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Cet après-midi, Thierry a loué un scooter électrique pour sillonner les petits chemins autour de New Bagan. Comme deux ados sur leur première mobylette, nous sortons de New Bagan et prenons à l’est la route vers le village de Min-Nan-Thu. Nous apercevons les premiers temples, mais comme il y en a beaucoup, nous décidons de prendre notre temps et d’en visiter deux au hasard… avant de filer jusqu’au village. Au loin, le sommet du Dhamma Ya Zi Ka Zedi étincelle sous le soleil et semble nous envoyer des signaux lumineux. Curieux de voir la bâtisse de plus près, Thierry s’engage dans un sentier sablonneux au milieu d’une lande désertique. Le dôme de la pagode est en travaux, mais de loin les nattes en bambou qui le recouvrent ressemblent à s’y méprendre à de grandes feuilles d’or. IMG_2782IMG_2771DSCN7625 DSCN7626 DSCN7628 DSCN7630 DSCN7631 DSCN7632Une petite fille habillée d’une robe de princesse vient vers moi et me photographie. Au Myanmar, je suis une vraie star !!! (Vous avez remarqué la rime ?) Et puis de jeunes ados viennent à leur tour prendre joyeusement la pose devant notre objectif. Avec des yeux aussi malicieux, la photo sera forcément réussie.IMG_2773 IMG_2779La pagode Dhamma Ya Zi Ka date du début du XIIème siècle et a été construite sous le règne de Narapatisithu, le 7ème souverain du Royaume de Bagan. Son stûpa est entouré de cinq petits temples dont certains sont ornés de fresques.

Pour rejoindre le village, nous devons prendre une fourche sur notre gauche en direction de la pagode Tha-Man. A l’arrivée, une dame nous accueille et nous invite à la suivre à pied. Nous pénétrons, un peu intimidés, dans l’enceinte du petit village en sa compagnie. Elle nous emmène à divers endroits tout en nous expliquant comment les habitants vivent et travaillent au quotidien. D’ailleurs, quelques artisans sont encore présents malgré l’heure tardive. Dans moins d’une heure, il fera nuit… Si nous voulons assister au coucher du soleil, nous avons intérêt à ne pas nous attarder. La visite est intéressante, et nous nous laissons tentés par de belles cotonnades tissées main… IMG_2789IMG_2796IMG_2797IMG_2804IMG_2809IMG_2813IMG_2815IMG_2819IMG_2821IMG_2833IMG_2845IMG_2851IMG_2854Puis nous continuons notre parcours. Je me suis assise sur les pièces de coton, c’est plus moelleux pour les fesses ! Lorsque nous arrivons au temple blanc Lay Myet Hna, le soleil semble en feu…

DSCN7633 DSCN7634 DSCN7637 DSCN7638 IMG_2860 IMG_2863 IMG_2867 IMG_2869Il est temps de quitter les lieux, la nuit est d’encre. Heureusement, nous pouvons éclairer la route avec le scooter, car les environs sont plongés dans le noir le plus complet. Nous repassons devant la pagode Dhamma Ya Zi Ka, celle-ci est très bien éclairée, nous ne sommes plus très loin…  IMG_3122

Le jour s’est levé sur la pagode Mahamuni, le soleil absorbe les derniers voiles de brume qui se dissipent dans la fraîcheur du matin. Lorsque nous descendons de voiture, les fidèles sont déjà très nombreux devant l’entrée de la pagode. Certaines femmes sont très élégantes, et je me demande ce qu’elle pense de ma tenue « spécial confort » sweat et legging. J’ai un peu honte, je l’avoue, tant elles sont joliment apprêtées et coiffées.
IMG_2638IMG_2577Thierry et moi suivons notre chauffeur – qui est aussi notre guide depuis deux jours. Il se faufile entre les femmes et les hommes venus se recueillir devant la statue de Bouddha (vieille de 2 500 ans d’après certains guides). Je me fais toute petite parmi la foule et m’assois sur le grand tapis avec les femmes birmanes que je regarde prier. Devant nous, un écran de télé montre des hommes en train d’appliquer des feuilles d’or sur le Bouddha devenu « difforme ». Depuis notre arrivée, un homme délivre au micro des messages aux pèlerins, les encourageant à faire des dons d’argent. L’ambiance est si particulière que j’ai l’impression d’être dans un rêve étrange. Et si j’allais me réveiller ?IMG_2565IMG_2581D’après mes lectures, ce Bouddha aurait été pris par l’armée du roi Bodawpaya du royaume d’Arakan (près de la frontière de l’actuel Bangladesh), comme trophée de guerre en 1784. D’abord abritée dans l’ancienne capitale royale Amarapura, la statue aurait ensuite été déplacée à Mandalay, alors nouvelle capitale royale en 1860. Actuellement, elle est constituée de 6,5 tonnes de bronze et de 3 tonnes d’or. Son visage est nettoyé tous les matins, à 4 h, par les moines qui considèrent qu’elle est vivante. Seuls les hommes ont le droit de déposer une feuille d’or, les femmes doivent rester à l’écart… IMG_2589IMG_2584IMG_2573Des moines prient avec ferveur. La pagode Maha Muni est un site très fréquenté et vénéré par les Birmans.

IMG_2593 IMG_2594Dans le temple, nous assistons à une cérémonie. Il semblerait que ce soit les membres d’une même famille. Les petites filles sont aussi maquillées que leurs aînées. Elles portent toutes des robes de fée ou de princesse d’un rose dragée. Elles sont suivies par les garçons également maquillés et habillés du même rose. Ils paraissent tout droit sortis d’un livre de contes… ou d’un carnaval ?

