Le matin du 31 décembre, quand j’ai ouvert le frigo, je n’ai pas remarqué la bouteille de champagne qu’Erwin avait mise au frais ! Notre ami est venu de Paris, a transité à Bangkok, puis nous a rejoints à Kuala Lumpur, avant que nous nous envolions tous les quatre pour Penang. Et pendant tout ce chemin, il voyageait avec une bouteille de champ ‘ dans son sac à dos. Alors là, franchement, je dis « CHAMPAGNE » !

Après une journée riche en découvertes, nous nous retrouvons en soirée tous les quatre dans la cuisine de la homestay (Le’Mon Stay). Comme il n’y a pas de verres, nous décidons de sortir les mugs à thé qui feront très bien l’affaire. En voyage, on s’adapte en fonction de ce que nous avons sous la main.

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Erwin a gardé le secret jusqu’au jour J, il nous a fait une sacrée surprise ! Nous qui ne pensions pas boire de champagne le soir du 31 ! Dans les regards qui pétillent, on y lit de la joie, de la complicité, le bonheur d’être là tous ensemble. Le champagne rosé est exquis et nous donne envie de continuer la fête à l’extérieur. Il est déjà tard quand nous sortons, presque 21h15. Nous prévoyons de dîner dans un restaurant du quartier, puis d’aller sur le front de mer, histoire de prendre la température. En effet, on ne sait pas s’il y aura un feu d’artifice cette année. Des Malaisiens nous disent qu’il n’y en aura pas, d’autres nous racontent le contraire. Nous ne savons plus sur quel pied danser, mais une chose est sûre, c’est que la Malaisie est meurtrie après le crash de trois de ses avions en 2014, dont le dernier tout récemment (L’avion de la compagnie Air Asia s’est abîmé en mer de java le 28 décembre avec à son bord 162 personnes.), sans compter les inondations meurtrières. Nous comprenons fort bien que l’humeur ambiante soit maussade.

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DSCN6430DSCN6455Lorsque nous arrivons au restaurant, la jeune femme qui nous accueille est désolée… Les cuisines sont fermées. Il est 21h30, et il faut le savoir : en Malaisie, pour dîner, c’est trop tard. Après avoir fait un tour de quartier, à la recherche d’un restau qui veuille bien de nous (snif), tous les quatre nous dirigeons vers la cantine de rue (food street) dans laquelle nous avons déjà déjeuné la veille. Nous savons qu’elle ferme un peu plus tard… Nous nous sommes mis sur notre 31, croyant que nous allions dîner dans un restau, et je sens des regards un peu amusés ou surpris lorsque nous nous installons autour d’une table en plastique.

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Ceci dit, nous sommes très amusés par ce revirement de situation. Après notre dîner à la bonne franquette, Erwin propose d’aller prendre un dessert quelque part… dans un coffee shop par exemple. Nous partons nous balader le long de la mer… et là, bonne surprise, nous voyons un « Coffee Bean » encore ouvert. Nous choisissons chacun un gâteau différent : crumble aux pommes pour Théophile, cheese cake pour Erwin, gâteau aux fruits rouges pour Thierry et bûche au chocolat pour moi.

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En sortant du coffee shop, nous marchons le long de la jetée… et alors qu’on n’y croyait plus, un feu d’artifice démarre juste au dessus de l’océan.

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A minuit, tous les Malaisiens échangent leurs voeux et se souhaitent plus ou moins discrètement une bonne année. Comme nous sommes joyeux, nous prenons quelques photos avec un groupe de jeunes personnes qui jouent le jeu avec beaucoup d’enthousiasme. Le champagne fait effet, il n’y a pas de doute.

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Puis, nous traversons la rue embouteillée pour rejoindre un concert en plein air. La musique hurle dans les haut-parleurs, et des dizaines de jeunes dansent devant la scène. L’ambiance est bonne enfant, et nous restons jusqu’à ce que nous ressentions les premiers signes de fatigue. Nous hélons un taxi dans la cohue… puis un autre… Heureusement, nous en trouvons un assez rapidement, par contre… la circulation… est très dense. Lorsque nous arrivons à la villa, nous sommes contents de rejoindre nos chambres. Demain est un autre jour, et une nouvelle année qui commence.

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Bonne année 2015 à vous tous !

