Ce matin, nous avons décidé d’explorer à pied la longue plage de sable de Mount Lavinia. Malgré la chaleur déjà écrasante, nous sommes déterminés à marcher quelques kilomètres les pieds dans le sable mouillé, à fleur d’eau.  Près des gargotes, les déchets sur la plage font le bonheur des corbeaux. Comme la voie ferrée longe la plage, nous sursautons lorsque le train arrive. Le son est si fort qu’on a l’impression que la locomotive va sortir de ses rails pour bondir sur la plage.

Nous arrivons devant le mythique Mount Lavinia Hotel. Quelques rochers sortent de l’Océan Indien, on dirait de gros cailloux posés ça et là.

La plage devient plus sauvage et plus belle au fur et à mesure de nos pas. Le sable est doré et doux sous les pieds, et les palmiers ont remplacé les restaurants de plage.

Plus loin, quelques ruines de maison sont giflées par la mer. Derrière elles, des habitations de fortune semblent attendre leur tour. L’atmosphère est étrange, c’est un peu comme si le lieu avait été frappé par une malédiction, mais que ses habitants avaient décidé d’y rester malgré tout. Des corbeaux noirs effleurent des vagues couleur acier qui se répandent sur le sable comme l’eau d’un verre soudain renversé.

Un pêcheur, vient à notre rencontre. Après les présentations, nous marchons tous les trois vers d’autres ruines, c’est à ce moment-là qu’il nous parle de son ancien bateau, celui qui a été emporté et fracassé par le tsunami de 2004. Sa vie a changé depuis, il a dû tout reconstruire, sa maison, sa vie… Les ruines incrustées dans le sable sont celles de l’ancien village. Après la catastrophe, l’océan a pris du terrain sur plusieurs mètres, les habitants du village n’ont pas eu d’autre choix que celui de s’installer plus loin. (35 000 personnes ont péri au Sri Lanka et 4500 personnes n’ont jamais été retrouvées.) Les maisons ont été reconstruites avec les moyens du bord, c’est-à-dire très peu de moyens.

Monsieur Ferreira (le nom de notre pêcheur) tient absolument à nous emmener voir les tortues, celles du Centre de protection des tortues, l’OTCP. C’est un endroit modeste où diverses espèces de tortue sont conservées dans des bassins plus ou moins grands.
DSCN9684
Depuis 2003, ce projet de conservation des tortues a pour mission de recueillir les tortues blessées, mais aussi d’assurer l’éclosion des œufs (certains Sri-Lankais en sont friands) et de les préserver en lieu sûr, afin que ces créatures fascinantes puissent évoluer loin du danger. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une initiative locale qui vise à « éduquer » les villageois, les pêcheurs et les touristes sur l’importance de protéger les tortues. Les responsables de ce projet admirable ont souvent besoin de volontaires, et aussi d’un coup de main de la part des pêcheurs locaux – comme Monsieur Ferreira qui se sent très impliqué par leur sauvegarde – pour veiller aux soins des tortues.

Parmi les sept espèces de tortues qui existent dans le monde, cinq vivent dans les eaux du Sri-Lanka ! Et malheureusement elles sont en danger et menacées d’extinction (malgré la loi les protégeant depuis 1972), ce qui rend l’endroit encore plus vital, même si les moyens ne sont pas énormes. Thierry et moi sommes sidérés de voir des tortues de mer aussi belles et d’aussi près !
DSCN9728

 DSCN9730

IMG_5991Le lendemain de l’ascension du Pic d’Adam, sur les conseils de Terrence, le gérant de la guesthouse où nous séjournons, nous repartons en balade à la découverte de la région de Nallathanniya. Terrence a préalablement expliqué au chauffeur de tuk tuk le circuit que nous devons suivre. Il n’y a donc plus qu’à se laisser guider ! Le véhicule prend un chemin de terre caillouteux, et secoués comme des pruniers, nous admirons les magnifiques plantations de thé qui s’étalent à l’infini. C’est vraiment superbe ! D’ailleurs, je conseille à tous les voyageurs qui prévoient de faire l’ascension du pic de prolonger d’un ou deux jours leur séjour pour profiter de cette très belle région. IMG_5930La cueillette du thé au Sri Lanka se fait de manière traditionnelle à la main. Des dizaines de femmes s’activent au milieu des théiers, un grand sac leur enserrant le sommet du crâne. J’imagine qu’elles sont Tamouls (hindouistes) étant donné que leur front est marqué par un (ou plusieurs) point(s) rouge(s), symbole religieux hindou. Immergées jusqu’à la taille dans les buissons de thé, elles cueillent sans relâche les feuilles jeunes d’un vert tendre. (Les théiers sont taillés de façon à ne pas dépasser un mètre de haut.) IMG_5912Notre chauffeur et guide nous apprend que les cueilleuses de thé doivent remplir leur sac, puis passer à la pesée, l’objectif étant de récolter 20 kilos de thé par jour. Vu le poids d’une feuille, je me dis qu’il ne faut pas chômer pour atteindre l’objectif des 20 kilos.