IMG_2613IMG_2580IMG_2609IMG_2619IMG_2629A l’extérieur, nous admirons les détails finement sculptés du toit et au dessus des arcades. Une grande cloche trône au milieu de la cour, c’est l’occasion pour moi de donner mes trois coups de bâtons : ça défoule en fait !

DSCN7526 DSCN7527IMG_2647IMG_2649IMG_2650Un peu plus loin se trouvent plusieurs anciennes statues khmères en bronze.

DSCN7530Je lis sur un grand panneau qu’elles proviennent d’Angkor Vat au Cambodge. Elles sont passées de mains royales en mains royales, avant d’être rapportées à Amarapura en 1857. DSCN7528Des trente statues rapportées du Siam par le roi birman Bayinnaung, il n’en reste actuellement que six. Elles attirent beaucoup de Birmans, car elles posséderaient des pouvoirs de guérison.

DSCN7529DSCN7531IMG_2639 IMG_2642IMG_2645IMG_2653

IMG_2510A 5h du matin, nous montons en voiture, les yeux tout embués de sommeil. Il fait une nuit d’encre, et Mandalay dort encore. Notre taximan semble un peu plus ébouriffé que la veille, mais garde le sourire. La nuit a été courte pour tout le monde. Nous prenons la direction de Sagaing, une ville située sur la rive occidentale du fleuve Irrawaddy, à une vingtaine de kilomètres. Je pense à Théophile qui a préféré rester au lit, ce que je peux comprendre. Ce n’est pas facile de persuader son ado de se lever à 4h30 pour assister au lever du soleil tout en haut d’une colline. Thierry et moi sommes encore un peu sonnés, mais au fur et à mesure que nous roulons, nos yeux s’agrandissent et s’habituent à la pénombre. Le taxi s’engage dans une rue montante et étroite. Je suppose qu’il s’agit de la colline de Sagaing où est perchée la fameuse pagode Soon Oo Ponya Shin. La route devient sinueuse, et notre chauffeur klaxonne à chaque virage pour prévenir de son arrivée. Au début, je me disais que cela ne servait pas à grand chose de donner de pareils coups de klaxon en pleine nuit, mais j’ai vite changé d’avis quand j’ai vu tous ces petits moines (des enfants) marcher en file indienne sur le bord de la route. Tous prennent la même direction, probablement le chemin vers le réfectoire de la pagode Soon Oo Ponya Shin pour leur premier repas de la journée. Sagaing est reconnue comme étant l’un des centres religieux les plus importants du pays. IMG_2508Tout en haut de la colline, nous suivons les quelques pèlerins qui comme nous sont venus assister au lever du soleil. Il fait frais et, là-haut, le vent est glacial. Notre chauffeur qui ne porte qu’un tee-shirt est pétrifié de froid. Sur la terrasse de la pagode, il fait quelques exercices pour se réchauffer. J’aime beaucoup la bonne humeur ambiante et l’atmosphère qui se dégage des lieux.

DSCN7514Dans la nuit, le dôme tout doré prend une autre dimension. C’est magnifique.

IMG_2501IMG_2502Comme nous sommes en avance, j’en profite pour aller voir les tableaux qui ornent les murs de la pagode. Et puis il fait un peu plus chaud à l’intérieur !

DSCN7509IMG_2504Il est 6 h15 et le soleil est resté couché. Notre taximan consulte toutes les 5 minutes sa montre d’un air soucieux. Malgré le fait qu’il parle très peu l’anglais, nous arrivons à communiquer. Nous sentons qu’il fait tout pour nous être agréable et, lorsqu’il nous voit ébahis sur les sites magnifiques où il nous emmène, nous sentons une immense fierté dans ses yeux.

Il est 6 heures et 40 minutes, et le spectacle commence. Debout, le regard perdu à l’horizon, nous sommes prêts à assister au lever du roi Soleil. C’est d’abord une petite boule rouge qui quitte la ligne d’horizon pour monter doucement dans le ciel. L’obscurité fait place à la lumière, nous découvrons un paysage qui s’éveille dans la brume du matin. C’est magique. DSCN7520IMG_2542IMG_2541Nous ne sommes pas les seuls à profiter de la beauté de l’instant. Sur les visages, on lit de la joie d’être là. Tout le monde applaudit… L’effort en valait la peine, nous sommes largement récompensés par la très belle vue sur le fleuve et les collines. IMG_2538Alors que le jour pointe, un groupe de femmes birmanes vient vers moi pour immortaliser ce moment. Toutes veulent être prises en photos avec moi… et ça n’en finit pas, au moins 5 ou 6 personnes à tour de rôle. Et puis vient le tour des familles avec enfant(s) pour la photo souvenir ! Il suffit de sourire et les gens viennent naturellement à vous. Et quelle gentillesse, vous donnez un sourire, vous en recevez 100 !

IMG_2518IMG_2520IMG_2523IMG_2529Nous quittons la pagode et remontons vite en voiture. Les rayons du soleil sont encore trop faibles pour nous réchauffer. Sur la route qui relie Sagaing à Mandalay, nous passons sur un superbe pont en métal : le pont d’Ava qui emjambe le fleuve Irrawaddy. Constitué de 16 travées, il a été construit par les Britanniques en 1934. Au loin, nous en apercevons un deuxième qui semble identique.

IMG_2546 IMG_2547 IMG_2548IMG_2556Notre taxi stationne sur le pont pour que Thierry puisse prendre quelques clichés. Nous avons une vue sur les petites collines qui s’élèvent en bordure du fleuve. Les pagodes dorées pointent vers un ciel encore brumeux. C’est planant.

