Les Gili

Gili signifie « petite île » dans le dialecte Sasak.

Quelle que soit l’île choisie, on accède aux Gili en partant de Lombok (une demie-heure de traversée en bateau à balanciers ou moins d’un quart d’heure en speed boat) ou de Bali qui est plus lointaine (comptez 2 heures et demie en speed-boat).

Si vous voulez faire la traversée en speed-boat avec moi, alors cliquez sur Speed boat

Ces petites îles sont devenues une destination très prisée depuis quelques années. Elles répondent aux attentes de ceux qui ont envie de jouer les Robinson dans un lieu paradisiaque avec tous les avantages et peu d’inconvénients. Les amateurs de plongée sous-marine ou de snorkeling ne sont pas en reste. La faune marine est de toute beauté. Les véhicules motorisés sont prohibés, les vélos et les charrettes à cheval sont les seuls moyens de locomotion. (Et ça c’est inestimable pour les Parisiens que nous sommes.)

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Gili Trawangan

Trawangan

C’est la plus développée des Gili au niveau infrastructure (nombreux hôtels, bars et centres de plongée). J’ai lu que les plages de l’île sont très belles mais qu’il faut s’écarter de l’agitation du port (trop touristique). Je ne sais pas si nous aurons le temps et l’envie de la visiter. A suivre…

Gili Air « l’île de l’eau »

Gili

C’est l’île que nous avons choisi de découvrir en premier. C’est la Gili la plus proche de Lombok. Je ne parlerai pas tout à fait d’authenticité, car les infrastructures sont développées et l’on croise beaucoup de touristes dans le sud de l’île. Près du port, l’ambiance ressemble un peu à un village de vacances. Heureusement, le coeur de l’île, le nord et l’ouest sont restés typiques. D’ailleurs, je suis très contente de loger en son centre. C’est plus calme et j’aperçois un bout de vie locale. Nous sommes installés dans une homestay tenue par une famille indonésienne. Nous participons donc à l’économie locale, et l’idée nous plaît beaucoup. (Chacun y trouve son compte.) Nous aimons aussi ses spots de snorkeling, surtout celui de la plage en face du Orong Villages et celui en face du restaurant Le Cirque. Les plages sont couvertes de coraux, et à certains endroits il est très difficile d’aller nus pieds. Mais honnêtement l’île est superbe et, sur les plages, on ne « se marche pas dessus ». L’île est petite, on fait le tour à pied par la plage en deux heures environ. Sur Gili Air, nous avons compté trois ATM proches du port, et les restaurants et hôtels bungalows sont disséminés sur l’île avec une plus forte concentration au sud-est.

Gili Meno

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Gili Meno est la plus petite des trois îles. Elle se trouve au milieu des deux autres Gili. Un « local boat » relie Gili Air à Gili Meno tous les matins. Il quitte le port de Gili Air à 8h30. La traversée dure moins de 20 minutes. Personnellement, c’est pour moi la plus authentique des 3 îles. Ici, pas de restos « tape à l’oeil » sur fond de musique techno. Les warungs sont pour la plupart décorés très simplement. Côté nature, les plages du sud-est de l’île sont immaculées : le sable blanc est poudreux et très doux sous les pieds. La baignade est plus agréable qu’à Gili Air, car il y a moins de coraux et l’eau y est plus profonde. La mer aux eaux de cristal est un bonheur pour les yeux. Ce qui m’émerveille le plus est sans aucun doute la bande turquoise qui précède l’outremer de l’océan. Si vous faites du snorkeling et que vous passez de la zone aigue marine à la zone bleu foncé, vous serez probablement surpris par l’impression soudaine d’un grand vide. En fait, cela est dû à une falaise sous-marine qui délimite les deux couleurs. L’île est par ailleurs assez boisée : de nombreux filaos bordent la plage et offrent une ombre bienvenue, surtout lorsque le soleil est au zénith. Il est écrit dans certains guides que les moustiques y sont nombreux à cause de son lac salé. Pour l’instant, je n’en ai vu aucun… Les chemins de l’île ne sont pas tous en très bon état, et beaucoup sont de simples pistes sableuses. Peu de personnes se déplacent à bicyclette, contrairement à Gili Air. Pour les grands trajets, les carrioles à cheval sont disponibles à l’entrée du port. J’ai été également surprise d’entendre de vrais chants d’oiseaux… Gili Meno est vraiment une île très nature, et son atmosphère est très relaxante. J’adore.