IMG_5913 IMG_5914 IMG_5918 IMG_5929 IMG_5943Peu après, nous nous rendons à l’une des nombreuses fabriques de thé de la région. Dans la cour, le responsable qui nous accueille nous demande de ranger nos appareils photos, puis de le suivre à l’intérieur pour la visite. En résumé, j’ai retenu que les feuilles de thé étaient étalées, après la cueillette, pour permettre leur flétrissage (toute l’humidité doit disparaître de la feuille). Ensuite, les feuilles bien sèches sont roulées, puis mises au repos dans une autre partie de la fabrique. Pour arrêter la fermentation du thé, les feuilles doivent subir une dessiccation à très haute température. Enfin, le thé est empaqueté, prêt à être livré partout dans le monde.

Contents d’en avoir appris plus sur la fabrication du thé, nous remontons en tuk tuk et prenons la direction du Maussakele Reservoir, un lac alimenté par des cascades de toute beauté ! Comme notre guide-chauffeur connaît bien le site, nous le suivons sur le sentier qui mène aux cascades. C’est tout simplement sublime. Thierry et moi restons un long moment assis sur un rocher, les pieds dans l’eau fraîche à contempler la merveilleuse nature qui nous entoure. Nous souhaitons que ce site magnifique reste le plus longtemps possible tel qu’il est, la main de l’homme a déjà fait tant de dégâts sur la planète !IMG_5964

IMG_5955 IMG_5958 IMG_5959IMG_5976 IMG_5978

CaptureCe matin, nous avons rendez-vous avec des éléphants ! Sakula, le propriétaire de la guesthouse, a décidé de nous y emmener en voiture. C’est vraiment sympa ! IMG_5618Le Pinnawala Elephant Orphanage est un orphelinat qui accueille des éléphants d’Asie qui ont été maltraités ou abandonnés dans leur milieu naturel. Le village de Pinnawala est aujourd’hui célèbre pour abriter le plus grand troupeau d’éléphants en captivité dans le monde. En 2011, 88 éléphants, dont 37 mâles et 51 femelles de 3 générations, étaient référencés à Pinnawala. L’orphelinat a été fondé dans le but de payer les soins et la protection des éléphants sauvages non sevrés et orphelins trouvés errant dans/ou à proximité des forêts du Sri Lanka.

IMG_5519

Éléphanteau de Pinnawalla

IMG_5520

Les touristes peuvent approcher les éléphanteaux.

IMG_5526

Rassemblement des éléphants avant le bain à la rivière.

IMG_5534

Vue de dos.

IMG_5543

En route pour la rivière…

IMG_5545

L’un des meilleurs moments de la visite… voir les éléphants prendre le chemin de la rivière.

IMG_5546

Il fait très chaud, les éléphants se protègent du soleil en prenant des bains de poussière.