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DSCN7489Nous quittons l’hôtel vers 17H15 pour prendre la direction d’Amarapura, une ville qui connut son heure de gloire en 1841, lorsqu’elle devint la capitale de la Birmanie sous le règne de Tharrawaddy (8ème roi birman). Quelques années plus tard, son successeur, le roi Mindon, décida de construire une nouvelle capitale, Mandalay, et abandonna complètement Amarapura. Il fit démonter le palais royal d’Inwa pour le transférer à dos d’éléphant à Mandalay, laissant sur place d’énormes colonnes en teck.

CaptureCes colonnes furent récupérées par Monsieur U Bein, le maire d’Amarapura, pour construire en 1849 un pont en teck long de 1200 mètres au dessus du lac Taungthaman. Actuellement, le pont U Bein est le plus long pont de teck du monde. IMG_2485IMG_2488Le pont composé de 1 086 poutres en teck mène à l’autre rive, notamment au temple Kyauktawgyi. Les habitants et les moines peuvent aisément s’y rendre même pendant la mousson, lorsque les pluies viennent gonfler les eaux du lac. IMG_2449IMG_2451Vu d’en bas, je me dis qu’avec mon vertige jamais je ne pourrai le traverser jusqu’au bout. C’est donc les jambes tremblotantes que je monte les marches pour accéder au pont. Là-haut, les planches vibrent chaque fois qu’une personne nous croisent. Très déstabilisant cette histoire, d’autant plus qu’il y a beaucoup de touristes mélangés aux locaux qu’il va falloir croiser et il n’y a pas de garde corps ! Devant ma peur, notre taximan/guide est « mort de rire » et pour me taquiner, il se met à sauter sur les planches branlantes de la passerelle. Waouh !!! Sensation extrême !!! J’essaie de me raisonner en me disant que si des centaines de personnes le franchissent chaque jour sans problème, alors pourquoi ça se passerait mal pour moi ? J’accroche le bras de Thierry et nous faisons nos premiers mètres. Je résiste à la peur, mais je transpire au creux des mains. C’est terrible le vertige… ça paralyse tout le corps ! Thierry me dit de regarder droit devant moi et d’arrêter de regarder en bas (c’est haut). Je décide de suivre ses conseils et lâche son bras. Je marche en faisant attention de bien rester au centre de la passerelle. Je laisse le plaisir aux autres de me contourner… Je poursuis une ligne droite invisible, la tête bien haute. Thierry discute loin derrière avec notre guide. Je commence à me détendre et même à me rapprocher du bord mais pas trop… puis j’accélère la cadence. Je me rends compte que le malaise a disparu. Je traverse le pont comme si je le faisais tous les jours… Le soleil se couche, c’est beau… et j’ai vaincu une angoisse. C’est un merveilleux moment pour moi. Je n’ai plus le vertige, je souris tellement je suis heureuse d’être là. J’ai même envie de rire. C’est si simple parfois de surpasser ses peurs. Je suis fière de moi… Il fait nuit. Je suis arrivée sur l’autre rive, 1200 mètres de « même pas peur ».

DSCN7495 DSCN7496IMG_2457 IMG_2466 IMG_2477IMG_2491 IMG_2494 IMG_2496 IMG_2498

Ce matin, Théophile a le nez sur le plan de Mandalay, car nous lui avons demandé de nous conduire à l’ancien Palais Royal. Sur la carte, on ne voit que lui, un grand carré vert. Dans la rue, il marche devant nous et fait une halte de temps en temps pour vérifier que nous sommes dans la bonne direction. Notre guide en herbe emprunte la 73ème rue qui nous mène à l’une des faces du carré, mais encore faudra-t-il trouver l’entrée. D’après Emily, la réceptionniste de l’hôtel, il en existe deux, l’une dans la 80ème rue et l’autre dans la 66ème rue. Théophile part vers la gauche, ce sera donc la 80ème rue…

CaptureLes rues sont joyeusement animées et sont pour nous des pointes de fraîcheur. Les pick-up Nissan (taxis locaux) sont littéralement pris d’assaut par des hommes en longyi (tissu traditionnel à petits carreaux). Ceux-ci s’accrochent à l’arrière du véhicule, tandis que les femmes patientent sagement à l’intérieur, serrées comme des sardines.  IMG_2197IMG_2231IMG_2222Les enfants ont tous des bouilles à croquer avec leurs joues badigeonnées de thanaka, une poudre produite à partir du bois et censée protéger la peau des rayons ardents du soleil. Nous pourrions passer des heures à regarder la vie dans les rues de Mandalay.

IMG_2217 IMG_2225Le pont qui nous sépare de l’entrée du palais est en vue. Théophile est soulagé et content d’être enfin arrivé.IMG_2237Et alors que nous nous apprêtons à le traverser, un homme (un taximan) nous dit que nous nous sommes trompés d’entrée (ouest), et qu’il peut nous emmener à l’entrée principale (est). Je suis sceptique et décide d’aller voir de plus près, car des voitures et des motos s’engagent sur le pont et entrent bel et bien à l’intérieur de la forteresse. Mais l’entrée est gardée par un militaire qui nous demande de faire demi-tour. L’entrée ouest est interdite aux touristes… Eh bien, on peut dire que ça commence bien ! Théophile râle parce qu’il va falloir marcher jusqu’à l’autre entrée, carrément (c’est le cas de le dire) à l’opposé. La chance semble nous sourire lorsque nous apercevons un pick up-Nissan pratiquement vide. L’homme chargé de faire le rabatteur nous invite à monter. On lui demande combien coûte la course jusqu’à l’entrée principale du palais. Il nous prend 1000 kyats par personne, ce que nous acceptons sans discuter. A voir la tête que fait Théophile, Thierry et moi sommes amusés. C’est vrai qu’on a l’impression d’être un peu du bétail et le banc sur lequel nous sommes assis n’est pas du tout confortable. A côté de nous, le rabatteur birman se met à chanter… Théophile, exaspéré, lève les yeux aux ciel, tandis que Thierry et moi décidons de lui chanter « Petit Papa Noël » en français. Le Birman, surpris, nous écoute et semble content… S’il savait ! IMG_2246IMG_2247 IMG_2251Finalement, la camionnette nous descend à l’angle des 12ème et 66ème rues, ce qui n’était pas vraiment convenu au départ. Peut-être lui a-t-on cassé les oreilles avec notre piètre prestation ! Il ne nous reste plus qu’à marcher le long de la 66ème rue jusqu’au pont de l’entrée principale. Le long du canal, des appareils de gymnastique permettent aux promeneurs de garder la forme.

