquoi le site de Bagan n’est pas classé à l’Unesco. Honnêtement toutes ces pagodes et ces temples qui se dressent de toute leur splendeur en plein milieu de la nature, c’est quand même quelque chose d’incroyable. A mon avis, cela ne devrait pas tarder ! Pour en savoir plus, lisez l’article en anglais de Bagan on course for the World Heritage Listing.

Un peu plus au nord se dresse la belle pagode Zaditaw Hsu taung pyi, très fréquentée par les touristes et les pèlerins venus s’y recueillir. Des boutiques de souvenirs se succèdent dans sa cour intérieure. Nous sommes surpris d’y rencontrer des femmes « long neck » affairées sur leur métier à tisser.IMG_2959IMG_2933 IMG_2936 IMG_2938 IMG_2940 IMG_2941 IMG_2942 IMG_2943 IMG_2949 IMG_2952Après une matinée riche en découvertes, notre guide nous emmène déjeuner chez son frère qui tient le Star Beam Bistro. Une autre belle adresse à retenir pour déjeuner à Bagan !

En milieu d’après-midi, Myo avec qui nous avons des liens de complicité nous emmène dans un endroit secret qu’il aime bien. C’est un temple en ruines près duquel une famille s’est installée. Nous aimons beaucoup cet instant magique où le temps semble s’être arrêté. Autour de nous, tout est silence… Nous sommes loin du circuit touristique que tous les voyageurs suivent plus ou moins. Comme ça fait du bien ! Merci Myo ! Et cette lumière cuivrée, on ne s’en lasse pas !DSCN7679DSCN7680DSCN7681 IMG_2964 IMG_2967 IMG_2969 IMG_2975 IMG_2984 IMG_2987 IMG_2989 IMG_2994 IMG_2998 IMG_3002 IMG_3004 IMG_3008IMG_3006Avant que le soleil ne se couche sur la plaine, notre ami a choisi de nous faire visiter deux derniers jolis endroits. Il prend des sentiers poussiéreux au milieu de nulle part et se gare devant la pagode Damayangyi. Nous sommes au bout du monde ! IMG_3020 IMG_3023 IMG_3032 IMG_3042Lorsque nous accédons au toit de la dernière pagode (Pya That Da pagoda), nous avons la surprise de voir que des dizaines de personnes sont là pour la même chose que nous. De jeunes étudiants surexcités se prennent mutuellement en photo et nous demandent si l’on veut bien poser avec eux. Ce que nous acceptons « with pleasure ».  Puis le soleil, qui n’est plus qu’une boule rouge, tombe sur les magnifiques stûpas. Le spectacle est féerique… Nous sommes des dizaines à partager ce moment exceptionnel, l’ambiance est très joyeuse, tout le monde est content. Lorsque nous reprenons l’escalier que nous avons gravi trente minutes plus tôt, la nuit est tombée sur Bagan. Il nous reste des images merveilleuses dans la tête. C’était divin… il n’y a pas d’autres mots.

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Cet après-midi, Thierry a loué un scooter électrique pour sillonner les petits chemins autour de New Bagan. Comme deux ados sur leur première mobylette, nous sortons de New Bagan et prenons à l’est la route vers le village de Min-Nan-Thu. Nous apercevons les premiers temples, mais comme il y en a beaucoup, nous décidons de prendre notre temps et d’en visiter deux au hasard… avant de filer jusqu’au village. Au loin, le sommet du Dhamma Ya Zi Ka Zedi étincelle sous le soleil et semble nous envoyer des signaux lumineux. Curieux de voir la bâtisse de plus près, Thierry s’engage dans un sentier sablonneux au milieu d’une lande désertique. Le dôme de la pagode est en travaux, mais de loin les nattes en bambou qui le recouvrent ressemblent à s’y méprendre à de grandes feuilles d’or. IMG_2782IMG_2771DSCN7625 DSCN7626 DSCN7628 DSCN7630 DSCN7631 DSCN7632Une petite fille habillée d’une robe de princesse vient vers moi et me photographie. Au Myanmar, je suis une vraie star !!! (Vous avez remarqué la rime ?) Et puis de jeunes ados viennent à leur tour prendre joyeusement la pose devant notre objectif. Avec des yeux aussi malicieux, la photo sera forcément réussie.IMG_2773 IMG_2779La pagode Dhamma Ya Zi Ka date du début du XIIème siècle et a été construite sous le règne de Narapatisithu, le 7ème souverain du Royaume de Bagan. Son stûpa est entouré de cinq petits temples dont certains sont ornés de fresques.