En arrivant au Turtle Gili Meno Bungalows, nous étions loin de nous imaginer que le propriétaire des lieux était à l’origine du sanctuaire des tortues. C’est donc très naturellement que je consacre une page au joli projet de M. Bolong. Respect.

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Le sanctuaire des tortues se trouve près du port dans le sud-est de l’île. Pour voir un petit film, cliquez sur Bébé tortue

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Je suis allée sur son site et j’ai traduit sa page principale en français. J’ai appris beaucoup sur les tortues marines, et je constate avec bonheur que des passionnés se battent au quotidien pour préserver la belle nature qui les entoure. En faisant des recherches sur Internet, j’ai vu que des sites proposaient des huiles de tortue pour réhydrater la peau et parfaire le bronzage. (Quelle horreur !)

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N’achetez pas d’huile de tortue !

Je trouve étonnant que ces ventes soient autorisées, alors que les tortues marines sont une espèce menacée !

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M. Bolong et une tortue de mer – Photo issue de son site

J’ai lu aussi que faire du snorkeling avec de l’huile ou du lait de protection solaire était nocif pour les coraux et la faune marine. Le mieux est de porter un tee-shirt aux heures chaudes.

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Se laisser porter par l’eau et ne penser à rien est un bonheur indescriptible.

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Théophile m’a fait découvrir des endroits magnifiques que je n’oublierai jamais.

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Les bateaux en bois de teck sont magnifiques.

Extrait traduit en français du site de M. Bolong http://gilimenoturtles.com/ :

« La tortue de mer verte et la Caretta Caretta (appelée aussi Tortue caouanne, Tortue carette ou Caret) sont communes dans les eaux des îles Gili au large des côtes du nord de Lombok. Avec un diamètre d’environ 1,5 mètre, les tortues sont identifiées grâce à l’apparence de leur carapace et classifiées selon les espèces. Les tortues vivent en moyenne de 80 à 90 ans.

Entre les îles de Lombok et de Bali, la ligne de Wallace marque la réunion des océans Indien et Pacifique. Plusieurs variétés de tortues visitent cette partie du monde et viennent parfois de très loin, comme le Mexique ou l’Amérique du Sud. Cela s’explique par la rencontre des deux grands plans d’eau et des différents courants de l’océan empruntés par les tortues. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (UICN), toutes les espèces de tortues sont en voie de disparition.

Les tortues existent depuis plus de 150 millions d’années. Elles ont survécu grâce à leur capacité d’adaptation et leur instinct de survie, alors que les dinosaures se sont éteints. Le but du sanctuaire des tortues à Gili Meno est de sauver les œufs de tortue des prédateurs, de leur permettre d’éclore naturellement, puis d’élever les jeunes tortues, avant de les relâcher en toute sécurité dans la mer. Les tortues blessées sont également prises en charge jusqu’à ce qu’elles soient assez bien pour être relâchées dans la mer.

Les tortues sont nourries toutes les deux heures, du lever au coucher du soleil. Elles ont un régime alimentaire composé de poisson cru frais. L’eau des réservoirs des tortues est changée deux fois par jour avec de l’eau salée fraîche pompée dans la mer.

Les tortues pondent tous les 1 à 5 ans avec une moyenne d’une fois tous les deux ans. La ponte a lieu en été / en automne, et une seule femelle pond plusieurs lots d’œufs à 2 à 3 semaines d’intervalle. Elles regagnent la terre dans l’obscurité, et la plupart reviennent à l’endroit où elles sont nées. Les tortues marines creusent un trou à l’aide de leurs nageoires postérieures. Après avoir pondu entre 50 et 150 œufs dans leur nid, elles les cachent sous une couche de sable. L’incubation varie selon l’espèce de tortue, mais le délai moyen est de 2 mois. La mortalité des œufs et des nouveau-nés est très élevée. Outre l’homme, les voleurs de nids comprennent les crabes, les chiens, les chats, les varans, les renards, les singes, etc.

L’éclosion a lieu la nuit. Après être sorties du nid, les jeunes tortues courent vers l’océan, mais elles sont chassées par les oiseaux qui planent au-dessus d’elles. Seules quelques-unes arriveront à la mer. Et celles qui atteignent les eaux salées ne sont pas hors de danger. Il faudra qu’elles survivent aux gros poissons et aux requins. La vie n’est pas facile pour les jeunes tortues.