DSCN7381DSCN7404Construit entre 1857 et 1859, le Palais Royal de Mandalay était la résidence royale des deux derniers rois birmans, Mindon et Thibaw. Situé en plein cœur de la ville, il me fait penser à une « cité interdite » de quatre kilomètres carré, entourée de murailles en briques de 9 mètres de haut et de douves encadrant un large canal aux eaux vertes. Le Palais a été construit au pied de Mandalay Hill (la colline de Mandalay) en juin 1857 avec le bois du palais royal d’Amarapura (ancienne capitale du royaume birman située près du pont U Bein) qui a été entièrement démonté. Les matériaux ont été transportés, à l’époque, à dos d’éléphants.
DSCN7383Devant l’entrée, les touristes doivent acheter un ticket à la guérite (10 euros/personne). C’est un pass qui permet de visiter sous 5 jours d’autres sites touristiques autour de Mandalay. Nous franchissons enfin les murailles, certaines zones sont interdites aux touristes. Nous nous dirigeons donc directement vers le Palais, c’est tout droit ! IMG_2255IMG_2261IMG_2267

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DSCN7408Le Palais Royal a été détruit pendant la Seconde Guerre mondiale par les Japonais. Ce que nous visitons aujourd’hui n’est donc qu’une reconstruction des lieux.

DSCN7421DSCN7450DSCN7443DSCN7452Les maisons en teck, aux toits finement sculptés, sont entourées de petits jardins où il est agréable de se promener. Nous croisons quelques touristes, des familles, des petits moines, mais aussi des enfants en sortie scolaire. Les visages sont fascinants. Quel beau peuple !IMG_2289 IMG_2290IMG_2307 IMG_2308 IMG_2309 IMG_2317 IMG_2318IMG_2321 IMG_2322Théophile a hâte de monter dans la haute tour d’observation (watch tower).

DSCN7422 DSCN7430 DSCN7431IMG_2292C’est vrai que là-haut, la vue est imprenable ! DSCN7434IMG_2304 IMG_2305IMG_2300Après la tour, nous partons visiter le musée, quand soudain nous faisons une jolie rencontre : une petite poupée tout de rose vêtue…

IMG_2329 IMG_2330 IMG_2331Assis sur les marches d’une maison en bois, nous profitons d’un coin d’ombre pour faire une petite pause. Théophile craque pour un petit chiot qui se roule dans l’herbe. Mais sa maman veille à ses côtés… IMG_2319IMG_2320Plus loin, dans les jardins, un couple de jeunes mariés prend la pose devant un photographe professionnel. Les jeunes Birmans sont élégamment vêtus, la jeune femme ressemble à une princesse d’un autre temps.

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CaptureAvant de quitter définitivement la région de Khao Lak, nous avions envie de faire un détour par le parc national de Khao Sok (739 km2). Nous avons donc choisi d’y passer le week-end du 24 janvier. Pourquoi, me direz-vous, si peu de temps ? La raison est simple, comme Thierry doit être joignable à tout moment et que Théophile a plusieurs devoirs à rendre prochainement, il nous fallait du WIFI. Par contre, moi j’ai décidé de décrocher… et de profiter à 100% de la belle nature environnante. Dans le taxi qui nous emmène à Khao Sok, je remarque les premiers pitons rocheux.

IMG_2026Le parc se trouve à 980 mètres d’altitude, et même si ce n’est pas très haut, nous frissonnons « un peu » le matin et le soir. De la terrasse de notre cabane, on a une vue imprenable sur les pitons qui s’enveloppent de brume dès la fin de la journée. Avec ce décor sauvage, on a l’impression d’un remake de « gorilles dans la brume », sauf que nous sommes en Asie et pas en Afrique ! Nous avons réservé deux cabanes en bambou au Khao Sok Morning Mist Resort. Le confort est rudimentaire, et la déco très kitsch… mais Thierry et moi, nous nous y sentons bien. Par contre, Théophile n’aime pas du tout, et pourtant il a exactement la même chambre que nous.

DSCN7062IMG_2091IMG_2092IMG_2094Nous avons bien choisi nos dates de séjour, car nous sommes en saison idéale. Quand arrive la mousson, le parc est fermé plusieurs mois. Le parc national est tellement grand que seules deux parties sont accessibles aux touristes, et elles sont relativement éloignées l’une de l’autre. Nous avons choisi la formule la plus simple, celle de la forêt autour du « HQ » (le headquarter ou centre administratif). Nous sommes à une centaine de mètres de l’entrée du parc, c’est très agréable de sentir la vraie nature à proximité. L’autre partie du parc située au nord concerne le lac Ratchaprapha à 50 km de là où nous sommes. J’ai vu une brochure qui montrait le lac et ses bungalows flottants. Sympa.