IMG_5547

Les plus petits suivent…

Le Pinnawala Elephant Orphanage a été créé par le ministère de la protection de la faune en 1975 pour nourrir et fournir des soins aux éléphants, notamment aux bébés orphelins trouvés à l’état sauvage. L’orphelinat a d’abord été implanté dans le parc national Wilpattu, puis déplacé à Bentota et ensuite au Zoo de Dehiwala. Mais étant donné que l’orphelinat accueillait de plus en plus de pensionnaires, il a définitivement trouvé sa place dans le village de Pinnawala où il s’étend sur 10 hectares de plantations de cocotiers tout près de la rivière Maha Ova. DSCN9475Depuis, l’orphelinat attire les visiteurs locaux et étrangers, comme nous ! Les touristes peuvent observer les éléphants lors du bain dans la rivière. Un moment exceptionnel !DSCN9484L’orphelinat, dont l’entrée est payante, est ouvert au public tous les jours. Moyennant un supplément, les visiteurs peuvent même participer à l’alimentation au biberon des éléphanteaux. DSCN9491Quelque 48 personnes prennent soin des éléphants. Les femelles et les jeunes vont librement en troupeau pendant la journée dans une zone de quelques hectares. Ils sont parqués deux fois par jour pour boire et être baignés dans la rivière. Les éléphants sont nourris quotidiennement avec des fruits et de l’herbe. Depuis 2012, 84 bébés sont nés en captivité à Pinnawala. La plupart des éléphants adultes restent à l’orphelinat, car ils deviennent dépendants des aliments qu’on leur fournit. IMG_5567IMG_5573IMG_5579IMG_5591IMG_5595IMG_5608IMG_5613IMG_5621Pour en savoir plus, visitez le site officiel de l’orphelinat des éléphants à l’adresse http://nationalzoo.gov.lk/index.php/en/pinnawala-elephant-orphanage.

IMG_5626 IMG_5624

Après notre balade au jardin botanique royal de Peradeniya, notre chauffeur de tuk-tuk propose de nous emmener au Temple Royal de Ranawana. Il nous assure que le lieu vaut vraiment le détour rien que pour son bouddha qui serait le plus haut du monde. Comme le temple n’est qu’à quelques kilomètres, nous nous laissons convaincre. DSCN9400Arrivés sur les lieux, nous découvrons un temple moderne, en accord parfait avec la nature. Un parcours dans la forêt, entre les roches et les arbres, nous mène au Bouddha géant. DSCN9408

DSCN9391Ce temple bouddhiste, récemment rénové, possède des sculptures représentant des scènes de la vie de Bouddha.

DSCN9392 DSCN9393 DSCN9394Arrivés tout en haut du site, nous faisons face à un immense bouddha haut en couleurs. La statue est si haute que sa tête semble presque toucher les nuages. D’ailleurs, lorsque je lève la tête, j’ai l’impression que le bouddha chancèle… En fait, c’est moi qui ai le vertige !

DSCN9395 DSCN9396 DSCN9399 DSCN9401 DSCN9402 DSCN9403 DSCN9407 IMG_5509IMG_5512IMG_5513

Pour la Saint-Valérie, nous avons décidé de profiter de la nature dans le magnifique « Royal Botanical Garden » situé à quelques kilomètres de Kandy. Le vaste jardin abrite des arbres d’une hauteur infinie, des bambous géants, une collection d’orchidées impressionnante, un petit jardin d’épices, des plantes médicinales et de somptueux palmiers. Le parc jouxte la rivière Mahaweli que l’on aperçoit depuis les allées.DSCN9343 DSCN9348 DSCN9362 DSCN9363

DSCN9364IMG_5469DSCN9368

IMG_5474DSCN9370DSCN9371

IMG_5445 IMG_5451 IMG_5453IMG_5464Le jardin botanique a été créé en 1822 par Alexandre Moon sur l’emplacement des jardins des anciens rois de Kandy. Certaines plantes proviennent des jardins des différentes régions du Sri Lanka, comme Colombo, Kew, Kalutara. Depuis 1912, le jardin est sous la responsabilité du département de l’agriculture. Pour en savoir plus sur ce jardin, cliquez sur le lien Le Centenaire de Peradeniya. La superbe allée des palmiers royaux (Avenue of Palms) date des années 1950. IMG_5455IMG_5457IMG_5459Au gré de la promenade, on peut observer différents animaux, tels que des chauve-souris frugivores et des singes, plus exactement des macaques à toque (à cause de leur coiffure).

IMG_5442DSCN9356IMG_5460DSCN9357Avant de sortir du parc, notre attention est retenue par un charmeur de cobras ! Il nous raconte qu’il enlève régulièrement le venin de ses cobras. Puis, il nous montre un boa énorme. Après l’avoir caressé, Thierry est le premier à le prendre autour du cou, puis je me laisse aussi tenter. La sensation est très étrange. Sa peau est gluante et froide, et je sens ses muscles s’activer sous sa peau. Quand il bouge un peu trop, je sens la puissance du reptile. Impressionnant !