Pour rejoindre le village, nous devons prendre une fourche sur notre gauche en direction de la pagode Tha-Man. A l’arrivée, une dame nous accueille et nous invite à la suivre à pied. Nous pénétrons, un peu intimidés, dans l’enceinte du petit village en sa compagnie. Elle nous emmène à divers endroits tout en nous expliquant comment les habitants vivent et travaillent au quotidien. D’ailleurs, quelques artisans sont encore présents malgré l’heure tardive. Dans moins d’une heure, il fera nuit… Si nous voulons assister au coucher du soleil, nous avons intérêt à ne pas nous attarder. La visite est intéressante, et nous nous laissons tentés par de belles cotonnades tissées main… IMG_2789IMG_2796IMG_2797IMG_2804IMG_2809IMG_2813IMG_2815IMG_2819IMG_2821IMG_2833IMG_2845IMG_2851IMG_2854Puis nous continuons notre parcours. Je me suis assise sur les pièces de coton, c’est plus moelleux pour les fesses ! Lorsque nous arrivons au temple blanc Lay Myet Hna, le soleil semble en feu…

DSCN7633 DSCN7634 DSCN7637 DSCN7638 IMG_2860 IMG_2863 IMG_2867 IMG_2869Il est temps de quitter les lieux, la nuit est d’encre. Heureusement, nous pouvons éclairer la route avec le scooter, car les environs sont plongés dans le noir le plus complet. Nous repassons devant la pagode Dhamma Ya Zi Ka, celle-ci est très bien éclairée, nous ne sommes plus très loin…  IMG_3122

IMG_2664Alors que le taxi passe près de la colline de Mandalay, notre regard est attiré par les beaux stûpas de la pagode Kuthodaw. De loin, l’ensemble me fait penser à un village chaulé des Cyclades.   DSCN7365DSCN7358Depuis 5h ce matin, nous visitons des monuments bouddhiques aussi beaux les uns que les autres, et je m’étonne de ne pas avoir les yeux rassasiés. Quand la voiture passe devant la pagode, je n’ose pas demander un arrêt. Je me dis que tout le monde est fatigué de cette grande journée de visites. D’ailleurs, le soleil ne va pas tarder à se coucher. Thierry semble étonné que je ne réagisse pas et me demande si je veux visiter la « Kuthodaw pagoda ». J’ai à peine répondu par l’affirmative qu’il en parle à notre chauffeur afin que celui-ci fasse demi-tour dès que possible. Alors que nous descendons de voiture, nous lui promettons que nous n’en avons pas pour très longtemps. (Il ne faut pas abuser tout de même.) D’ailleurs, cette fois, notre taximan ne nous suit pas, il est sans doute arrivé à « saturation » de toutes ces merveilles. IMG_2659Pieds nus, j’avance au milieu des stûpas qui se découpent dans un ciel intensément bleu. Thierry, derrière mois, prend des dizaines de clichés. Les pavés sont tièdes, les allées bordées de soleil et la chaleur me remplit l’âme et la tête…

IMG_2665La construction de la pagode « Kuthodaw » remonte à 1857, sous le règne du roi Mindon Min. Chaque stûpa abrite une stèle de marbre sur laquelle sont gravées, recto verso, des pages entières du Tipitaka, l’enseignement de Bouddha. Il s’agit là du plus grand livre du monde avec au total 279 stèles. Ces lignes sont gravées dans le langage Pâli qui n’est pas connu par la majorité des Birmans. Seuls quelques moines savent interpréter les textes. Impressionnant, non ?

DSCN7366DSCN7361DSCN7362Le silence des lieux est parfois troublé par les rires des enfants qui jouent à cache cache. Pétillants de vie, on lit dans leurs yeux espiègles une tendre complicité. Qu’ils sont beaux ces petits Birmans !

IMG_2657IMG_2669Au cœur de la pagode se dresse un stûpa doré, haut de 57 m.