Chers amis, si vous me lisez, sachez que je vous déconseille de louer un bungalow comme le nôtre avec de très jeunes enfants, les normes de sécurité sont laissées au hasard (l’électricité par exemple)… et puis Théophile vous le dira, il y a des trous partout, et la nuit je suppose que nous sommes visités par des petites bêbêêêêtes.

Thierry et moi avons fait un petit trek. Rien de bien méchant, on a suivi l’itinéraire sur la carte que le HQ nous a donné. Il est possible de prendre un guide pour sortir hors des sentiers battus. J’ai lu que des gardes forestiers circulaient armés pour faire fuir les braconniers. Nous avons vu peu d’animaux sauvages, mais d’une certaine façon c’est très bien, car nous retrouver face à un félin ne me dit rien du tout. IMG_2084DSCN7073Nous sommes allés jusqu’à la deuxième cascade. Honnêtement, nous avons été déçus, nous pensions voir une énorme chute d’eau. DSCN7093IMG_2041DSCN7096DSCN7097DSCN7110Par contre, nous avons eu la chance de voir des gibbons, des poissons, des lézards, des fourmis géantes, des papillons géants… Mais ce que j’aime par dessus tout, ce sont les bruits de la jungle. Et puis les craquements de branches qui nous font sursauter… Le matin, nous sommes réveillés par les chants des oiseaux exotiques, et le soir nous sommes bercés par le chant des criquets. Bref, que du bonheur…  DSCN7075

IMG_2031 IMG_2056 IMG_2059 IMG_2063 IMG_2067 IMG_2068 IMG_2080Et puis ces plantes extraordinaires – dont on ne connaît pas le nom – nous ont vraiment émerveillés. La couleur est complètement surréaliste ! Quelqu’un connaît le nom de cette fleur ?

IMG_2086 IMG_2088 IMG_2090

Je ne me rappelle pas avoir vu un soleil tel que celui-ci, une sphère rouge vermillon s’élevant au dessus de l’océan. J’ai assisté à des coucher de soleil magnifiques, mais avec un astre aussi rouge, jamais. Avant que le ciel ne s’embrase tout à fait, nous marchons main dans la main, décidés à atteindre le mini-phare que l’on voit au loin, près de l’embarcadère de Baan Nam Kem. C’est à 2 km par la plage. Les vagues scintillent comme si des milliers d’étoiles étaient tombées du ciel. C’est très beau. IMG_1905IMG_1909IMG_1916Baan Nam Kem (qui signifie en français « Village de l’eau salée ») est un village de pêcheurs très tranquille d’où partent des bateaux de pêche mais aussi des ferries pour l’île de Koh Kho Khao. IMG_1921IMG_1922Lorsque le tsunami a frappé la Thaïlande en 2004, le village de Baan Nam Kem a été particulièrement touché. Près de 600 villageois ont péri dans la catastrophe. Toutes les familles du village ont perdu des êtres chers. Aujourd’hui, la vie a repris son cours, paisible. En bordure de plage se dresse un énorme Bouddha assis qui semble veiller sur le village. Dos à l’océan, il donne l’impression de protéger les habitants des fureurs de l’océan ou la colère dévastatrice de la nature. Son visage paraît grave, il ne sourit pas.
DSCN7026A proximité du bouddha, nous remarquons un haut mur gris avec une forme concave. Haut de 4 mètres, il représente la vague, celle qui a emporté tout sur son chemin, comme ce bateau dont on peut voir la carcasse et qui s’est retrouvé à 2 kilomètres à l’intérieur des terres.   DSCN7030DSCN7031  DSCN7035IMG_1945En face du mur concave, nous lisons quelques noms sur les plaques commémoratives. Nous sommes très émus d’être au « Tsunami Memorial ». DSCN7028IMG_1946DSCN7029DSCN7032Lorsque nous faisons demi-tour pour rentrer, la nuit est pratiquement tombée.  Lorsque nous atteignons la route de campagne qui nous mène au Living Room Homestay, nous sommes dans le noir le plus complet. Enfin, pas tout à fait, des lucioles nous font un ballet merveilleux, comme si une dizaine de fées clochette jouaient à cache-cache autour de nous. La dernière fois que j’ai vu des vers luisants remonte à ma petite enfance… DSCN7039

Voici un reportage tiré du journal Libération du 22/12/2014 :

Dévasté par le tsunami il y a tout juste dix ans, Baan Nam Khem a vu affluer les ONG. Aujourd’hui, les pêcheurs locaux ont cédé la place aux travailleurs birmans et les maisons neuves cherchent preneur.

Quand le moine bouddhiste Manat est arrivé à Baan Nam Khem, le «village de l’eau salée», une semaine après le tsunami du 26 décembre 2004, il a trouvé une communauté dévastée. Ce village de la province de Phang Nga, sur la côte occidentale de la péninsule thaïlandaise, avait été particulièrement meurtri par les vagues de 6 à 7 mètres de haut déclenchées par un séisme de 9,2 sur l’échelle de Richter au large des côtes de l’île indonésienne d’Aceh. 800 personnes de Baan Nam Khem ont péri, emportées par les flots, sur une communauté de 5 000 habitants, essentiellement des pêcheurs.

«Les gens étaient hagards. Ils restaient assis des journées entières sans rien dire. Je devais leur porter mes sermons enregistrés sur des CD, car ils ne voulaient plus sortir de leur maison à moitié détruite», se rappelle, dix ans après, le bonze Manat, qui n’a jamais quitté Baan Nam Khem depuis. Alors qu’il tentait de réconforter les âmes, des centaines d’organisations humanitaires, d’agences internationales et gouvernementales, et aussi de simples quidams déferlaient dans ce village devenu le symbole de la tragédie en Thaïlande. «On voyait des étrangers arriver avec des liasses de billets et les distribuer au premier venu», se souvient un résident.

