Je me réveille au chant du coq. Tandis que Thierry commence à émerger, je m’habille (façon de parler, maillot de bain et paréo). Je lui propose de faire un tour sur la plage pour découvrir l’ambiance du matin. Il accepte en souriant et c’est ainsi que nous partons d’un pas léger comme deux ados amoureux à la rencontre d’un lieu encore inconnu. Au détour du chemin, nous apercevons une paillote avec vue sur l’océan, et nous décidons d’y prendre un café. Et là… ô merveille, il y a quelque chose de magique qui se passe. Assise devant tant de beauté, je me laisse envahir par une paix intérieure. Bercée par le souffle marin, je suis en pleine contemplation… J’ai l’impression de faire un vide pour mieux recevoir.

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Thierry me tire de ma rêverie. Lui aussi se sent bien, je l’ai rarement vu aussi détendu.

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La paillote s’appelle Orong Villages. Elle n’est pas sophistiquée, elle est juste belle. Devant nous, le lagon et ses camaïeux de bleu nous offre le plus esthétique des spectacles : le ballet des prahus qui partent vers la grande bleue.

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Nous sommes dans la zone des tortues que l’on peut apercevoir avec de la chance. A 40m vers la mer.

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Nous décidons de revenir avec Théophile qui adore faire du snorkeling. (Nous y passerons presque toute la journée.) Après avoir loué masques, tubas et palmes, nous entrons enfin dans les eaux chaudes de l’océan. Comme il y a peu de fond, il faut marcher ou nager sur plusieurs dizaines de mètres pour apercevoir les premiers poissons. Théophile dit que c’est son plus beau snorkeling. Il a de la magie plein les yeux quand il en parle.

orong village

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En fin d’après-midi, le ciel s’obscurcit un peu avant de devenir gris acier. Au loin, les collines de Lombok se recouvrent à nouveau d’un voile de brume. Dans quelques heures, la pluie s’abattra sur le sable.

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La pluie n’arrête pas les passionnés de plongée bouteille. Ils marchent jusqu’au bateau qui les emmènera au large. (Petite pensée pour Barbara qui adore plonger aux Gilis.)

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De nombreuses coupures d’électricité viennent rythmer nos soirées sur Gili Air. Personne ne sait combien de temps elles vont durer. C’est la deuxième fois que nous nous retrouvons dans le noir complet, ce qui est assez déroutant, car nous n’avons pas encore nos repères (c’est notre 3ème nuit). Ce soir, pour aller dîner à l’extérieur, nous nous sommes aidés d’une Maglite pour trouver notre chemin. Thierry a pointé du doigt l’immense ciel étoilé. La nature nous offre ce qu’il y a de plus beau. Merci Dame Nature. Et lorsque nous sommes arrivés devant le restaurant, l’électricité était revenue depuis quelques minutes. Merci Fée Electricité.

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Rue cimentée de Gili Air – Vue de jour

Pour l’instant, cela nous amuse mais je pense que, sur la durée, ce désagrément peut devenir handicapant, étant donné que nous nous connectons tous les jours pour travailler ou donner des nouvelles. En tous cas, les gens du village le prennent avec beaucoup de patience. Ils nous disent « no electricity » avec le sourire.

A l’intérieur du bungalow, nos écrans d’ordinateur font office de lampe d’ambiance. Il va falloir qu’on pense sérieusement à acheter des bougies et des allumettes. Cela nous donnera encore plus l’impression d’être réellement au bout du monde. Il est 22h30, peut-être que Théophile s’est couché ?

Je prends le petit sentier qui mène à la plage. Derrière moi, j’entends encore les pétarades des scooters dans leurs va-et-vient incessants. Thierry travaille encore, et Théophile se remet doucement de son état fébrile d’hier soir. (Rien de très grave en soi, juste un peu trop de soleil et d’épices). En passant devant le terrain de foot, je regarde les cours des maisonnettes en bambou et je vois des petits enfants fraîchement douchés. Il est 17h, la température est douce comme les couleurs de fin de journée. Des chiens sans collier errent un peu partout à la recherche d’une maigre nourriture. Certains sont allongés dans le sable et déchiquettent des morceaux de plastique. Lorsqu’ils sont en groupe, j’ai peur de passer devant eux, mais j’essaie de ne pas le montrer. J’ai beau me dire qu’ils sont inoffensifs et même peureux, je les crains encore. Alors, je traverse la route sablonneuse, en évitant de les regarder.