IMG_2660Dans la cour intérieure, nous nous arrêtons sous un arbre aux branches qui n’en finissent pas. Celles-ci sont soutenues par des colonnes scellées dans le sol. La nature est parfois étonnante, cet arbre aurait – d’après les guides – 250 ans.

IMG_2663Le temps semble s’être arrêté dans ces lieux magiques. Mais il est l’heure de rentrer, et le chauffeur est peut-être en train de s’impatienter. En sortant, je me rends compte que ma paire de tennis a disparu. Je les aperçois aux pieds d’une vieille dame assise sur un banc en bois. Elle me regarde me chausser, un genou par terre, et me dit que s’asseoir près d’elle ne coûte rien. Naturellement, nous nous présentons l’une à l’autre. Cherry était professeur d’anglais, je comprends mieux son anglais parfait. Elle me raconte qu’elle adore les parfums Dior, et son RÊVE serait d’en posséder un tout petit peu. Je la regarde porter à son nez un flacon invisible, elle semble dans un moment d’extase. Cette dame, aux yeux délavés par le temps, me touche beaucoup, je me sens proche d’elle et finalement pas très différente. Elle parle avec beaucoup de philosophie de la vie, de la générosité, de la paix, du temps qui passe… Pour elle, s’il n’y avait pas de colère, il n’y aurait pas de guerre. C’est un moment que je ne suis pas prête d’oublier. Merci Cherry, je suis si heureuse que nos chemins se soient croisés.IMG_2671 IMG_2672

Le jour s’est levé sur la pagode Mahamuni, le soleil absorbe les derniers voiles de brume qui se dissipent dans la fraîcheur du matin. Lorsque nous descendons de voiture, les fidèles sont déjà très nombreux devant l’entrée de la pagode. Certaines femmes sont très élégantes, et je me demande ce qu’elle pense de ma tenue « spécial confort » sweat et legging. J’ai un peu honte, je l’avoue, tant elles sont joliment apprêtées et coiffées.
IMG_2638IMG_2577Thierry et moi suivons notre chauffeur – qui est aussi notre guide depuis deux jours. Il se faufile entre les femmes et les hommes venus se recueillir devant la statue de Bouddha (vieille de 2 500 ans d’après certains guides). Je me fais toute petite parmi la foule et m’assois sur le grand tapis avec les femmes birmanes que je regarde prier. Devant nous, un écran de télé montre des hommes en train d’appliquer des feuilles d’or sur le Bouddha devenu « difforme ». Depuis notre arrivée, un homme délivre au micro des messages aux pèlerins, les encourageant à faire des dons d’argent. L’ambiance est si particulière que j’ai l’impression d’être dans un rêve étrange. Et si j’allais me réveiller ?IMG_2565IMG_2581D’après mes lectures, ce Bouddha aurait été pris par l’armée du roi Bodawpaya du royaume d’Arakan (près de la frontière de l’actuel Bangladesh), comme trophée de guerre en 1784. D’abord abritée dans l’ancienne capitale royale Amarapura, la statue aurait ensuite été déplacée à Mandalay, alors nouvelle capitale royale en 1860. Actuellement, elle est constituée de 6,5 tonnes de bronze et de 3 tonnes d’or. Son visage est nettoyé tous les matins, à 4 h, par les moines qui considèrent qu’elle est vivante. Seuls les hommes ont le droit de déposer une feuille d’or, les femmes doivent rester à l’écart… IMG_2589IMG_2584IMG_2573Des moines prient avec ferveur. La pagode Maha Muni est un site très fréquenté et vénéré par les Birmans.

IMG_2593 IMG_2594Dans le temple, nous assistons à une cérémonie. Il semblerait que ce soit les membres d’une même famille. Les petites filles sont aussi maquillées que leurs aînées. Elles portent toutes des robes de fée ou de princesse d’un rose dragée. Elles sont suivies par les garçons également maquillés et habillés du même rose. Ils paraissent tout droit sortis d’un livre de contes… ou d’un carnaval ?

IMG_2613IMG_2580IMG_2609IMG_2619IMG_2629A l’extérieur, nous admirons les détails finement sculptés du toit et au dessus des arcades. Une grande cloche trône au milieu de la cour, c’est l’occasion pour moi de donner mes trois coups de bâtons : ça défoule en fait !