Dans les premiers stades de leur vie, les tortues sont des carnivores, se nourrissant d’organismes, tels que méduses, tuniciers, éponges, coraux mous, crabes, calamars et poissons. Elles passent à un régime végétarien au fur et à mesure qu’elles vieillissent. Les tortues adultes se nourrissent en effet de graminées de mer et d’algues. Une tortue arrive à maturité après environ cinquante ans.

Au cours de ces dernières années, la population de tortues a diminué en raison du réchauffement climatique, de la surpêche et du développement des plages où les tortues pondent leurs œufs. La plus grande menace pour les tortues est l’homme. Elles sont tuées pour leurs œufs et leur viande. De l’huile est extraite des œufs non fécondés pour produire des produits cosmétiques et des médicaments. Les carapaces sont également recherchées pour la fabrication de bijoux.

On les retrouve parfois noyées dans des filets de pêche, mais elles sont aussi victimes de la pollution sous de nombreuses formes. Les déchets plastiques sont une grande menace, car les tortues confondent le plastique jeté avec de la nourriture (méduses). Une fois ingéré, le plastique bloque la respiration et la digestion de la tortue. Sinon, les ennemis naturels pour les tortues adultes sont certains grands poissons, comme les orques et les requins.

Actuellement, le sanctuaire des tortues possède plus d’une centaine d’adultes et de bébés tortues ainsi que celles situées dans d’autres sanctuaires associés de l’autre côté de Gili Meno où des œufs devraient éclore dans les prochains mois. Nous cherchons désespérément des dons pour construire de nouveaux bassins pour accueillir la nouvelle éclosion et nourrir le nombre croissant de bébés tortues.

Pour ceux d’entre vous qui sont en visite à Gili Meno, votre don peut être fait à Bolong qui est en charge du projet. Tous les dons sont investis directement dans l’alimentation et dans les soins des tortues jusqu’à ce qu’elles soient remises à la mer à l’âge de huit mois.

Un plan de financement a été établi. L’estimation des travaux d’immobilisations nécessaires pour la construction de nouvelles piscines est de RP 25 millions ($ 3,000 USD) par an. Ce financement nous permettrait de libérer environ 500 tortues chaque année dans les eaux de haute mer des Gili où elles seront relativement à l’abri de la plupart des prédateurs en raison de leur taille. »

Aujourd’hui, nous avons assisté au repas des bébés tortues et avons constaté que ces petits animaux étaient très voraces !

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La dame qui nourrit les bébés nous a appris qu’environ 90 % des tortues du bassin atteignent l’âge de 8 mois. (C’est beau quand même !). A cet âge, elles ont une taille suffisante pour échapper aux prédateurs hors de l’eau (crabes, oiseaux, etc.) et sont physiquement plus développées pour affronter la vie marine.

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Par contre, dans le milieu naturel, la chance de survie d’une tortue est de 1 pour 1000. Les bébés tortues sont vite fatigués, et les prédateurs dévorent les jeunes tortues qui rejoignent l’eau. Dans la mer, elles sont des proies faciles pour les poissons.

J’ai lu, par ailleurs, qu’il ne faut jamais caresser la carapace d’une tortue, car celle-ci est recouverte d’un mucus protecteur qui empêche que les coquillages et les algues ne s’y développent.

Maintenant que je vous ai tout dit sur les tortues marines, je vais profiter de ma dernière soirée à Gili Meno. C’est avec un petit pincement au cœur que je vais quitter cette petite île qui m’a complètement séduite par sa beauté et sa simplicité.

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En fin d’après-midi, nous décidons d’arpenter les chemins intérieurs de l’île, pendant que Théophile se penche sérieusement sur ses leçons d’histoire géo. Nous prenons une route sablonneuse qui doit normalement nous conduire vers les plages du nord de l’île (si notre sens de l’orientation est bon). Alors que nous avançons pas à pas, nous découvrons de grandes zones restées vierges, pleines de broussailles sèches, de belles palmeraies où sont entassées des noix de coco cassées, des coqs aux plumages colorés, des cabris, des vaches…

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Au bout du chemin, la mer… Les plages du nord sont remplies de coraux, contrairement à celles du sud-est près du « harbour », le port. L’ambiance est toujours merveilleuse en fin de journée… Tout est apaisé comme les feux du soleil. Des petits enfants jouent près de nous, tandis qu’un pêcheur nous fait signe de la main. Le vent se lève doucement, et l’air tiède soulève le chapeau de Thierry qui s’envole au moment même où la vendeuse de fruits s’approche de lui. Tout est simple et si équilibré. On respire.