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J’arrive près des bateaux de pêche amarrés sur le sable mouillé. Je salue au passage un pêcheur qui désigne mon appareil photo et me sourit. Peut-être voulait-il me prendre en photo, à moins que ce ne soit plutôt le contraire ?

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Je m’arrête plus loin près d’un gros rocher pour mieux contempler la plage. La lumière est si délicate que le paysage prend des teintes pastel. Je tourne légèrement sur moi-même en plissant des yeux… J’ai l’impression que je redécouvre le lieu. La plage me semble plus belle (et plus propre) que lors de notre arrivée à Kuta. Pourtant, il n’y a pas de doute, c’est bien la même !

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Quelques touristes profitent des dernières lueurs de la journée pour prendre un dernier bain. Plus loin, des amoureux regardent l’horizon en sirotant une bière locale. Chacun profite à sa manière de l’instant présent.

La nuit commence déjà à tomber. La brume a déposé un voile sur les pains de sucre, tandis que le soleil disparaît derrière la colline. Le ciel s’embrase et laisse un reflet or sur la mer qui scintille.

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Une maman en sarong regarde ses trois enfants s’éclabousser dans la joie. Et tandis que des hommes préparent leurs cannes à pêche, d’autres croquent dans des épis de maïs grillés… On est loin de l’ambiance bruyante des warungs branchés « surf ». L’atmosphère est unique, et je décide de figer ces moments de bonheur simple.

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Dans quelques jours, nous quitterons l’île de Lombok pour Gili Air. J’ai lu que les véhicules motorisés étaient interdits sur les îles Gilis. Les charrettes à cheval font office de taxis, et pour les petites distances, on loue des vélos. Quelqu’un m’a dit aussi qu’il n’y avait pas non plus de chiens errants. Il me tarde de découvrir ces bouts de terre paradisiaques.

Depuis notre arrivée, nous avons testé plusieurs warungs (petits restos) et à l’unanimité notre choix s’est porté sur deux endroits aux ambiances différentes.

Le Nuggets Corner

On aime ce petit resto-boutique qui propose des plats végétariens et non-végétariens. Dans une bonne atmosphère, Joaquim (he’s french) nous accueille toujours avec le sourire. Il n’hésite pas à nous donner de bons conseils et parle de sa cuisine avec passion. C’est toujours un plaisir de discuter avec lui. Je vous conseille de goûter le Gado-Gado, un plat local composé de légumes légèrement croquants nappés d’une sauce aux arachides, ou encore le Yellow chicken rendang accompagné d’un riz jaune. On adore aussi son jus de mandarine. (Joaquim nous dit qu’il y a de la mandarine à Java.) Mais de toute façon, tous ses plats annoncés au menu sont une réussite. Pour nous, c’est l’endroit « coup de coeur » avec une nourriture saine et goûteuse qui réveille nos petites papilles !

 

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Ambiance de nuit

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Les aubergines voisinent les mandarines de Java.

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Le fameux Yellow chicken rendang avec son riz jaune et ses nuggets de légumes « maison »

 

Le warung Bule

Face à la plage, on ne peut pas le manquer. Ce warung peint avec des couleurs chaudes donne envie de s’y attabler. Ouvert sur l’extérieur, on bénéficie d’une vue sur l’océan, avec en prime un brin de vent marin. Un des serveurs parle « un peu » français.

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Ce midi, j’ai commandé du baracuda. J’avoue que c’était très bon. Je pense sincèrement que c’est une chouette adresse pour manger du poisson. Il y a toujours un plat avec la pêche du jour.

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KapokNous sommes mi-octobre, et il fait de plus en plus chaud et humide. On sent dans l’air que les pluies diluviennes ne vont pas tarder à arriver. Les collines se sont teintées de gris, et la végétation n’est plus que broussailles. De la plage, on aperçoit au loin quelques départs de feu. Près de l’hôtel Hammer head où nous séjournons, il y a un arbre superbe qui n’a pas l’air de souffrir du climat. C’est un kapokier. Quand je lève la tête, je vois des branches garnies de feuilles d’un vert tendre et de boules de coton, le kapok. Le sol est tapissé de cette neige blanche. Une vieille femme en ramasse et fourre les flocons dans un sac plastique. J’en prends une poignée, et je suis surprise par la texture de cette fibre. C’est mille fois plus doux et léger que le coton que nous connaissons, issu du cotonnier.