TEMPLE DU PARDON DE LA MER

Dans les mois qui ont suivi, le village n’était pas sans rappeler la frontière khméro-thaïlandaise des années 80, quand 350 000 rescapés du régime khmer rouge s’entassaient dans des camps de réfugiés. La route vers Baan Nam Khem était alors jalonnée de panneaux d’organisations humanitaires : World Vision, American Refugee Committee, Moses… Chacune voulait «son» projet dans ce qui était devenu le «village du tsunami». Mais, pour le bonze Manat, un moine au franc-parler typique des religieux travaillant sur le terrain et qui ponctue ses propos par de grands éclats de rire, cette vague d’assistance humanitaire manquait la cible. «Bien sûr, les villageois avaient perdu la plupart de leurs biens. Mais, pour eux, les pertes matérielles étaient secondaires. Ils étaient profondément déprimés. Ils se demandaient : « Pourquoi celui-ci a disparu ? Pourquoi est-ce tombé sur ma famille ? » J’ai essayé de répondre à ces questions en puisant dans les enseignements de Bouddha», se rappelle-t-il.

Le bonze installa alors un temple improvisé sous une tente, et prêcha tous les soirs pour les victimes du tsunami. Il l’appela Wat Apai Samut, le «temple du Pardon de la mer». Nong Chanthawong, aujourd’hui employée d’une organisation humanitaire locale, la fondation Prateep, était parmi les habitants de Baan Nam Khem qui assistaient aux sermons du bonze Manat. Elle a perdu ses deux enfants et son mari dans le tsunami. «C’est alors que j’ai vraiment compris les enseignements bouddhiques, notamment le fait que nous, êtres humains, naissons, souffrons et mourons, et qu’il faut l’accepter», se rappelle-t-elle, la voix étranglée.

«FAIRE QUELQUE CHOSE QUI DURE LONGTEMPS»

Quand on traverse aujourd’hui cette bourgade côtière, avec ses restaurants de rue et son port de pêche, on ne peut manquer d’être frappé par le nombre important de maisons relativement neuves mises en vente ou en location. Cette allure de village fantôme s’explique par les bouleversements sociaux et économiques qui ont suivi le tsunami, mais aussi par la focalisation des organisations humanitaires sur des projets de reconstruction tous azimuts. «Certains donateurs se sont dit : « On va construire des bâtiments, comme cela on pourra mettre le nom de notre organisation dessus. » Ils voulaient faire quelque chose qui dure longtemps. C’est pour cela qu’il y a beaucoup de maisons à vendre, beaucoup de très jolis bâtiments qui sont inoccupés», explique Maneerat Grueneberger, une Thaïlandaise originaire de la région qui a créé la fondation caritative Love Andaman peu après le tsunami.

A Thai man walks past ruins at Ban Nam Khem in Phang Nga province about 130 km (81 miles) north of the Thai resort island of Phuket.  A Thai man walks past ruins at Ban Nam Khem in Phang Nga province about 130 km (81 miles) north of the Thai resort island of Phuket, January 19, 2005. More than 5,000 people are listed as dead in Thailand from the tsunami and over 3,000 still missing. REUTERS/Chaiwat Subprasom - RTRKWY5

En janvier 2004, après le tsunami. (Photo Chaiwat Subprasom. Reuters).

Mais la désertion de Baan Nam Khem par ses habitants d’origine vient aussi de la peur d’un nouveau tsunami. «Si vous observez, vous verrez que beaucoup d’habitants regardent sans cesse la mer», indique le bonze Manat. Les chefs de famille, qui, très souvent, étaient pêcheurs, ont changé de métier et se sont installés ailleurs. Les femmes qui avaient perdu leur mari n’ont pas voulu rester. Les familles se sont dispersées. «La chaleur humaine qui liait autrefois notre communauté a disparu», regrette Nong Chanthawong.

Ce sont maintenant essentiellement des travailleurs migrants venus de Birmanie, pêcheurs ou employés dans des hôtels des environs, qui vivent dans les maisons le long de la côte, qu’ils louent aux habitants d’origine. Certains appellent désormais Baan Nam Khem le «village birman».

Peu s’en souviennent en Thaïlande, mais, jusqu’aux années 70, Baan Nam Khem vivait des mines de fer qui jalonnaient cette région appelée alors en thaï Muang Lek,le «pays du fer». Quand les mines ont été épuisées au début des années 80, Baan Nam Khem a connu une forte dépression économique. «C’était devenu un village miséreux, où le crime régnait et où les enfants n’allaient pas à l’école», se souvient Maneerat. Pour elle, l’assistance apportée après le tsunami a eu au moins un mérite, celui de «nettoyer le village» et d’améliorer le niveau de vie. Plusieurs écoles ont été fondées par des organisations humanitaires, comme la fondation Prateep ou la fondation protestante New Light, d’abord pour s’occuper des «orphelins du tsunami», puis s’adressant à d’autres parties de la population, y compris les enfants des travailleurs migrants birmans. Maneerat a elle-même investi avec son mari allemand dans un complexe touristique où elle n’emploie que des jeunes villageois de Baan Nam Khem, «même s’ils n’ont aucune expérience dans l’hôtellerie».