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Nous rentrons cette fois par la plage, et nous dirigeons donc vers la côte est. Des morceaux de bois sculptés par les vents marins et blanchis par le sel semblent avoir été posés là. Certains sont remarquables. Un jeune homme nous croise avec sa pêche du jour. Son visage est radieux, et il nous sourit au passage. Je lui demande si je peux photographier ses poissons. Il rit et nous propose de nous prendre en photo avec sa pêche.

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Il est 10h, nous sommes attendus sur le port (Harbour) pour prendre un bateau à fond de verre. A notre arrivée, le bateau nous attend déjà, prêt à partir. Petite déception, nous avons cru que nous allions faire la balade à trois avec le propriétaire de la homestay. Or il se trouve que nous sommes une dizaine de personnes. Ce n’est pas très grave, mais ce n’était pas ce qui était convenu à la base. Le bateau démarre, et l’on quitte la côte. C’est superbe.

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Une partie du fond du bateau est transparente, ce qui nous permet d’admirer l’aquarium sous nos pieds, tout en restant au sec. Le capitaine du bateau nous emmène dans le bleu marine, au large, et je vois en effet la falaise de corail. Moi qui ne fais pas de plongée (je barbote, c’est tout), ça m’impressionne un peu. Je reste à bord. Tout le monde plonge dans l’immensité de ce grand bleu. Théophile et Thierry aussi. Ils ont toute mon admiration. Mais, je ne sais pas ce qu’ils vont voir, car à travers le verre je ne distingue pas grand chose… ?

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Plusieurs minutes passent, et je suis bercée comme un bébé dans son couffin. Le bateau tangue doucement au rythme des vagues. J’adore ce moment que je savoure seule. Tout autour, quelques bateaux qui proposent des prestations similaires sont à quelques mètres. Les capitaines de chaque bateau se lancent des phrases que je ne comprends pas. Ils se saluent probablement.

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Enfin, le capitaine souffle dans un sifflet. Cela me fait sursauter… je comprends que c’est pour rappeler le groupe au bateau. J’espère qu’ils ont vu des tortues… Les premiers escaladent l’échelle après avoir jeté palmes, masque et tuba par dessus bord. Les réactions sont très différentes les unes des autres. Certains ont l’air super heureux et parlent fort, tant ils sont excités de ce qu’ils ont vu… d’autres remontent dégoulinant et retournent s’asseoir sans joie apparente. Bon, me dis-je, c’est peut-être une question de hasard et de chance. Tout le monde est maintenant assis, et il manque Thierry et Théophile. Je scrute la mer… et je ne vois pas de masque et tuba autour du bateau. Le capitaine redémarre son moteur. J’hallucine. Depuis quand un capitaine de bateau prend des passagers sans en connaître le nombre ? Je ne me sens pas très bien, j’ai peur qu’il leur soit arrivé quelque chose. Alors, dans mon franglais presque parfait, je lance tout haut à l’attention du capitaine : « Excuse me but it miss my husband and my son and they aren’t still here ». Je me fous de mon accent et, de toute façon, je suis bien comprise de tous. Les passagers commencent à se retourner pour voir s’ils apparaissent quelque part à l’horizon. Le capitaine semble s’en moquer royal… mais peut-être qu’à l’intérieur, il est aussi angoissé que moi ? Je me sens très seule pendant ces longues minutes, avec les pires images en tête. Le bateau vogue doucement près des autres bateaux. Je fouille du regard les gens dans l’eau, mais je ne distingue que leur tuba. J’oublie que je suis entourée, ce qui compte pour moi, c’est de les retrouver. Et puis, soudain au loin, je reconnais la silhouette de Thierry, puis celle de Théophile. Ils se tiennent debout sur un autre bateau semblable au nôtre. Je préviens le capitaine qui se rapproche lentement. Je suis soulagée… et je leur fais de grands signes. Thierry et Théophile replongent à nouveau et montent enfin la petite échelle. Théophile semble très en colère et ne dit mot. Thierry s’explique avec le capitaine qui lui rétorque « qu’il faut être attentif au coup du sifflet, que cela signifie qu’il faut remonter ». Alors Thierry lui dit que le problème est que tous les capitaines de bateau sifflent de la même façon. Comment reconnaître le sifflet de son capitaine quand on a la tête sous l’eau ? C’est très juste. Thierry s’assoit sur le banc entre moi et Théophile. Je lui demande si, au final, il a vu beaucoup de choses. Il me répond qu’il a vu une énorme tortue tout au fond du ravin, et qu’il l’a suivie sur plusieurs mètres quand elle a commencé à quitter le fond pour nager plus haut. Il me dit aussi que la visibilité est réduite, que la lumière du jour passe à peine. Théophile, lui, est complètement fermé à la discussion. Plus tard, il m’avouera quand même qu’il a aperçu une tortue. Après toutes ces émotions, nous nous laissons porter par le bateau qui change de cap et se dirige maintenant vers le nord. Quelques minutes après, tout le monde est de nouveau dans l’eau… bien groupé cette fois. Et quand le signal du sifflet se fait entendre, toutes les mines sont réjouies. L’endroit est moins profond, nous sommes proche de la zone turquoise qui est plus lumineuse.

