Au revoir Kuala Lumpur, bonjour Lombok !

Après avoir passé 11 nuits dans l’appartement de Ros, nous voilà désormais à la veille du départ pour Lombok. Nous réservons une dernière nuit dans un hôtel du Chinatown : le Sandpiper. Les critiques négatives vont bon train sur Tripadvisor, mais nous décidons de vérifier la qualité de l’établissement par nous-mêmes. Nous quittons donc l’appartement de Ros après avoir balancé un petit sac plastique contenant les clés au travers de la porte-grille qui précède la porte d’entrée en bois. (Ros ne pouvant pas être là nous avait demandé de procéder ainsi). Nous prenons une dernière fois l’ascenseur jusqu’au deuxième étage. Nous saluons le garde de la sécurité qui nous sourit pour la première fois depuis notre arrivée. (On a même le droit à un petit mot gentil.) Nous reprenons un autre ascenseur, puis nous arrivons au « ground », là où se trouve la galerie commerciale du Millenium Square. Nous décidons de manger une dernière fois non pas au Picadilly – notre cantine quotidienne – mais au petit snack près de la porte de sortie. La musique est forte mais de qualité. J’ai envie de danser, je ris, je pense qu’à ce moment-là je suis très heureuse. Notre repas est excellent, peut-être bien que c’est le meilleur depuis notre arrivée.

Le taxi a un mal fou à rentrer nos valises dans sa voiture. Il en met une, puis une autre, tente de fermer le coffre, n’y arrive pas, en retire une, essaie avec une autre… un vrai casse-tête chinois ! Il garde son calme (je crois qu’à sa place, j’aurais laissé tomber depuis longtemps), puis finit par sortir un tendeur. Il se tourne vers Thierry, content d’avoir réussi. Thierry, sceptique, regarde si la valise qui déborde du coffre est bien calée : « Are you sure ? » lui demande-t-il en testant la solidité du câble tendu. Le chauffeur nous certifie qu’il n’y aura aucun problème. Nous montons dans le taxi, direction le Sandpiper (la bécasse, en français). La façade de l’hôtel est couleur sable dorée… d’où le mot « sand », j’imagine. Nous trainons nos trois valises devant un portier qui appuie sur un bouton-poussoir « magique » situé en plein milieu de la porte en verre. La porte en verre coulisse, nous laissant le libre accès jusqu’à la réception. Je me fais la réflexion que le boulot de cet homme est d’appuyer sur un bouton toute la journée. Why not ? Nous nous présentons à la réception, il est environ 14h et nous sommes attendus : notre chambre familiale est prête. L’employé qui nous fait le check-in est souriant et nous réserve le meilleur accueil. Un rapide coup d’œil sur sa veste, je lis son nom : Nazz. Théophile me donne un coup de coude discret et me dis à l’oreille : « nase ». Il pouffe de rire. Depuis le début de notre voyage, nous plaisantons de cette façon chaque fois que nous voyons un nom homophone français… (Dans un restaurant de KL, sur la carte du menu, nous avons vu aussi Mee Krob => microbe.) Les clés en mains, nous montons au 6ème étage et découvrons notre chambre, la N° 601 où tronent deux lits, un double et un simple. La pièce n’est pas très grande mais tout est vraiment propre. La salle de bain est agréable et spacieuse. Théophile s’installe sur son lit et décide de ne plus « bouger ».