DSCN3768 C’est le deuxième jour de snorkeling et toujours pas de tortue à l’horizon ! Ce n’est peut-être pas le bon moment de la journée ou la saison ? Théophile remonte de la plage avec son masque et ses palmes et semble moins enjoué que la veille. Je lui demande s’il a vu beaucoup de poissons. Il me répond dans l’affirmative. Alors pourquoi fait-il cette tête ? Il me raconte qu’un poisson triangulaire l’a piqué au doigt alors qu’il essayait de le toucher. Thierry confirme que ce petit poisson est venu jouer la provoc à 2 centimètres de son masque. Je trouve cela mignon, et je souris. Théophile ne comprend pas qu’un joli petit animal puisse être aussi agressif. La nature nous réserve des tas de surprises, et je suis heureuse que notre fils puisse le découvrir par lui-même. Fatigué par sa sortie plongée, il nous abandonne sur la plage pour rentrer au bungalow. Il doit avancer sur ses cours du CNED. Thierry s’allonge et s’assoupit presque aussitôt. Je ramasse quelques coquillages troués pour confectionner un mobile. Je choisis avec exigence les escargots et autres trésors de la mer qui orneront ma création. Ca me prend un temps dingue. Assise dans quelques centimètres d’eau, je ressemble probablement à une chercheuse d’or ou à une gamine qui barbote. Au choix. Des gens passent mais je ne les vois pas, ou plutôt je ne les regarde pas, je n’ai pas envie qu’ils me demandent ce que je fais ou ce que je cherche. Je sélectionne une dizaine de « pièces » et reviens avec mon butin près de mon homme qui sort de sa torpeur. J’extrais de mon sac de plage, un gobelet plastique, mon fil de pêche – acheté la veille à l’épicerie – et mon ciseau à ongles. Je commence à nouer les coquillages un à un, mais avec trop de hâte, car au final je suis déçue de ce fil qui pend sans charme particulier. Je décide de le mettre de côté et de le démonter plus tard. Probablement demain. Thierry doit rendre le matériel qu’il a loué à l’hôtel Orong. On secoue serviettes et paréo et faisons quelques pas.

IMG_0480 IMG_0485Il est environ 17 heures, le soleil est bas et le vent monte un peu. Nous marchons les tongs à la main, et décidons de faire le grand tour de Gili Air par la plage. Avec de la chance, nous atteindrons la côte ouest de l’île avant que le soleil ne se noie dans l’océan. C’est avec un sentiment de liberté et de plénitude que nous découvrons les plages du nord avec ses sofas et ses poufs colorés dans le sable. Un panneau indique qu’à cet endroit, les courants marins sont forts et rendent la baignade dangereuse. Des petites filles indonésiennes jouent dans le sable, ignorant complètement les touristes qui attendent confortablement installés dans leur canapé ou méridienne design le moment magique où la boule de feu se perd dans les flots. La côte ouest est sauvage et beaucoup plus verte. Il n’y a pas de bungalows ou très peu. Nous apprécions le côté terre vierge épargnée par la main de l’homme. (Mais pour encore combien de temps ?) Sur l’île, les chantiers à ciel ouvert sont nombreux, et les bungalows tous aussi beaux les uns que les autres poussent comme des champignons.

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Les amoureux attendent assis dans le sable. Le soleil descend, et le ciel rougit. On se prend en photo non pas avec le coucher de soleil en arrière-plan mais face au soleil. La lumière est dorée, les corps sont bronzés.