DSCN9378DSCN9385IMG_5475DSCN9381IMG_5491 IMG_5479 IMG_5480 IMG_5482 IMG_5484 IMG_5487 IMG_5488 IMG_5489

Le thé du Sri Lanka est connu sous la dénomination de « thé de Ceylan », Ceylan étant le nom de l’île jusqu’en 1972. Le Sri Lanka ne produit presque que du thé noir, reconnaissable à sa belle couleur ambrée. DSCN9052Le Sri Lanka est le 4ème producteur mondial de thé. La théiculture a été implantée par les Anglais au 19ème siècle. La plante du thé, le théier, est cultivée sur les hauts plateaux du centre de l’île. D’ailleurs, l’altitude a une influence sur le goût du thé. On distingue trois catégories de thé : le thé des basses terres qu’on appelle « low-grown » (de 0 à 600 mètres d’altitude), le thé de plateau dit « medium-grown » (de 600 à 1 300 mètres) et le thé des hauteurs appelé « high-grown » que l’on fait pousser à plus de 1 300 m. Ces derniers sont réputés pour leur arôme et leur couleur claire en tasse, alors que les deux autres catégories de thés (medium-grown et low-grown) sont plus charpentés et colorés en tasse. DSCN9151

La cueillette du thé au Sri Lanka est tout un art. La plupart des thés sont en effet issus du grade O.P. (Orange Pekoe). Cela signifie que le thé contient des feuilles entières de moyen calibre. Si le thé est de grade B.O.P., cela veut dire que la feuille a été brisée, « B. » étant l’abréviation de « Broken ». Au Sri Lanka, les petits-déjeuners s’accompagnent en général d’un thé B.O.P. (feuilles cassées) fort en goût et d’une couleur très ambrée auquel on ajoute éventuellement du sucre et un nuage de lait. Le thé de l’après-midi sera plutôt de grade O.P. (feuilles entières), plus subtil et plus aromatique. IMG_5318

Le tuk-tuk klaxonne devant la guesthouse pour nous prévenir qu’il faut partir. Nous nous hâtons jusqu’à lui, contents de concrétiser le projet d’aller voir les baleines bleues. Il roule jusqu’au port de pêche, là où nous devons embarquer. Des touristes sont rassemblés sur le quai et attendent leur tour pour monter à bord. Je suis surprise d’en voir autant. Thierry et moi sommes perplexes : comment peuvent-ils être aussi sûrs de voir des baleines ? Nous savons que l’Océan Indien abrite une faune incroyable, mais comment font-ils pour repérer les baleines ? Les questions se bousculent dans ma tête, et apparemment pas que dans la mienne, car Thierry me souffle à l’oreille : « Au pire, nous faisons une balade en mer ». Restons positifs. DSCN9064IMG_5054Sur le bateau, l’équipage distribue des gilets de sauvetage que tout le monde enfile sans mot dire. Quand je pense que la baleine est le plus gros mammifère de la planète, je me dis que ce bateau de pêche reconverti en bateau de tourisme ne doit pas peser lourd à côté de l’animal… Alors que je me pose mille questions, un homme de l’équipage passe parmi les passagers pour distribuer du gâteau aux épices (un gâteau tout simplement délicieux, un peu l’équivalent du pain d’épices que l’on trouve partout en France, mais fait maison). IMG_5078Alors que je savoure ma dernière bouchée, je note une effervescence parmi les passagers. Le bateau qui voguait tranquillement commence à prendre de la vitesse. Des dauphins sont en vue, et les trois quarts des touristes quittent leur siège pour se ruer au même endroit. Tous s’ignorent, se piétinent, se bousculent, c’est à celui qui fera le plus beau film ou la plus belle photo. Derrière nous, j’aperçois deux autres bateaux identiques, remplis de touristes, qui arrivent à pleine vitesse. A partir de ce moment, la soi-disant observation se transforme en traque à l’animal. J’ai l’impression d’être dans un safari ou dans une course poursuite, le charme est complètement rompu. Je pense aux animaux traqués, affolés et obligés de fuir les bateaux qui les approchent trop près. IMG_5099Lorsque la première baleine apparaît, il nous est très difficile de l’apercevoir à cause de la montagne d’individus (malpolis) qui se vautrent l’un sur l’autre pour être les premiers à voir LA baleine. Heureusement pour nous, les cétacés nagent rapidement et nous pouvons nous aussi les observer de notre côté. IMG_5104 IMG_5118 IMG_5119 IMG_5122Les trois bateaux d’observation repartent moteurs hurlants dès qu’ils aperçoivent un « bout » d’animal. C’est très spécial ! Je suis mitigée entre l’expérience inoubliable de voir les baleines bleues et la façon dont ça se passe vraiment. Mais existe-t-il une autre façon d’observer les baleines ? IMG_5113IMG_5114IMG_5116IMG_5118IMG_5120IMG_5138IMG_5106Sur le retour, le capitaine décide d’arrêter son bateau en pleine mer pour permettre à ceux qui le souhaitent de plonger dans l’océan. Puis des membres de l’équipage se mettent à tambouriner sur les parois du bateaux sous les yeux amusés des passagers. Nous rentrons au port de Mirissa dans une ambiance très joyeuse, comme je les aime. IMG_5144 IMG_5163 IMG_5168 IMG_5170 IMG_5174 J’ai cherché sur le net de quand datait l’observation des baleines à Mirissa, et il se trouve que c’est devenu une attraction touristique depuis 2006, suite à la découverte par les scientifiques du chemin migratoire des baleines bleues qui longent les côtes méridionales du Sri Lanka. Mirissa est ainsi reconnue comme l’un des meilleurs spots d’observation des baleines bleues au monde.