sand2

Thierry et moi le laissons quelques heures pour aller aux Perdana Gardens que nous n’avons pas pu visiter quelques jours auparavant à cause de la pluie. Nous marchons un peu dans le Chinatown, puis prenons un taxi après s’être mis d’accord sur le prix de la course. Le taximan, d’origine indienne, est très sympathique et bavard. Il a des oreilles poilues, quand je dis « poilues », je n’exagère pas. On dirait que ses cheveux se sont trompés de direction et ont poussé aussi sur ses oreilles. Comme un gamin, Thierry le prend discrètement en photo. Il nous dépose en bas d’une rue que nous devrons monter. Après de longues minutes de marche dans la chaleur humide, nous accédons enfin au parc des orchidées. Le jardin est un ravissement pour les yeux. On y voit différents types d’orchidées, avec des formes et des couleurs différentes. Mais, plus loin, une personne arrose… et qui dit « humidité » en Asie dit « moustique ». Cet après-midi-là, nous ferons tous les deux un « don du sang », sans que l’on nous demande notre avis ! Je m’en veux d’avoir oublié la lotion anti-moustiques. Et quelque part, je suis contente que Théophile ne soit pas présent, j’aurais probablement culpabilisé s’il avait été piqué. Je pense bien entendu à la dengue (prononcez DIN/GUE).

orchidée

De retour à l’hôtel, nous proposons une dernière balade à Théophile qui accepte en râlant. Nous nous dirigeons vers la célèbre Petaling Street, la rue piétonne du quartier chinois. Il est tard, 23h… et nous sommes toujours à la recherche d’un resto qui fera plaisir à tous les trois. L’effervescence de la journée n’est plus d’actualité… Les stands sont déserts, les déchets juchent partout sur le sol. Quelques éboueurs balaient vigoureusement papiers, bouteilles et autres détritus, ignorant notre présence. L’atmosphère est glauque. Des relents d’eaux usées viennent nous chatouiller les narines. On se sent minables et sales, j’ai envie de me laver les mains. Nous prenons une rue perpendiculaire, sombre et humide. Des hommes dorment à même le sol. Je baisse les yeux. Je me sens gênée et j’ai peur de les réveiller. On voit sur leur visage toute la dureté de leur quotidien. Je suis triste ce soir-là. On décide de rentrer à l’hôtel, l’estomac dans les talons. Théophile est de mauvaise humeur et nous fait des reproches. Un peu plus loin, nous croisons notre première blatte… elle court se réfugier dans un caniveau, puis quelques mètres plus loin, c’est un rat qui vient nous saluer.

chinatown de nuit

Finalement, nous finissons la soirée dans un resto indien à l’hygiène douteuse. Les ventilateurs accrochés en haut des murs crachent une épaisse fumée. Je pense que c’est de la brume… La musique nous casse les oreilles. Nous commandons des nans qui ne seront ni bons ni mauvais. Drôle de soirée.

De retour à l’hôtel, nous dormirons à poings fermés dans un lit frais. Avant de dormir, je me remémore la soirée. Je me dis que je ne la regrette pas. J’ai vu l’autre visage de KL. En même temps, je m’en doutais un peu. Toutes les capitales du monde ont une face obscure. Ceci dit, nous ne sommes jamais sentis en danger à Kuala Lumpur même dans les endroits les plus populaires.

Le lendemain matin, nous sentons que la nuit a été réparatrice. Nous prenons un dernier « breakfast » avant notre départ pour l’île de Lombok. Nous commandons à la réception un CAB (grand taxi). La voiture arrive à l’heure, nos valises rentrent parfaitement. Cette fois, le taximan est chinois et discret. Direction KLIA : Kuala Lumpur International Airport. Thierry me confie qu’il est content de voir la mer.

aile avion

5 Thoughts on “Au revoir Kuala Lumpur, bonjour Lombok !

  1. Génial. Tu m’as fait rire avec les cheveux du chauffeur qui sortent des oreilles. …je m’attendais à voir la photo prise discrètement par Thierry. Lol

    • J’attends que Thierry veuille bien me l’envoyer. je lui ai réclamé ce soir, elle est sur son téléphone, et il est en ligne… boulot boulot.

  2. Patrice on octobre 11, 2014 at 7:55 said:

    C’est plutôt drôle comme dernière soirée en effet mais je pense que ce genre de chose fait partie des voyages … Idem je pensais voir la photo des oreilles 😉

  3. Voilà donc un bon article, bien passionnant. J’ai beaucoup aimé et n’hésiterai pas à le recommander, c’est pas mal du tout ! Elsa Mondriet / June.fr

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