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Le coucher du soleil… Un moment fugace que nous immortalisons juste avant que la nuit ne soit d’encre. Dans quelques minutes, nous arriverons sur le port, « the harbour », où les bateaux sont sagement rangés. Nous profitons une dernière fois de l’ambiance musicale des bars branchés « type Ibiza » dont la décoration exotique est digne des plus beaux magazines. De grands barbecues sont allumés et attendent brochettes de viande ou daurades. Sur Gili Air, tout est prévu pour que le vacancier décompresse et décomplexe. Nous arrivons au bungalow, et ici c’est paisible. Une blatte géante se débat sur le dos dans la douche (notre salle de bains est à ciel ouvert). Elle remue encore un peu les pattes mais semble affaiblie. Je me douche à ses côtés en espérant que l’eau l’emportera. Elle finit au milieu de la mousse du savon dans les petits cailloux qui bordent les dalles de pierre. De son côté, Thierry s’est armé d’un balai pour en déloger une qui se cache derrière ma valise. Elle a dû passer sous la porte de notre chambre. Dans un extraordinaire élan, il l’envoie directement dans le jardin. Madame la Blatte ne semble pas apprécier qu’on la mette dehors de cette façon. Elle revient à la charge et tente de grimper sur la terrasse. Enrubannée dans des serviettes éponge, je regarde cette scène qui m’amuse beaucoup. Décidément, ici, les « bestioles » ne sont pas commodes. Et avant même qu’elle ne pose une patte sur le carrelage, Thierry la foudroie direct dans la terre avec un morceau de béton. Il retire du bout du pied le bloc gris qui la recouvre. La blatte est quasi incrustée dans le sol mouillé. Elle remue encore une patte ou deux. Cette fois, Thierry décide de ne plus la faire souffrir. A 3 ou 4 reprises, il l’écrase avec force. Cette fois, sa carapace fait corps avec la terre. Demain elle finira probablement dans l’un de ces estomacs sur pattes qui me réveillent tous les matins. Cocorico. C’est le cycle de la nature, après tout !

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Aide-moi à me relever, please !

Je me réveille au chant du coq. Tandis que Thierry commence à émerger, je m’habille (façon de parler, maillot de bain et paréo). Je lui propose de faire un tour sur la plage pour découvrir l’ambiance du matin. Il accepte en souriant et c’est ainsi que nous partons d’un pas léger comme deux ados amoureux à la rencontre d’un lieu encore inconnu. Au détour du chemin, nous apercevons une paillote avec vue sur l’océan, et nous décidons d’y prendre un café. Et là… ô merveille, il y a quelque chose de magique qui se passe. Assise devant tant de beauté, je me laisse envahir par une paix intérieure. Bercée par le souffle marin, je suis en pleine contemplation… J’ai l’impression de faire un vide pour mieux recevoir.

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Thierry me tire de ma rêverie. Lui aussi se sent bien, je l’ai rarement vu aussi détendu.

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La paillote s’appelle Orong Villages. Elle n’est pas sophistiquée, elle est juste belle. Devant nous, le lagon et ses camaïeux de bleu nous offre le plus esthétique des spectacles : le ballet des prahus qui partent vers la grande bleue.

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Nous sommes dans la zone des tortues que l’on peut apercevoir avec de la chance. A 40m vers la mer.

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Nous décidons de revenir avec Théophile qui adore faire du snorkeling. (Nous y passerons presque toute la journée.) Après avoir loué masques, tubas et palmes, nous entrons enfin dans les eaux chaudes de l’océan. Comme il y a peu de fond, il faut marcher ou nager sur plusieurs dizaines de mètres pour apercevoir les premiers poissons. Théophile dit que c’est son plus beau snorkeling. Il a de la magie plein les yeux quand il en parle.

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En fin d’après-midi, le ciel s’obscurcit un peu avant de devenir gris acier. Au loin, les collines de Lombok se recouvrent à nouveau d’un voile de brume. Dans quelques heures, la pluie s’abattra sur le sable.

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La pluie n’arrête pas les passionnés de plongée bouteille. Ils marchent jusqu’au bateau qui les emmènera au large. (Petite pensée pour Barbara qui adore plonger aux Gilis.)