« Thalassa » – French documentary about Sri Lanka…

Dans ce document, vous pouvez suivre la journaliste sur un bateau d’observation à Mirissa. En réalité, cela n’est pas aussi idyllique, malheureusement.

 Planète Océan [FR] Yann Arthus-Bertrand – le film Full HD

 

DSCN8746Sur les conseils du personnel de l’hôtel, nous partons ce matin nous balader sur Campuhan Ridge, désigné comme étant la colline « de l’amour » par les Balinais. Il semblerait que les jeunes amoureux aiment s’y promener le matin ou en fin d’après-midi, main dans la main et surtout loin des regards. Ce petit trek d’environ neuf kilomètres aller/retour ne demande pas d’efforts particuliers, sinon celui de prendre de l’eau et une casquette, car le petit chemin bétonné n’est pas toujours ombragé.  DSCN8757 IMG_4779DSCN8763DSCN8749Pour accéder à ce petit havre de paix à partir de Penestanan, il faut traverser le pont qui enjambe la rivière Campuhan, puis prendre à gauche le petit chemin qui mène au temple Pura Gunung Lebah.

IMG_4764
DSCN8739DSCN8742IMG_4777IMG_4778IMG_4781A quelques centaines de mètres du temple, la vue s’élargit sur les vastes collines verdoyantes qui forment l’arrière-pays de cette jolie vallée. Plus loin, les rizières s’étendent à perte de vue. C’est super beau !

IMG_4787

IMG_4798 IMG_4804 IMG_4799

DSCN8779 DSCN8778 DSCN8777

Derrière l’hôtel Bali Dream Resort, les rizières s’étendent à perte de vue. C’est une chance pour nous qui aimons nous y promener en fin d’après-midi, quand il fait un peu moins chaud. Devant les champs de riz (paddy fields en anglais), quelques autels sont dédiés à Sri, la déesse du riz. Dans cette région du monde, le riz est sacré, et les Balinais en mangent à tous les repas.  DSCN8673 IMG_4703Le repiquage des plants de riz assuré par les femmes se fait en ligne régulière par touffes de quelques brins. Un Balinais nous raconte que le riz de Java est plus rentable, avec trois récoltes en moyenne par an. Le riz balinais l’est moins avec seulement deux récoltes l’an. Après le repiquage, il faut attendre 100 jours avant de le récolter. A Bali, le riz dépend d’un système d’irrigation ancien géré par une coopérative de riziculteurs, le subak. La rizière la plus haute est la première à être inondée d’eau. Les canalisations permettent à l’eau de s’écouler dans les autres terrasses à un niveau inférieur. Cela explique la différence de couleur des champs de riz. Après la récolte, le riz est battu afin de séparer la paille du grain.  DSCN8677 IMG_4715 IMG_4724 Le riz est une plante assez haute, ses tiges peuvent atteindre 60 centimètres. Après la pluie, les rizières se parent de milliers de perles d’eau. Ces merveilleux paysages, sources d’inspiration pour les poètes, les photographes et les peintres, s’éteignent doucement à la nuit tombée. Il ne reste d’eux que l’odeur âcre de la terre humide et le chant sacré des grenouilles. Chaque soir, j’écoute avec le même plaisir le concert des batraciennes qui ressemble à une incantation à la pluie. Crôa ! Crôa ! Crôa ! DSCN8666IMG_4709DSCN8665IMG_4737DSCN8689