DSCN7526 DSCN7527IMG_2647IMG_2649IMG_2650Un peu plus loin se trouvent plusieurs anciennes statues khmères en bronze.

DSCN7530Je lis sur un grand panneau qu’elles proviennent d’Angkor Vat au Cambodge. Elles sont passées de mains royales en mains royales, avant d’être rapportées à Amarapura en 1857. DSCN7528Des trente statues rapportées du Siam par le roi birman Bayinnaung, il n’en reste actuellement que six. Elles attirent beaucoup de Birmans, car elles posséderaient des pouvoirs de guérison.

DSCN7529DSCN7531IMG_2639 IMG_2642IMG_2645IMG_2653

IMG_2510A 5h du matin, nous montons en voiture, les yeux tout embués de sommeil. Il fait une nuit d’encre, et Mandalay dort encore. Notre taximan semble un peu plus ébouriffé que la veille, mais garde le sourire. La nuit a été courte pour tout le monde. Nous prenons la direction de Sagaing, une ville située sur la rive occidentale du fleuve Irrawaddy, à une vingtaine de kilomètres. Je pense à Théophile qui a préféré rester au lit, ce que je peux comprendre. Ce n’est pas facile de persuader son ado de se lever à 4h30 pour assister au lever du soleil tout en haut d’une colline. Thierry et moi sommes encore un peu sonnés, mais au fur et à mesure que nous roulons, nos yeux s’agrandissent et s’habituent à la pénombre. Le taxi s’engage dans une rue montante et étroite. Je suppose qu’il s’agit de la colline de Sagaing où est perchée la fameuse pagode Soon Oo Ponya Shin. La route devient sinueuse, et notre chauffeur klaxonne à chaque virage pour prévenir de son arrivée. Au début, je me disais que cela ne servait pas à grand chose de donner de pareils coups de klaxon en pleine nuit, mais j’ai vite changé d’avis quand j’ai vu tous ces petits moines (des enfants) marcher en file indienne sur le bord de la route. Tous prennent la même direction, probablement le chemin vers le réfectoire de la pagode Soon Oo Ponya Shin pour leur premier repas de la journée. Sagaing est reconnue comme étant l’un des centres religieux les plus importants du pays. IMG_2508Tout en haut de la colline, nous suivons les quelques pèlerins qui comme nous sont venus assister au lever du soleil. Il fait frais et, là-haut, le vent est glacial. Notre chauffeur qui ne porte qu’un tee-shirt est pétrifié de froid. Sur la terrasse de la pagode, il fait quelques exercices pour se réchauffer. J’aime beaucoup la bonne humeur ambiante et l’atmosphère qui se dégage des lieux.

DSCN7514Dans la nuit, le dôme tout doré prend une autre dimension. C’est magnifique.

IMG_2501IMG_2502Comme nous sommes en avance, j’en profite pour aller voir les tableaux qui ornent les murs de la pagode. Et puis il fait un peu plus chaud à l’intérieur !

DSCN7509IMG_2504Il est 6 h15 et le soleil est resté couché. Notre taximan consulte toutes les 5 minutes sa montre d’un air soucieux. Malgré le fait qu’il parle très peu l’anglais, nous arrivons à communiquer. Nous sentons qu’il fait tout pour nous être agréable et, lorsqu’il nous voit ébahis sur les sites magnifiques où il nous emmène, nous sentons une immense fierté dans ses yeux.

Il est 6 heures et 40 minutes, et le spectacle commence. Debout, le regard perdu à l’horizon, nous sommes prêts à assister au lever du roi Soleil. C’est d’abord une petite boule rouge qui quitte la ligne d’horizon pour monter doucement dans le ciel. L’obscurité fait place à la lumière, nous découvrons un paysage qui s’éveille dans la brume du matin. C’est magique. DSCN7520IMG_2542IMG_2541Nous ne sommes pas les seuls à profiter de la beauté de l’instant. Sur les visages, on lit de la joie d’être là. Tout le monde applaudit… L’effort en valait la peine, nous sommes largement récompensés par la très belle vue sur le fleuve et les collines. IMG_2538Alors que le jour pointe, un groupe de femmes birmanes vient vers moi pour immortaliser ce moment. Toutes veulent être prises en photos avec moi… et ça n’en finit pas, au moins 5 ou 6 personnes à tour de rôle. Et puis vient le tour des familles avec enfant(s) pour la photo souvenir ! Il suffit de sourire et les gens viennent naturellement à vous. Et quelle gentillesse, vous donnez un sourire, vous en recevez 100 !