To go with AFP story THAILAND-ASIA-TSUNAMI-ANNIVERSARY by Preeti Jha and Thanaporn Promyamyai<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
This picture taken on December 4, 2014 shows people visiting the Ban Nam Khem tsunami memorial park wall in Khao Lak. Ten years after the deadliest tsunami on record wrought destruction across the Indian Ocean, authorities fear creeping complacency is undermining a hi-tech warning system to prevent similar losses in the future.  AFP PHOTO / Nicolas ASFOURI

Le mémorial en hommage aux victimes, le 4 décembre 2014. (Photo Nicolas Asfouri. AFP)

L’intervention massive d’organisations chrétiennes, notamment protestantes, à Baan Nam Khem avait très tôt suscité la polémique. Dans les semaines qui avaient suivi la catastrophe, un temple protestant avait été établi à proximité de deux bateaux de pêche transportés par la vague géante à plusieurs centaines de mètres à l’intérieur des terres. Trois églises protestantes, liées à des organisations humanitaires, sont maintenant présentes dans ce village qui n’en comptait aucune avant le tsunami. Ces organisations avaient apporté assistance matérielle et réconfort moral aux villageois, mais en avaient aussi profité pour essayer de convertir ces bouddhistes au christianisme.
Charirat Pheumplian, une villageoise qui a perdu cinq membres de sa famille dans le tsunami et vit dans une maison à une vingtaine de mètres de la plage, admet que le soutien des chrétiens soudainement débarqués dans le village lui avait permis de traverser une période difficile : «Ils nous ont beaucoup aidés. Pendant une période, je suis allée à leurs cérémonies, cela m’a fait beaucoup de bien. Maintenant, je n’y vais plus par manque de temps.»

POISSONS À LA SURFACE ET FUITE DES CRABES

Dix ans après la catastrophe, les organisations protestantes sont toujours présentes à Baan Nam Khem, comme la fondation New Light, attachée à l’Eglise baptiste et qui s’occupe de l’éducation des enfants des travailleurs migrants birmans. Ces associations ont été particulièrement actives dans le soutien aux Moken (gitans de la mer), une minorité ethnique de plongeurs-pêcheurs qui vivait sur des îles de la mer d’Andaman, combinant assistance humanitaire et prosélytisme. Un mélange qui ne choque pas forcément les locaux, la dévotion des pasteurs ayant marqué les esprits.«Ne blâmons pas les organisations chrétiennes. Au moins, elles sont professionnelles. Ce n’est pas comme dans les organisations bouddhistes où nous n’avons pas un seul professionnel de l’humanitaire. Les chrétiens, eux, étaient parfaitement préparés», lance le moine Manat dans son temple du Pardon de la mer.Devenus chrétiens ou non, les Moken ont vu leur vie transformée. Au moment de la catastrophe, leur connaissance de la mer et de ses humeurs les avait alertés. Les anciens leur avaient souvent raconté que, plusieurs fois dans le passé lointain, lelaboon avait «avalé des îles entières» et leur en avaient décrit les signes avant-coureurs : le calme inhabituel de la mer avant le déferlement, l’apparition à la surface des poissons vivant dans les profondeurs, la fuite des crabes de la plage… La plupart des Moken avaient eu le temps de se réfugier à l’intérieur des terres, d’où un nombre relativement faible de victimes parmi eux. Depuis, beaucoup ont quitté les îles et se sont sédentarisés dans des villages bâtis par des organisations humanitaires sur la côte, comme à Theparak, établi par Caritas International à quelques dizaines de kilomètres au nord de Baan Nam Khem. Même s’ils ont dû quitter leur village d’origine sur l’île ou, pour certains, abandonner leur vie de nomades des mers, ils disent préférer habiter dans ces villages pourvus d’électricité où ils peuvent continuer de travailler comme pêcheurs. «Avant, quand nous étions malades, c’était un vrai casse-tête, explique Koot Kla Talay, un pêcheur moken de Theparak. Il fallait prendre un bateau pour rejoindre un hôpital sur le continent. Maintenant, nous bénéficions à la fois de la proximité de la mer et des aspects pratiques de la vie sur la côte.»

George Town, capitale de l’île de Penang en Malaisie, se situe sur la côte nord-est. Son centre historique est classé à l’Unesco depuis le 7 juillet 2008. CaptureVoilà déjà une semaine que nous nous promenons dans les rues historiques de George Town. Et depuis que Erwin est reparti à Bangkok, nous nous sommes installés à l’hôtel Noordin Mews. C’est un endroit de charme, bien situé par rapport au centre, accessible à pied, mais malheureusement hors budget pour nous. Nous n’avons pas trouvé d’hôtel « convenable » autour de 50 euros pour 3. Soit il n’y avait plus de place, car c’est la haute saison à Noël/Nouvel An, soit l’hôtel ne nous convenait pas (rapport qualité/prix). Nous aurons un budget plus serré pour notre prochain voyage pour rééquilibrer la balance.

IMG_1626L’hôtel Nordin Mews est une ancienne mansion datant des années 20 qui a été magnifiquement restaurée. Les chambres sont décorées dans le thème du cinéma asiatique des années 50 et 60.

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J’écris ce petit article pour faire quelques rectifications par rapport à ce qu’on peut lire sur le net. Premièrement, on ne va pas à Penang pour ses plages (Lire la page Notre Arrivée à Penang). Par exemple, si vous allez sur la page du site Tourism Malaysia, il se peut que vous pensiez que l’eau de la mer est de la même couleur que celle que vous voyez sur la photo, détrompez-vous… elle n’est pas cristalline. (Par contre, la mer qui entoure l’île de Langkawi est peut-être magnifique. Nous n’y sommes pas encore allés.)Capture

Pour tout vous dire, on vient à Penang pour sa culture, sa diversité, sa cuisine de rue (food street) et son ambiance. Personnellement, on a adoré le côté « heritage » des vieilles demeures colorées de Georges Town, mais aussi les temples taoïstes et l’atmosphère qui y règne. J’ai essayé de regrouper les endroits que nous avons préférés, mais il se peut que j’en oublie…

Le Street Art : quand l’art s’invite en ville

En 2012, lors du Festival de George Town, l’artiste Lituanien Ernest Zacharevic est invité à peindre dans le cadre d’un projet artistique toute une collection de peintures murales à l’intérieur de la vieille ville. La peinture la plus plébiscitée par le public est Kids on Bicycle (Voir la photo ci-dessous).