CaptureCe matin, Martine, Christian et moi nous visitons l’une des plantations de café de la région d’Ubud : la Teba Sari Agrotourism (Br. Kelingkung, Lodtunduh, Ubud, Gianyar, Bali). Le jardin est assez petit et dépouillé. On en fait le tour en 10 minutes, le temps de suivre un petit sentier au milieu de quelques caféiers et de photographier une ou deux fèves de cacao. La plantation est célèbre pour le « luwak café », soit disant le meilleur café qui puisse exister. (En tous cas, c’est le plus cher du monde.) Le terme « luwak » désigne en fait l’animal qui le mange, un petit mammifère qui me fait penser à une belette. Son vrai nom en français est « civette ». Je vais faire un rapprochement peut-être un peu trop rapide, mais dans la ville de mon enfance, il y avait un bar tabac qui s’appelait « La Civette », et je me demande aujourd’hui si ce bar s’appelle ainsi en référence à ce petit animal ? Car la civette sauvage vient en douce la nuit dans les cultures de caféiers manger le fruit rouge du caféier, appelé également « cerise ».  

Mais quelle est la véritable histoire du kopi (café) luwak ?

Pour la connaître, il faut faire un bond de plus de trois siècles en arrière, à l’époque où les Néerlandais ont apporté le café en Indonésie. Ces derniers interdisaient aux locaux de cueillir les cerises, et donc les paysans indonésiens ont commencé à ramasser ceux qu’ils trouvaient par terre pour leur propre consommation, c’est-à-dire les grains de café que la civette avait déféqués. C’est ainsi que la différence de goût du café a été remarquée ! Voilà donc l’histoire de ce petit nuisible nocturne considéré comme une « plaie » jusqu’à ce qu’on découvre que la pépite de café retrouvée dans ses excréments vaut de l’or (c’est le cas de le dire). Malheureusement, les civettes sont aujourd’hui capturées et mises en cage… Le spectacle n’est pas terrible, les pauvres animaux font des va-et-vient dans des cages minuscules dont le sol n’est même pas plein, et cela afin de récupérer directement ses défections.

Comment peut-on expliquer que la civette qui mange la cerise directement sur la plante ne rejette que les grains ? Capture

Il semblerait que la civette soit dans l’incapacité de digérer les grains entiers. C’est pour cette raison qu’on les retrouve dans ses excréments. D’après mes lectures sur le web, c’est lorsque les grains passent dans son système digestif qu’une réaction chimique se produit, donnant ainsi ce goût apprécié par les plus grands amateurs de café.

DSCN8617Les grains de café sont ensuite lavés et débarrassés des impuretés, puis sont torréfiés manuellement. Une femme balinaise, assise devant un foyer, s’occupe de la torréfaction du café. Elle mélange inlassablement les grains dans un grand poêlon et semble très gênée par la fumée qui s’y dégage. Je tente de la faire sourire en lui tendant mes lunettes de soleil. Alors qu’elle pense que c’est un jeu et que je vais les lui reprendre, je lui fais comprendre que c’est un cadeau pour qu’elle ne soit plus jamais gênée par la fumée qui lui irrite les yeux. Pendant quelques minutes, elle a souri et s’est un peu détendue. Je ne regrette toujours pas mes Ray Ban. Au contraire.

DSCN8618 DSCN8620Puis arrive la fameuse dégustation gratuite… de la carte entière, cafés et thés confondus. Vous vous asseyez autour d’une grande table et une jeune femme vous apporte une douzaine de tasses à déguster. Seule la dégustation du café luwak est payante. D’ailleurs, tous les trois optons pour une tasse du meilleur café au monde et sincèrement, je le trouve bon et digeste, mais c’est surtout de vivre l’expérience qui m’intéressait. Boire un café luwak est assez exceptionnel, non ?

DSCN8622 DSCN8623 DSCN8624 DSCN8625 DSCN8626 DSCN8627 DSCN8629 DSCN8631