George Town, capitale de l’île de Penang en Malaisie, se situe sur la côte nord-est. Son centre historique est classé à l’Unesco depuis le 7 juillet 2008.
Voilà déjà une semaine que nous nous promenons dans les rues historiques de George Town. Et depuis que Erwin est reparti à Bangkok, nous nous sommes installés à l’hôtel Noordin Mews. C’est un endroit de charme, bien situé par rapport au centre, accessible à pied, mais malheureusement hors budget pour nous. Nous n’avons pas trouvé d’hôtel « convenable » autour de 50 euros pour 3. Soit il n’y avait plus de place, car c’est la haute saison à Noël/Nouvel An, soit l’hôtel ne nous convenait pas (rapport qualité/prix). Nous aurons un budget plus serré pour notre prochain voyage pour rééquilibrer la balance.
L’hôtel Nordin Mews est une ancienne mansion datant des années 20 qui a été magnifiquement restaurée. Les chambres sont décorées dans le thème du cinéma asiatique des années 50 et 60.

J’écris ce petit article pour faire quelques rectifications par rapport à ce qu’on peut lire sur le net. Premièrement, on ne va pas à Penang pour ses plages (Lire la page Notre Arrivée à Penang). Par exemple, si vous allez sur la page du site Tourism Malaysia, il se peut que vous pensiez que l’eau de la mer est de la même couleur que celle que vous voyez sur la photo, détrompez-vous… elle n’est pas cristalline. (Par contre, la mer qui entoure l’île de Langkawi est peut-être magnifique. Nous n’y sommes pas encore allés.)
Pour tout vous dire, on vient à Penang pour sa culture, sa diversité, sa cuisine de rue (food street) et son ambiance. Personnellement, on a adoré le côté « heritage » des vieilles demeures colorées de Georges Town, mais aussi les temples taoïstes et l’atmosphère qui y règne. J’ai essayé de regrouper les endroits que nous avons préférés, mais il se peut que j’en oublie…
Le Street Art : quand l’art s’invite en ville
En 2012, lors du Festival de George Town, l’artiste Lituanien Ernest Zacharevic est invité à peindre dans le cadre d’un projet artistique toute une collection de peintures murales à l’intérieur de la vieille ville. La peinture la plus plébiscitée par le public est Kids on Bicycle (Voir la photo ci-dessous).
Munis de notre plan (à retirer à l’Office de Tourisme ou dans certains hôtels), nous nous lançons dans un jeu de pistes et nous perdons avec délice dans les vieilles rues de George Town. Chacun part à la recherche des célèbres oeuvres murales qui ornent les murs noircis par le temps. Devant les plus belles oeuvres, nous devons parfois attendre notre tour pour les photographier ou se faire photographier devant.
Dans le dédales des rues, nous remarquons également des dessins qui sont en fait des structures de fer. Beaucoup d’entre eux comportent des messages humoristiques qui amusent les visiteurs. Ces oeuvres, au nombre de 52, font partie du « Making George Town » et ont été commandées par l’office de tourisme de Penang. Ces anecdotes picturales nous apprennent des tas de choses, comme « This is the place where the famous shoe designer started his apprenticeship ». (Voici le lieu où le célèbre designer de chaussures, Jimmy Choo, a commencé son apprentissage.)
Il existe de nombreuses oeuvres murales indépendantes. Celle ci-dessous se trouve juste à côté de notre hôtel, le Noordin Mews.
Sur la route des Clan Jetties (village flottant près des docks), j’immortalise quelques peintures défraîchies par le vent salé et le temps qui passe. Les trompe-l’oeil sont parfois très réussis. Dans l’oeuvre ci-dessous, l’arbre fait partie du tableau.