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Plus tard, au large de la côte ouest, nous apercevons la colline de Gili Trawagan, la plus développée des trois Gili.

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Pour le dernier spot au sud-est de l’île – celui en face du superbe hôtel restaurant, le Karma Reef – Théophile décide de ne plus plonger. Il est fatigué (c’est physique), a froid et grignote quelques biscuits. Thierry ira seul… et reviendra enchanté avec des descriptions incroyables de poissons jamais vus encore. Ce dernier spot est à quelques mètres de la plage (donc accessible à la nage), elle-même à 5 minutes à pied de notre bungalow. Voici les clichés que j’ai pris à bord, car le spectacle était également au-dessus de l’eau.

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Les eaux turquoise des Gili, une pure merveille !

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Quand l’eau se trouble un peu…

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Snorkeling en groupe

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Camaïeu de bleus…

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Des coraux au fond de l’eau.

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Théophile a retrouvé le sourire.

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Snorkeling à quelques mètres de la plage…

Comment éplucher correctement une banane ?

Tout à l’heure, nous avons acheté des bananes et des mangoustans à une vendeuse de fruits qui passait sur la plage. Quand elle a vu la façon dont Thierry s’y prenait pour éplucher sa banane, elle a ri et lui a dit qu’il se trompait de sens ! Cela fait donc 46 ans que nous épluchons les bananes à l’envers !!! Il y a un début à tout !

Contrairement aux idées reçues, la banane ne s’ouvre pas par le haut, mais par le bas. Essayez, vous verrez c’est plus logique !

Et le mangoustan ?

mangoustanLe mangoustan est un beau fruit de couleur pourpre qui renferme une chair parfumée et délicieuse. On en trouve partout en Asie du Sud-Est. Sur Gili Meno, nous les achetons près du port ou sur la plage. (Des vendeuses de fruits en proposent aux vacanciers.) Depuis que j’en ai goûté, j’attends toujours avec plaisir la petite vendeuse pour lui en prendre une dizaine. Comme je ne savais pas comment le manger la première fois, elle m’a montré comment faire. La peau n’est pas comestible, d’ailleurs on ne peut pas la garder en bouche, c’est très amer. Aujourd’hui, la vendeuse de fruits – avec qui j’aime échanger quelques mots – m’a appris quelque chose : la petite fleur que l’on voit sous le fruit indique combien de loges de chair le mangoustan contient. Sur la photo ci-contre, la fleur possède 6 pétales, donc cela signifie que le mangoustan possède 6 loges. Et sur ses 6 loges, il y en a une qui est plus grosse que les autres. La petite vendeuse m’a dit que la grosse est la « mama » et les autres sont les « baby ». Vous savez tout maintenant sur les « mangosteen ». Voici quelques photos des mangoustans que nous avons achetés cet après-midi sur la plage en face du Turtle Sanctuary. (J’ai lu qu’il est l’un des fruits les plus riches en antioxydants naturels.)

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La plupart des plages de l’île sont envahies par le corail blanc, ce qui rend parfois la baignade compliquée. Les morceaux de coraux blessent les chevilles et les pieds, et le mieux est de porter des chaussures spéciales.