IMG_2518IMG_2520IMG_2523IMG_2529Nous quittons la pagode et remontons vite en voiture. Les rayons du soleil sont encore trop faibles pour nous réchauffer. Sur la route qui relie Sagaing à Mandalay, nous passons sur un superbe pont en métal : le pont d’Ava qui emjambe le fleuve Irrawaddy. Constitué de 16 travées, il a été construit par les Britanniques en 1934. Au loin, nous en apercevons un deuxième qui semble identique.

IMG_2546 IMG_2547 IMG_2548IMG_2556Notre taxi stationne sur le pont pour que Thierry puisse prendre quelques clichés. Nous avons une vue sur les petites collines qui s’élèvent en bordure du fleuve. Les pagodes dorées pointent vers un ciel encore brumeux. C’est planant.

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DSCN7489Nous quittons l’hôtel vers 17H15 pour prendre la direction d’Amarapura, une ville qui connut son heure de gloire en 1841, lorsqu’elle devint la capitale de la Birmanie sous le règne de Tharrawaddy (8ème roi birman). Quelques années plus tard, son successeur, le roi Mindon, décida de construire une nouvelle capitale, Mandalay, et abandonna complètement Amarapura. Il fit démonter le palais royal d’Inwa pour le transférer à dos d’éléphant à Mandalay, laissant sur place d’énormes colonnes en teck.

CaptureCes colonnes furent récupérées par Monsieur U Bein, le maire d’Amarapura, pour construire en 1849 un pont en teck long de 1200 mètres au dessus du lac Taungthaman. Actuellement, le pont U Bein est le plus long pont de teck du monde. IMG_2485IMG_2488Le pont composé de 1 086 poutres en teck mène à l’autre rive, notamment au temple Kyauktawgyi. Les habitants et les moines peuvent aisément s’y rendre même pendant la mousson, lorsque les pluies viennent gonfler les eaux du lac. IMG_2449IMG_2451Vu d’en bas, je me dis qu’avec mon vertige jamais je ne pourrai le traverser jusqu’au bout. C’est donc les jambes tremblotantes que je monte les marches pour accéder au pont. Là-haut, les planches vibrent chaque fois qu’une personne nous croisent. Très déstabilisant cette histoire, d’autant plus qu’il y a beaucoup de touristes mélangés aux locaux qu’il va falloir croiser et il n’y a pas de garde corps ! Devant ma peur, notre taximan/guide est « mort de rire » et pour me taquiner, il se met à sauter sur les planches branlantes de la passerelle. Waouh !!! Sensation extrême !!! J’essaie de me raisonner en me disant que si des centaines de personnes le franchissent chaque jour sans problème, alors pourquoi ça se passerait mal pour moi ? J’accroche le bras de Thierry et nous faisons nos premiers mètres. Je résiste à la peur, mais je transpire au creux des mains. C’est terrible le vertige… ça paralyse tout le corps ! Thierry me dit de regarder droit devant moi et d’arrêter de regarder en bas (c’est haut). Je décide de suivre ses conseils et lâche son bras. Je marche en faisant attention de bien rester au centre de la passerelle. Je laisse le plaisir aux autres de me contourner… Je poursuis une ligne droite invisible, la tête bien haute. Thierry discute loin derrière avec notre guide. Je commence à me détendre et même à me rapprocher du bord mais pas trop… puis j’accélère la cadence. Je me rends compte que le malaise a disparu. Je traverse le pont comme si je le faisais tous les jours… Le soleil se couche, c’est beau… et j’ai vaincu une angoisse. C’est un merveilleux moment pour moi. Je n’ai plus le vertige, je souris tellement je suis heureuse d’être là. J’ai même envie de rire. C’est si simple parfois de surpasser ses peurs. Je suis fière de moi… Il fait nuit. Je suis arrivée sur l’autre rive, 1200 mètres de « même pas peur ».