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Je prends le petit sentier qui mène à la plage. Derrière moi, j’entends encore les pétarades des scooters dans leurs va-et-vient incessants. Thierry travaille encore, et Théophile se remet doucement de son état fébrile d’hier soir. (Rien de très grave en soi, juste un peu trop de soleil et d’épices). En passant devant le terrain de foot, je regarde les cours des maisonnettes en bambou et je vois des petits enfants fraîchement douchés. Il est 17h, la température est douce comme les couleurs de fin de journée. Des chiens sans collier errent un peu partout à la recherche d’une maigre nourriture. Certains sont allongés dans le sable et déchiquettent des morceaux de plastique. Lorsqu’ils sont en groupe, j’ai peur de passer devant eux, mais j’essaie de ne pas le montrer. J’ai beau me dire qu’ils sont inoffensifs et même peureux, je les crains encore. Alors, je traverse la route sablonneuse, en évitant de les regarder.

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J’arrive près des bateaux de pêche amarrés sur le sable mouillé. Je salue au passage un pêcheur qui désigne mon appareil photo et me sourit. Peut-être voulait-il me prendre en photo, à moins que ce ne soit plutôt le contraire ?

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Je m’arrête plus loin près d’un gros rocher pour mieux contempler la plage. La lumière est si délicate que le paysage prend des teintes pastel. Je tourne légèrement sur moi-même en plissant des yeux… J’ai l’impression que je redécouvre le lieu. La plage me semble plus belle (et plus propre) que lors de notre arrivée à Kuta. Pourtant, il n’y a pas de doute, c’est bien la même !

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Quelques touristes profitent des dernières lueurs de la journée pour prendre un dernier bain. Plus loin, des amoureux regardent l’horizon en sirotant une bière locale. Chacun profite à sa manière de l’instant présent.

La nuit commence déjà à tomber. La brume a déposé un voile sur les pains de sucre, tandis que le soleil disparaît derrière la colline. Le ciel s’embrase et laisse un reflet or sur la mer qui scintille.

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Une maman en sarong regarde ses trois enfants s’éclabousser dans la joie. Et tandis que des hommes préparent leurs cannes à pêche, d’autres croquent dans des épis de maïs grillés… On est loin de l’ambiance bruyante des warungs branchés « surf ». L’atmosphère est unique, et je décide de figer ces moments de bonheur simple.

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Dans quelques jours, nous quitterons l’île de Lombok pour Gili Air. J’ai lu que les véhicules motorisés étaient interdits sur les îles Gilis. Les charrettes à cheval font office de taxis, et pour les petites distances, on loue des vélos. Quelqu’un m’a dit aussi qu’il n’y avait pas non plus de chiens errants. Il me tarde de découvrir ces bouts de terre paradisiaques.

Depuis notre arrivée, nous avons testé plusieurs warungs (petits restos) et à l’unanimité notre choix s’est porté sur deux endroits aux ambiances différentes.

Le Nuggets Corner

On aime ce petit resto-boutique qui propose des plats végétariens et non-végétariens. Dans une bonne atmosphère, Joaquim (he’s french) nous accueille toujours avec le sourire. Il n’hésite pas à nous donner de bons conseils et parle de sa cuisine avec passion. C’est toujours un plaisir de discuter avec lui. Je vous conseille de goûter le Gado-Gado, un plat local composé de légumes légèrement croquants nappés d’une sauce aux arachides, ou encore le Yellow chicken rendang accompagné d’un riz jaune. On adore aussi son jus de mandarine. (Joaquim nous dit qu’il y a de la mandarine à Java.) Mais de toute façon, tous ses plats annoncés au menu sont une réussite. Pour nous, c’est l’endroit « coup de coeur » avec une nourriture saine et goûteuse qui réveille nos petites papilles !

 

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Ambiance de nuit

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Les aubergines voisinent les mandarines de Java.