Pour notre dernier jour sur Gili Air, nous sommes allés sur une belle plage du nord de l’île, juste en face du Gili Air Hotel. Son sable est doux et fin, et il y a moins de coraux. On entre dans la mer sans risques de blessure et on en ressort sans tituber ou même tomber. La classe !

L’ambiance de la plage est très différente de celle que nous connaissons sur l’est de l’île. Ce côté est vraiment très relaxant… J’avais envie de le partager avec vous.

Nous partons demain matin très tôt pour Gili Meno.

Voici quelques clichés.

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D’une façon générale, tous les warungs (restaurants locaux) proposent une cuisine savoureuse. On se fait plaisir tous les jours (Aïe en ce qui me concerne). La tentation est grande, et en plus les prix sont dérisoires. Nous n’avons pas – bien évidemment – testé tous les warungs de l’île, mais nous sommes retournés plusieurs fois à ceux qui nous ont beaucoup plu. Pour ceux qui sont intéressés, voici quelques photos.

La paillotte du Orongs village (côte est de l’île) sert une salade de « glass noodle » très rafraîchissante le midi quand le soleil est brûlant. (Thierry et moi, nous nous sommes régalés.)

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Salade de « glass noodle » avec des boulettes de poisson parsemées de graines de sésame

Théophile, lui, adore les satays (petites brochettes) à la sauce cacahuète.

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Satays de poulet et sa sauce cacahuète

Le restaurant Le Cirque (sud-est de l’île) nous a également convaincus avec sa cuisine très raffinée et goûteuse.

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Pavé de thon sur un lit d’ananas frais accompagné d’un riz gluant noir et d’une sauce sucrée au vinaigre balsamique et sésame

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Curry jaune de poulet et ses légumes

Ils sont spécialisés en pâtisserie française… Thierry a pris une mousse triple chocolat… un délice.

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Tarte au citron meringuée

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Des petits fruits jonchent le sol du jardin. J’en ramasse un pour mieux l’observer. Je ne me rappelle pas en avoir déjà vu, même dans les épiceries du 13ème arrondissement de Paris. J’en ai goûté un il y a quelques jours. Le fruit est croquant, peu parfumé et presque pas sucré. Le propriétaire de la homestay me dit que l’arbre s’appelle un Jambu (son nom indonésien). Après quelques recherches sur Internet, je suis tombée sur une page qui me donne enfin le nom français : le Jamalac ou jambose. Il s’agit donc d’un arbre fruitier tropical de la famille des Myrtaceae originaire d’Inde, d’Indonésie, de Malaisie et des Philippines. Son fruit en forme de cloche possède une peau rose et se développe en grappe au bout des branches. Le matin, quand le soleil est déjà très chaud, nous apprécions la fraîcheur de son ombre. La terrasse du bungalow de Théophile s’organise autour de son tronc.

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Les Gili

Gili signifie « petite île » dans le dialecte Sasak.

Quelle que soit l’île choisie, on accède aux Gili en partant de Lombok (une demie-heure de traversée en bateau à balanciers ou moins d’un quart d’heure en speed boat) ou de Bali qui est plus lointaine (comptez 2 heures et demie en speed-boat).

Si vous voulez faire la traversée en speed-boat avec moi, alors cliquez sur Speed boat

Ces petites îles sont devenues une destination très prisée depuis quelques années. Elles répondent aux attentes de ceux qui ont envie de jouer les Robinson dans un lieu paradisiaque avec tous les avantages et peu d’inconvénients. Les amateurs de plongée sous-marine ou de snorkeling ne sont pas en reste. La faune marine est de toute beauté. Les véhicules motorisés sont prohibés, les vélos et les charrettes à cheval sont les seuls moyens de locomotion. (Et ça c’est inestimable pour les Parisiens que nous sommes.)