DSCN7495 DSCN7496IMG_2457 IMG_2466 IMG_2477IMG_2491 IMG_2494 IMG_2496 IMG_2498

Ce matin, nous faisons connaissance avec le jeune taximan qui nous servira de guide pendant 2 jours. Comme la plupart des Birmans, il est très sympathique, mais parle très peu anglais. Mais ce n’est pas vraiment un problème, car nous arrivons à communiquer et même à rire ensemble.

IMG_2376La colline de Mandalay (Mandalay Hill) culmine à 240 mètres au nord-est de Mandalay. A son sommet se trouve la pagode Sutaungpyei qui offre, depuis sa grande terrasse extérieure, une vue panoramique sur toute la ville. C’est notre première ascension depuis notre arrivée. Nous savons qu’il y en aura d’autres, car le Myanmar est un pays de collines et de montagnes. DSCN7472IMG_2382De la plate-forme, nous avons une jolie vue sur les toits et les pagodes de Mandalay. Contrairement à la plupart des grandes villes d’Asie, nous sommes heureux de constater que la ville est relativement boisée.

DSCN7474IMG_2375La pagode Sutaungpyei a été construite en 1052 par le roi Anawrahta à l’origine du royaume de Bagan (le fameux site archéologique que nous avons prévu de visiter la semaine prochaine). D’une façon générale, son architecture, sa mosaïque « miroir » et ses couleurs chaudes me font penser à un palais des mille et une nuit.

DSCN7468DSCN7473Au nord de la pagode Sutaungpyei se trouve une autre pagode appelée « Mwegyi hnakaung » (traduit par la pagode des deux grands serpents). Les deux cobras verts qui ornent les lieux attirent notre attention. Dans leur « bouche » largement ouverte s’accumulent des billets de banque déposés par les pèlerins venus prier.

DSCN7477 DSCN7478Un peu plus loin, Thierry se décide à frapper la cloche trois fois pour que ça lui porte chance. Il semble un peu crispé au début, même si ça fait partie de la coutume. (Il faut dire que ça résonne pas mal !)

DSCN7482IMG_2405L’atmosphère dans le temple est « bon enfant ». La jeunesse birmane est décontractée, tout comme les jeunes moines qui semblent adeptes du selfie.

IMG_2386 IMG_2390 IMG_2392  IMG_2394

Ce matin, Théophile a le nez sur le plan de Mandalay, car nous lui avons demandé de nous conduire à l’ancien Palais Royal. Sur la carte, on ne voit que lui, un grand carré vert. Dans la rue, il marche devant nous et fait une halte de temps en temps pour vérifier que nous sommes dans la bonne direction. Notre guide en herbe emprunte la 73ème rue qui nous mène à l’une des faces du carré, mais encore faudra-t-il trouver l’entrée. D’après Emily, la réceptionniste de l’hôtel, il en existe deux, l’une dans la 80ème rue et l’autre dans la 66ème rue. Théophile part vers la gauche, ce sera donc la 80ème rue…

CaptureLes rues sont joyeusement animées et sont pour nous des pointes de fraîcheur. Les pick-up Nissan (taxis locaux) sont littéralement pris d’assaut par des hommes en longyi (tissu traditionnel à petits carreaux). Ceux-ci s’accrochent à l’arrière du véhicule, tandis que les femmes patientent sagement à l’intérieur, serrées comme des sardines.  IMG_2197IMG_2231IMG_2222Les enfants ont tous des bouilles à croquer avec leurs joues badigeonnées de thanaka, une poudre produite à partir du bois et censée protéger la peau des rayons ardents du soleil. Nous pourrions passer des heures à regarder la vie dans les rues de Mandalay.

