A la sortie du Lumpini Park, nous hélons un taxi pour rentrer à l’hôtel. Le chauffeur met son clignotant, change de voie, ralentit et se dirige vers nous. Thierry plisse les yeux et me dit : « Mais il a l’air rudement chargé, ce taxi ! » Je regarde de plus près et, en effet, on a l’impression qu’il y a des colis sur le siège avant, côté passager. La voiture s’arrête à notre hauteur, le chauffeur baisse la vitre. C’est alors que nous découvrons, surpris et amusés, le monde fantasmagorique de HELLO KITTY ! Ce que nous avons pris pour des colis ne sont que des petits chats bien alignés sur le tableau de bord. Nous nous installons à l’arrière bien calés dans nos coussins chat… C’est drôle quand même de se retrouver dans ce monde complètement imaginaire. 
Je n’ose pas demander au chauffeur s’il est en adoration de Hello Kitty. De toute façon, qu’importe… Je sais que Thierry pense la même chose, je le vois dans ses yeux rieurs. Tout l’habitacle de la voiture est « habillé » de moumoute rose et blanc. C’est surprenant, mais peut-être que ce chauffeur a voulu faire plaisir à sa petite fille ou à sa femme ?
Depuis 5 mois que nous voyageons, nous avons eu le plaisir de prendre de nombreux taxis. La plupart d’entre eux sont décorés de talismans ou d’amulettes, mais pas seulement. C’est d’ailleurs devenu un réflexe chez moi, chaque fois que je monte en voiture, je ne peux m’empêcher de regarder ce que le chauffeur a choisi pour se protéger et se porter chance : dieux hindous, Bouddhas, statuettes de moines, photo du roi, fleurs de jasmin, personnage de manga qui remue la tête et autres jouets… Le spectacle n’est pas seulement en dehors du taxi, il existe aussi à l’intérieur. Personnellement, je trouve qu’en Asie, un voyage en taxi n’est jamais monotone.











En sortant du métro, nous prenons un petit chemin qui longe un canal aux eaux usées. L’odeur est si incommodante que nous en avons presque la nausée. Nous espérons que le parc qui se trouve derrière cette fosse nauséabonde n’est pas touché. Alors que je marche quelques mètres derrière Thierry, ce dernier me fait de grands signes pour que je le rejoigne sans faire de bruit… « Un crocodile, on dirait un crocodile » me souffre-t-il. Dans l’eau saumâtre, je distingue un long corps en train de se mouvoir : c’est un varan. Un gros varan ! 



Au milieu du parc s’étend un lac artificiel où il est possible de louer un pédalo. 
Le Lumpini Park existe depuis les années 1920. C’est le roi Rama VI qui est à l’origine de sa création. Lumpini vient de « Lumbini » qui est le lieu de naissance du Bouddha au Népal.
Près du lac, quelques varans se baladent en toute tranquillité ! Apparemment, c’est normal, tout le monde trouve cela « ordinaire » – sauf nous ! J’ai averti un des gardiens de l’éventuel « danger » que l’animal représentait, mais quand il a vu le varan, il s’est mis à rire et nous a dit qu’il allait le transformer en sushis ! Et si les mauvaises odeurs de tout à l’heure venaient des excréments des varans ? Pour tout vous dire, on les compte par dizaines dans le lac… Impressionnant !