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Gili Trawangan

Trawangan

C’est la plus développée des Gili au niveau infrastructure (nombreux hôtels, bars et centres de plongée). J’ai lu que les plages de l’île sont très belles mais qu’il faut s’écarter de l’agitation du port (trop touristique). Je ne sais pas si nous aurons le temps et l’envie de la visiter. A suivre…

Gili Air « l’île de l’eau »

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C’est l’île que nous avons choisi de découvrir en premier. C’est la Gili la plus proche de Lombok. Je ne parlerai pas tout à fait d’authenticité, car les infrastructures sont développées et l’on croise beaucoup de touristes dans le sud de l’île. Près du port, l’ambiance ressemble un peu à un village de vacances. Heureusement, le coeur de l’île, le nord et l’ouest sont restés typiques. D’ailleurs, je suis très contente de loger en son centre. C’est plus calme et j’aperçois un bout de vie locale. Nous sommes installés dans une homestay tenue par une famille indonésienne. Nous participons donc à l’économie locale, et l’idée nous plaît beaucoup. (Chacun y trouve son compte.) Nous aimons aussi ses spots de snorkeling, surtout celui de la plage en face du Orong Villages et celui en face du restaurant Le Cirque. Les plages sont couvertes de coraux, et à certains endroits il est très difficile d’aller nus pieds. Mais honnêtement l’île est superbe et, sur les plages, on ne « se marche pas dessus ». L’île est petite, on fait le tour à pied par la plage en deux heures environ. Sur Gili Air, nous avons compté trois ATM proches du port, et les restaurants et hôtels bungalows sont disséminés sur l’île avec une plus forte concentration au sud-est.

Gili Meno

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Gili Meno est la plus petite des trois îles. Elle se trouve au milieu des deux autres Gili. Un « local boat » relie Gili Air à Gili Meno tous les matins. Il quitte le port de Gili Air à 8h30. La traversée dure moins de 20 minutes. Personnellement, c’est pour moi la plus authentique des 3 îles. Ici, pas de restos « tape à l’oeil » sur fond de musique techno. Les warungs sont pour la plupart décorés très simplement. Côté nature, les plages du sud-est de l’île sont immaculées : le sable blanc est poudreux et très doux sous les pieds. La baignade est plus agréable qu’à Gili Air, car il y a moins de coraux et l’eau y est plus profonde. La mer aux eaux de cristal est un bonheur pour les yeux. Ce qui m’émerveille le plus est sans aucun doute la bande turquoise qui précède l’outremer de l’océan. Si vous faites du snorkeling et que vous passez de la zone aigue marine à la zone bleu foncé, vous serez probablement surpris par l’impression soudaine d’un grand vide. En fait, cela est dû à une falaise sous-marine qui délimite les deux couleurs. L’île est par ailleurs assez boisée : de nombreux filaos bordent la plage et offrent une ombre bienvenue, surtout lorsque le soleil est au zénith. Il est écrit dans certains guides que les moustiques y sont nombreux à cause de son lac salé. Pour l’instant, je n’en ai vu aucun… Les chemins de l’île ne sont pas tous en très bon état, et beaucoup sont de simples pistes sableuses. Peu de personnes se déplacent à bicyclette, contrairement à Gili Air. Pour les grands trajets, les carrioles à cheval sont disponibles à l’entrée du port. J’ai été également surprise d’entendre de vrais chants d’oiseaux… Gili Meno est vraiment une île très nature, et son atmosphère est très relaxante. J’adore.

DSCN3768 C’est le deuxième jour de snorkeling et toujours pas de tortue à l’horizon ! Ce n’est peut-être pas le bon moment de la journée ou la saison ? Théophile remonte de la plage avec son masque et ses palmes et semble moins enjoué que la veille. Je lui demande s’il a vu beaucoup de poissons. Il me répond dans l’affirmative. Alors pourquoi fait-il cette tête ? Il me raconte qu’un poisson triangulaire l’a piqué au doigt alors qu’il essayait de le toucher. Thierry confirme que ce petit poisson est venu jouer la provoc à 2 centimètres de son masque. Je trouve cela mignon, et je souris. Théophile ne comprend pas qu’un joli petit animal puisse être aussi agressif. La nature nous réserve des tas de surprises, et je suis heureuse que notre fils puisse le découvrir par lui-même. Fatigué par sa sortie plongée, il nous abandonne sur la plage pour rentrer au bungalow. Il doit avancer sur ses cours du CNED. Thierry s’allonge et s’assoupit presque aussitôt. Je ramasse quelques coquillages troués pour confectionner un mobile. Je choisis avec exigence les escargots et autres trésors de la mer qui orneront ma création. Ca me prend un temps dingue. Assise dans quelques centimètres d’eau, je ressemble probablement à une chercheuse d’or ou à une gamine qui barbote. Au choix. Des gens passent mais je ne les vois pas, ou plutôt je ne les regarde pas, je n’ai pas envie qu’ils me demandent ce que je fais ou ce que je cherche. Je sélectionne une dizaine de « pièces » et reviens avec mon butin près de mon homme qui sort de sa torpeur. J’extrais de mon sac de plage, un gobelet plastique, mon fil de pêche – acheté la veille à l’épicerie – et mon ciseau à ongles. Je commence à nouer les coquillages un à un, mais avec trop de hâte, car au final je suis déçue de ce fil qui pend sans charme particulier. Je décide de le mettre de côté et de le démonter plus tard. Probablement demain. Thierry doit rendre le matériel qu’il a loué à l’hôtel Orong. On secoue serviettes et paréo et faisons quelques pas.