IMG_2217 IMG_2225Le pont qui nous sépare de l’entrée du palais est en vue. Théophile est soulagé et content d’être enfin arrivé.IMG_2237Et alors que nous nous apprêtons à le traverser, un homme (un taximan) nous dit que nous nous sommes trompés d’entrée (ouest), et qu’il peut nous emmener à l’entrée principale (est). Je suis sceptique et décide d’aller voir de plus près, car des voitures et des motos s’engagent sur le pont et entrent bel et bien à l’intérieur de la forteresse. Mais l’entrée est gardée par un militaire qui nous demande de faire demi-tour. L’entrée ouest est interdite aux touristes… Eh bien, on peut dire que ça commence bien ! Théophile râle parce qu’il va falloir marcher jusqu’à l’autre entrée, carrément (c’est le cas de le dire) à l’opposé. La chance semble nous sourire lorsque nous apercevons un pick up-Nissan pratiquement vide. L’homme chargé de faire le rabatteur nous invite à monter. On lui demande combien coûte la course jusqu’à l’entrée principale du palais. Il nous prend 1000 kyats par personne, ce que nous acceptons sans discuter. A voir la tête que fait Théophile, Thierry et moi sommes amusés. C’est vrai qu’on a l’impression d’être un peu du bétail et le banc sur lequel nous sommes assis n’est pas du tout confortable. A côté de nous, le rabatteur birman se met à chanter… Théophile, exaspéré, lève les yeux aux ciel, tandis que Thierry et moi décidons de lui chanter « Petit Papa Noël » en français. Le Birman, surpris, nous écoute et semble content… S’il savait ! IMG_2246IMG_2247 IMG_2251Finalement, la camionnette nous descend à l’angle des 12ème et 66ème rues, ce qui n’était pas vraiment convenu au départ. Peut-être lui a-t-on cassé les oreilles avec notre piètre prestation ! Il ne nous reste plus qu’à marcher le long de la 66ème rue jusqu’au pont de l’entrée principale. Le long du canal, des appareils de gymnastique permettent aux promeneurs de garder la forme.

DSCN7381DSCN7404Construit entre 1857 et 1859, le Palais Royal de Mandalay était la résidence royale des deux derniers rois birmans, Mindon et Thibaw. Situé en plein cœur de la ville, il me fait penser à une « cité interdite » de quatre kilomètres carré, entourée de murailles en briques de 9 mètres de haut et de douves encadrant un large canal aux eaux vertes. Le Palais a été construit au pied de Mandalay Hill (la colline de Mandalay) en juin 1857 avec le bois du palais royal d’Amarapura (ancienne capitale du royaume birman située près du pont U Bein) qui a été entièrement démonté. Les matériaux ont été transportés, à l’époque, à dos d’éléphants.
DSCN7383Devant l’entrée, les touristes doivent acheter un ticket à la guérite (10 euros/personne). C’est un pass qui permet de visiter sous 5 jours d’autres sites touristiques autour de Mandalay. Nous franchissons enfin les murailles, certaines zones sont interdites aux touristes. Nous nous dirigeons donc directement vers le Palais, c’est tout droit ! IMG_2255IMG_2261IMG_2267

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DSCN7408Le Palais Royal a été détruit pendant la Seconde Guerre mondiale par les Japonais. Ce que nous visitons aujourd’hui n’est donc qu’une reconstruction des lieux.

DSCN7421DSCN7450DSCN7443DSCN7452Les maisons en teck, aux toits finement sculptés, sont entourées de petits jardins où il est agréable de se promener. Nous croisons quelques touristes, des familles, des petits moines, mais aussi des enfants en sortie scolaire. Les visages sont fascinants. Quel beau peuple !IMG_2289 IMG_2290IMG_2307 IMG_2308 IMG_2309 IMG_2317 IMG_2318IMG_2321 IMG_2322Théophile a hâte de monter dans la haute tour d’observation (watch tower).

DSCN7422 DSCN7430 DSCN7431IMG_2292C’est vrai que là-haut, la vue est imprenable ! DSCN7434IMG_2304 IMG_2305IMG_2300Après la tour, nous partons visiter le musée, quand soudain nous faisons une jolie rencontre : une petite poupée tout de rose vêtue…

IMG_2329 IMG_2330 IMG_2331Assis sur les marches d’une maison en bois, nous profitons d’un coin d’ombre pour faire une petite pause. Théophile craque pour un petit chiot qui se roule dans l’herbe. Mais sa maman veille à ses côtés… IMG_2319IMG_2320Plus loin, dans les jardins, un couple de jeunes mariés prend la pose devant un photographe professionnel. Les jeunes Birmans sont élégamment vêtus, la jeune femme ressemble à une princesse d’un autre temps.

IMG_2339DSCN7466IMG_2346IMG_2335