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Sous Wikipedia, je lis que le kapokier est désigné aussi sous le nom Ceiba pentandra, ou fromager, qu’il est cultivé dans toutes les régions tropicales mais principalement en Asie du Sud-Est (Indonésie, Cambodge, Thaïlande).

Le kapokier fournit une bourre imperméable. Isolant et imputrescible, on l’utilise pour rembourrer les coussins, les oreillers, les matelas ou les gilets. Mais son usage a connu un grand déclin après l’introduction de fibres synthétiques. (Quelle tristesse !)
Nous avons là une fibre naturelle, douce et inaltérable, que peu de gens pensent à exploiter, tout simplement parce que nous avons ces saletés de fibres synthétiques ?
Je me rappelle que, sur le salon Maison et Objet, une jeune femme m’avait parlé du kapok. L’entreprise familiale qu’elle dirige, elle et son mari, s’appelle TENSIRA. Ils utilisent le kapok comme matière de rembourrage pour leur matelas, et teintent naturellement leur tissu avec de l’indigo de Guinée. Je leur dis bravo, car non seulement leurs produits sont beaux, mais en plus ils sont naturels.
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Nous nous apprêtons à passer notre cinquième nuit à Kuta Lombok. Mais avant de me mettre au lit, j’avais envie de partager avec vous nos découvertes « coup de coeur ». Il s’agit de deux magnifiques plages aux ambiances très différentes. Elles ne sont pas accessibles à pied au départ du village. Pour s’y rendre, il faut louer un scooter ou une voiture, ou alors commander un taxi depuis la réception de l’hôtel. C’est ce que nous faisons à chaque sortie.

TANJUN AANN Beach

Ce bijou de la nature se trouve à l’est du village de Kuta.

Tanjung Ann beach

La route est plutôt en bon état, les derniers kilomètres secouent un peu, mais c’est pour vous empêcher de somnoler. En effet, ce serait vraiment dommage de louper l’arrivée ! La plage est immaculée, l’eau vous offre des camaïeux de turquoise… Par contre, pas d’ombre, sauf celle qu’offrent les parasols en bambou près de la petite gargote qui s’appelle « Sama Sama ». Cette plage est parfaite pour les familles avec enfants et aussi pour ceux qui souhaitent nager, lire, contempler, se promener…

Vue de dessous le parasol

Vue du dessous du parasol

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Pirogues à balancier

Mawun Beach

Une beauté encore plus sauvage, située à l’ouest du village de Kuta. Pour y accéder, il faut emprunter une route sinueuse entre les collines. De là-haut, le point de vue est superbe. La plage de Mawun est en forme de croissant, le sable est blond et l’eau cristalline. Des palétuviers (les racines sont aériennes) offrent une ombre naturelle en bordure de plage. Les vagues sont très puissantes, et je conseille à toutes les femmes de vérifier que leur bikini est bien noué avant de se jeter à l’eau. Conseil d’amie.

Mawun Beach

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Sable de Mawun et coquillage de l’Océan Indien

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La plage est entourée de collines.

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Théophile aime jouer dans les vagues.

 

 

coquillageSur la plage de Kuta, des dizaines d’enfants vendent des bracelets comme ceux que je porte sur la photo. Nous avons à peine posé le pied dans le sable que nous sommes repérés par un petit groupe de filles et garçons. Chacun possède son propre présentoir, une planchette en bois où sont accrochés une trentaine de bracelets. Les très jeunes, 4-5 ans, suivent et imitent les « grands ». Tous se bousculent autour de nous et, avec des regards tantôt malicieux, tantôt suppliants, ils tentent de nous persuader d’acheter.

Au fur et à mesure de mon séjour, je remarque qu’ils sont partout dans les rues du village. Hier soir, ils ont défilé à notre table, au restaurant. Je n’ai pas « craqué », mais ce n’est pas facile de les ignorer. Ces petits enfants maîtrisent parfaitement les techniques de séduction (moue boudeuse, sourire charmeur, humour, yeux tristes). Jusqu’à très tard le soir, les enfants sont là au milieu des touristes.

Où sont leurs parents ? Vont-ils à l’école ? Sont-ils contraints de vendre ces bracelets ? Je me pose 1000 questions au sujet de ces bouts de chou.

Deux fillettes au visage d’ange quittent ensemble le restaurant où nous dînons. Deux jeunes filles en scooter stationnent à quelques mètres de là et semblent les attendre. Le présentoir sous le bras, quelques billets chiffonnés dans la main, les petites se séparent et s’installent chacune à l’arrière des scooters qui démarrent aussitôt dans la nuit.