IMG_0480 IMG_0485Il est environ 17 heures, le soleil est bas et le vent monte un peu. Nous marchons les tongs à la main, et décidons de faire le grand tour de Gili Air par la plage. Avec de la chance, nous atteindrons la côte ouest de l’île avant que le soleil ne se noie dans l’océan. C’est avec un sentiment de liberté et de plénitude que nous découvrons les plages du nord avec ses sofas et ses poufs colorés dans le sable. Un panneau indique qu’à cet endroit, les courants marins sont forts et rendent la baignade dangereuse. Des petites filles indonésiennes jouent dans le sable, ignorant complètement les touristes qui attendent confortablement installés dans leur canapé ou méridienne design le moment magique où la boule de feu se perd dans les flots. La côte ouest est sauvage et beaucoup plus verte. Il n’y a pas de bungalows ou très peu. Nous apprécions le côté terre vierge épargnée par la main de l’homme. (Mais pour encore combien de temps ?) Sur l’île, les chantiers à ciel ouvert sont nombreux, et les bungalows tous aussi beaux les uns que les autres poussent comme des champignons.

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Les amoureux attendent assis dans le sable. Le soleil descend, et le ciel rougit. On se prend en photo non pas avec le coucher de soleil en arrière-plan mais face au soleil. La lumière est dorée, les corps sont bronzés.

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Le coucher du soleil… Un moment fugace que nous immortalisons juste avant que la nuit ne soit d’encre. Dans quelques minutes, nous arriverons sur le port, « the harbour », où les bateaux sont sagement rangés. Nous profitons une dernière fois de l’ambiance musicale des bars branchés « type Ibiza » dont la décoration exotique est digne des plus beaux magazines. De grands barbecues sont allumés et attendent brochettes de viande ou daurades. Sur Gili Air, tout est prévu pour que le vacancier décompresse et décomplexe. Nous arrivons au bungalow, et ici c’est paisible. Une blatte géante se débat sur le dos dans la douche (notre salle de bains est à ciel ouvert). Elle remue encore un peu les pattes mais semble affaiblie. Je me douche à ses côtés en espérant que l’eau l’emportera. Elle finit au milieu de la mousse du savon dans les petits cailloux qui bordent les dalles de pierre. De son côté, Thierry s’est armé d’un balai pour en déloger une qui se cache derrière ma valise. Elle a dû passer sous la porte de notre chambre. Dans un extraordinaire élan, il l’envoie directement dans le jardin. Madame la Blatte ne semble pas apprécier qu’on la mette dehors de cette façon. Elle revient à la charge et tente de grimper sur la terrasse. Enrubannée dans des serviettes éponge, je regarde cette scène qui m’amuse beaucoup. Décidément, ici, les « bestioles » ne sont pas commodes. Et avant même qu’elle ne pose une patte sur le carrelage, Thierry la foudroie direct dans la terre avec un morceau de béton. Il retire du bout du pied le bloc gris qui la recouvre. La blatte est quasi incrustée dans le sol mouillé. Elle remue encore une patte ou deux. Cette fois, Thierry décide de ne plus la faire souffrir. A 3 ou 4 reprises, il l’écrase avec force. Cette fois, sa carapace fait corps avec la terre. Demain elle finira probablement dans l’un de ces estomacs sur pattes qui me réveillent tous les matins. Cocorico. C’est le cycle de la nature, après tout !

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Aide-moi à me relever, please !