Pour en savoir plus sur le Street Art de George Town, cliquez sur Visit Penang.
Le China Town (le quartier chinois)
Quelques jours avant son départ pour Bangkok, nous faisons un petit tour avec Erwin dans le quartier chinois, plus exactement dans la rue du Lebuh Campbell. C’est un quartier très agréable où il y a un tas de choses à découvrir quand on pousse un peu les portes…
… de la « pharmacie » chinoise. Derrière des vitrines sont exposés des centaines de pots en verre contenant des herbes séchées et autres choses indéfinissables pour nous qui ne connaissons pas bien toute la pharmacopée chinoise. Nous regardons le pharmacien faire ses préparations sous l’oeil attentif de sa cliente. A la question « Existe-t-il un remède miracle contre les acouphènes ? », le pharmacien secoue négativement la tête… Allez, on ne se laisse pas submerger par cette mauvaise nouvelle et on continue la balade avec le sourire jusqu’à une grande boutique de thé…

On y trouve de très grandes couronnes de thé, mais aussi des théières hors de prix. Je demande au commerçant s’il vend du thé fumé ? Il me regarde effaré et me dit : « Smoked tea has a very low quality ! ». Alors, là, je tombe des nues ! Moi qui adore ça ! Il se dirige vers son comptoir et nous fait sentir le « meilleur » thé au monde, qui d’après lui est le Oolong tea. Le petit paquet qu’il me montre coûte une fortune… Nous le remercions infiniment pour toutes ces informations, et continuons notre balade découverte jusqu’à la Armenian Street (Lebuh Armenian), l’une de nos rues préférées.
Histoire de l’Armenian Street
Les Arméniens sont arrivés à Penang en passant par l’Inde. En 1822, ils y construisent leur église, l’Eglise arménienne de Saint-Grégoire. Le lieu de culte est démoli vers 1937, époque à laquelle la plupart des Arméniens quitteront Penang.










Little India (le quartier indien)
Le quartier indien est situé au coeur de George Town, entre les rues « Queen Street », « King Street » et « Market Street ». Difficile de le manquer avec l’ambiance festive qui y règne. D’immenses haut-parleurs diffusent une musique Bollywood qui donne envie de danser. Il nous est très agréable de flâner aux milieux des échoppes en nous laissant guider par les odeurs de jasmin et d’encens. Je m’attarde sur les saris aux couleurs joyeuses. La tentation est là, mais la raison prend le dessus : ma valise est déjà énorme ! De plus, Thierry et Théophile sont déjà bien loin dans la rue et je ne préfère pas les perdre de vue, car je n’ai pas de téléphone sur moi.
Le charme surrané des mansions
Les vieilles demeures chinoises sont un plaisir pour les yeux. On aimerait qu’elles soient toutes restaurées comme la célèbre Blue Mansion (Cheong Fatt Tze Mansion). Mon plaisir a été d’en photographier quelques-unes au gré de mes balades.
Quelques mots sur la Cheong Fatt Tze Mansion
La Mansion, éblouissante dans son bleu indigo d’origine, est probablement l’une des maisons traditionnelles chinoises les mieux conservées de George Town. La bâtisse, soigneusement restaurée à l’authentique, se visite aujourd’hui telle un musée et propose même des chambres au charme éclectique. La Blue Mansion a été édifiée à la fin du 19e siècle par Cheong Fatt Tze, un homme d’affaires chinois très riche pour y loger ses dix épouses. Rien que ça ! La Blue Mansion est inscrite au patrimoine Asie-Pacifique 2000 et a été récompensée par l’UNESCO.
A George Town, j’aime les différentes faïences que l’on trouve au sol, sous les arcades, mais aussi sur le bas des murs de maison. Il y en a vraiment pour tous les goûts.

Temples taoïstes
Le premier temple chinois que nous visitons à George Town est un temple taoïste. Il s’agit du Tean Hou Temple (Hainan Temple). J’aime ses portes « lune », je les trouve inspirantes, et je me demande pourquoi en Europe on fait des ouvertures de porte rectangulaires ? 

Le Temple de Hainan est un temple chinois dédié à la divinité protectrice des marins, Ma Chor Po, également appelée Mazu. Fondé en 1866, le bâtiment que nous voyons aujourd’hui a été achevé en 1895. Le Temple de Hainan est construit dans le style de Hainan. Ses murs extérieurs sont richement sculptés dans le style de la dynastie Sung. Pour sa rénovation complète en 1995, d’authentiques artisans de Chine sont venus à Penang pour le « remodeler » entièrement.




Je trouve qu’il y règne une atmosphère particulière différente de celle des temples bouddhistes. Personnellement, j’aime vraiment les deux, je n’ai pas de préférence. Erwin, qui apprécie la visite et qui a assisté comme moi et Thierry à une étrange cérémonie, souhaite en savoir plus sur le taoïsme et pose quelques questions à un garçon et son père qui semblent ravis qu’on s’intéresse à leur culture.
