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Le fameux Yellow chicken rendang avec son riz jaune et ses nuggets de légumes « maison »

 

Le warung Bule

Face à la plage, on ne peut pas le manquer. Ce warung peint avec des couleurs chaudes donne envie de s’y attabler. Ouvert sur l’extérieur, on bénéficie d’une vue sur l’océan, avec en prime un brin de vent marin. Un des serveurs parle « un peu » français.

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Ce midi, j’ai commandé du baracuda. J’avoue que c’était très bon. Je pense sincèrement que c’est une chouette adresse pour manger du poisson. Il y a toujours un plat avec la pêche du jour.

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Nous nous apprêtons à passer notre cinquième nuit à Kuta Lombok. Mais avant de me mettre au lit, j’avais envie de partager avec vous nos découvertes « coup de coeur ». Il s’agit de deux magnifiques plages aux ambiances très différentes. Elles ne sont pas accessibles à pied au départ du village. Pour s’y rendre, il faut louer un scooter ou une voiture, ou alors commander un taxi depuis la réception de l’hôtel. C’est ce que nous faisons à chaque sortie.

TANJUN AANN Beach

Ce bijou de la nature se trouve à l’est du village de Kuta.

Tanjung Ann beach

La route est plutôt en bon état, les derniers kilomètres secouent un peu, mais c’est pour vous empêcher de somnoler. En effet, ce serait vraiment dommage de louper l’arrivée ! La plage est immaculée, l’eau vous offre des camaïeux de turquoise… Par contre, pas d’ombre, sauf celle qu’offrent les parasols en bambou près de la petite gargote qui s’appelle « Sama Sama ». Cette plage est parfaite pour les familles avec enfants et aussi pour ceux qui souhaitent nager, lire, contempler, se promener…

Vue de dessous le parasol

Vue du dessous du parasol

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Pirogues à balancier

Mawun Beach

Une beauté encore plus sauvage, située à l’ouest du village de Kuta. Pour y accéder, il faut emprunter une route sinueuse entre les collines. De là-haut, le point de vue est superbe. La plage de Mawun est en forme de croissant, le sable est blond et l’eau cristalline. Des palétuviers (les racines sont aériennes) offrent une ombre naturelle en bordure de plage. Les vagues sont très puissantes, et je conseille à toutes les femmes de vérifier que leur bikini est bien noué avant de se jeter à l’eau. Conseil d’amie.

Mawun Beach

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Sable de Mawun et coquillage de l’Océan Indien

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La plage est entourée de collines.

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Théophile aime jouer dans les vagues.

 

 

coquillageSur la plage de Kuta, des dizaines d’enfants vendent des bracelets comme ceux que je porte sur la photo. Nous avons à peine posé le pied dans le sable que nous sommes repérés par un petit groupe de filles et garçons. Chacun possède son propre présentoir, une planchette en bois où sont accrochés une trentaine de bracelets. Les très jeunes, 4-5 ans, suivent et imitent les « grands ». Tous se bousculent autour de nous et, avec des regards tantôt malicieux, tantôt suppliants, ils tentent de nous persuader d’acheter.

Au fur et à mesure de mon séjour, je remarque qu’ils sont partout dans les rues du village. Hier soir, ils ont défilé à notre table, au restaurant. Je n’ai pas « craqué », mais ce n’est pas facile de les ignorer. Ces petits enfants maîtrisent parfaitement les techniques de séduction (moue boudeuse, sourire charmeur, humour, yeux tristes). Jusqu’à très tard le soir, les enfants sont là au milieu des touristes.

Où sont leurs parents ? Vont-ils à l’école ? Sont-ils contraints de vendre ces bracelets ? Je me pose 1000 questions au sujet de ces bouts de chou.

Deux fillettes au visage d’ange quittent ensemble le restaurant où nous dînons. Deux jeunes filles en scooter stationnent à quelques mètres de là et semblent les attendre. Le présentoir sous le bras, quelques billets chiffonnés dans la main, les petites se séparent et s’installent chacune à l’arrière des scooters qui démarrent aussitôt dans la nuit.