En fin de matinée, sous un soleil déjà brûlant, Thierry et moi partons à la découverte des « Clans Jetties », un vieux quartier de pêcheurs, probablement l’un des plus anciens de George Town (Île de Penang). Nous avons de la chance, car le « quartier des clans » au nord-est de George Town est relativement proche de notre hôtel, le Noordin Mews. Tandis que nous testons les passerelles de bois usées, nous apercevons au loin le terminal du ferry de Butterworth.
Nous avons une vue imprenable sur les gros bateaux de marchandises qui se croisent. Le dépaysement est complet, car cet endroit ne ressemble en rien à ce que nous avons vu ces derniers jours. On peut dire que c’est une bonne surprise. 





Nous traversons un premier village et suivons ses petites rues étroites. Quelques chiens grognent, d’autres aboient, nous n’osons pas toujours nous aventurer dans des chemins qui semblent sans issue. Le village est calme, tous les habitants se protègent du soleil dans leur petite maison. Derrière les portes grandes ouvertes, nous regardons furtivement des femmes cuisiner… Nous aimerions nous sentir plus à l’aise, mais curieusement nous avons l’impression d’être un peu des intrus. Près de la jetée, les maisons en tôle ondulée se dressent sur leurs pilotis au dessus d’une eau saumâtre. Chacune est reliée à l’autre par un ponton en planches de bois. En levant les yeux, nous voyons des guirlandes de lampions rouges s’animer dans le ciel bleu.
Les premières habitations ont été construites au début du XIXème siècle lorsque les premiers migrants chinois sont venus chercher du travail dans le port situé à proximité. En se regroupant en clans, ils ont gardé leurs valeurs communautaires. Chaque clan possédait sa propre jetée, nommée d’après le nom du chef de clan. Initialement, sept jetées appartenaient à sept clans différents. Aujourd’hui, il n’en reste que six, l’une ayant été détruite dans un incendie. Le quartier des clans est habité par des familles aux revenus modestes qui ne paient pas de taxes, car elles vivent au-dessus de l’eau.
Dans la cour du Temple du Clan Jetty, un homme vernit en plein soleil une grande peinture au sol : c’est un lotus géant. Autour de nous, l’océan s’étend à perte de vue. Le panorama que nous avons sous les yeux est fascinant. On pourrait y rester des heures à contempler le ballet incessant des bateaux voguant dans les eaux du Détroit de Malacca. Le temple construit sur deux niveaux offrent des terrasses qui surplombent l’immensité de l’océan. De là-haut, c’est tout simplement magique. Rénové en 2012, ce lieu de culte s’appelle Hean Boo Hean et serait dédié au Dieu Kuan Yin.
























Baba-Noynya ? D’où vient ce nom ?

Aujourd’hui, nous avons choisi de visiter une belle maison chinoise de la fin du 19ème siècle transformée en musée : la 




































































Les valises à peine posées, Thierry et moi décidons d’aller aux « Perdana Botanic Gardens ». Théophile, lui, préfère se reposer. Nous attrapons un taxi très rapidement et, après avoir négocié la course (pas de meter), nous partons vers cet écrin de verdure posé en plein coeur de la ville. Le taxi nous dépose en bas d’une rue et nous indique la direction à prendre pour le Parc aux Orchidées. Après 10-15 mn de marche, nous finissons par enfin trouver l’entrée. Le jardin se trouve en face du parc aux oiseaux que nous n’avons pas fait, par manque de temps. Dès notre entrée dans le jardin, Thierry se tapote les mollets… et me demande si j’ai du produit moustique. Négatif, je n’y ai pas pensé. La végétation tropicale et la chaleur humide attirent ces saletés de bestioles. De plus, une employée du jardin arrose un peu plus loin. Je me remercie intérieurement d’avoir eu l’idée d’enfiler un pantalon… mais ces « mini-vampires », avides de sang, possèdent des capteurs efficaces. Quelques pas plus loin, à mon tour, je sens une cuisson dans le bras droit et les chevilles. Les premières minutes de visite sont un peu gâchées par les démangeaisons. 
