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Kids on bicycle by Ernest Zacharevic

Munis de notre plan (à retirer à l’Office de Tourisme ou dans certains hôtels), nous nous lançons dans un jeu de pistes et nous perdons avec délice dans les vieilles rues de George Town. Chacun part à la recherche des célèbres oeuvres murales qui ornent les murs noircis par le temps. Devant les plus belles oeuvres, nous devons parfois attendre notre tour pour les photographier ou se faire photographier devant.

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Dans le dédales des rues, nous remarquons également des dessins qui sont en fait des structures de fer. Beaucoup d’entre eux comportent des messages humoristiques qui amusent les visiteurs. Ces oeuvres, au nombre de 52, font partie du « Making George Town » et ont été commandées par l’office de tourisme de Penang. Ces anecdotes picturales nous apprennent des tas de choses, comme « This is the place where the famous shoe designer started his apprenticeship ». (Voici le lieu où le célèbre designer de chaussures, Jimmy Choo, a commencé son apprentissage.)

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Mr Five Foot Way

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Old Motorcycle

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Kungfu Girl

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Trishaw Man

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Roti Benggali

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Quiet please

Il existe de nombreuses oeuvres murales indépendantes. Celle ci-dessous se trouve juste à côté de notre hôtel, le Noordin Mews.

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Sur la route des Clan Jetties (village flottant près des docks), j’immortalise quelques peintures défraîchies par le vent salé et le temps qui passe. Les trompe-l’oeil sont parfois très réussis. Dans l’oeuvre ci-dessous, l’arbre fait partie du tableau.DSCN6677DSCN6686 DSCN6678 DSCN6680 DSCN6681 DSCN6684

 Pour en savoir plus sur le Street Art de George Town, cliquez sur Visit Penang.

Le China Town (le quartier chinois)

Quelques jours avant son départ pour Bangkok, nous faisons un petit tour avec Erwin dans le quartier chinois, plus exactement dans la rue du Lebuh Campbell. C’est un quartier très agréable où il y a un tas de choses à découvrir quand on pousse un peu les portes…

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… de la « pharmacie » chinoise. Derrière des vitrines sont exposés des centaines de pots en verre contenant des herbes séchées et autres choses indéfinissables pour nous qui ne connaissons pas bien toute la pharmacopée chinoise. Nous regardons le pharmacien faire ses préparations sous l’oeil attentif de sa cliente. A la question « Existe-t-il un remède miracle contre les acouphènes ? », le pharmacien secoue négativement la tête… Allez, on ne se laisse pas submerger par cette mauvaise nouvelle et on continue la balade avec le sourire jusqu’à une grande boutique de thé…

IMG_1305IMG_1306 IMG_1307 IMG_1308On y trouve de très grandes couronnes de thé, mais aussi des théières hors de prix. Je demande au commerçant s’il vend du thé fumé ? Il me regarde effaré et me dit : « Smoked tea has a very low quality ! ». Alors, là, je tombe des nues ! Moi qui adore ça ! Il se dirige vers son comptoir et nous fait sentir le « meilleur » thé au monde, qui d’après lui est le Oolong tea. Le petit paquet qu’il me montre coûte une fortune… Nous le remercions infiniment pour toutes ces informations, et continuons notre balade découverte jusqu’à la Armenian Street (Lebuh Armenian), l’une de nos rues préférées.

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Histoire de l’Armenian Street

Les Arméniens sont arrivés à Penang en passant par l’Inde. En 1822, ils y construisent  leur église, l’Eglise arménienne de Saint-Grégoire. Le lieu de culte est démoli vers 1937, époque à laquelle la plupart des Arméniens quitteront Penang.
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Little India (le quartier indien)

Le quartier indien est situé au coeur de George Town, entre les rues « Queen Street », « King Street » et « Market Street ». Difficile de le manquer avec l’ambiance festive qui y règne. D’immenses haut-parleurs diffusent une musique Bollywood qui donne envie de danser. Il nous est très agréable de flâner aux milieux des échoppes en nous laissant guider par les odeurs de jasmin et d’encens. Je m’attarde sur les saris aux couleurs joyeuses. La tentation est là, mais la raison prend le dessus : ma valise est déjà énorme ! De plus, Thierry et Théophile sont déjà bien loin dans la rue et je ne préfère pas les perdre de vue, car je n’ai pas de téléphone sur moi. 

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Le charme surrané des mansions

Les vieilles demeures chinoises sont un plaisir pour les yeux. On aimerait qu’elles soient toutes restaurées comme la célèbre Blue Mansion (Cheong Fatt Tze Mansion). Mon plaisir a été d’en photographier quelques-unes au gré de mes balades.

Quelques mots sur la Cheong Fatt Tze Mansion

La Mansion, éblouissante dans son bleu indigo d’origine, est probablement l’une des maisons traditionnelles chinoises les mieux conservées de George Town. La bâtisse, soigneusement restaurée à l’authentique, se visite aujourd’hui telle un musée et propose même des chambres au charme éclectique. La Blue Mansion a été édifiée à la fin du 19e siècle par Cheong Fatt Tze, un homme d’affaires chinois très riche pour y loger ses dix épouses. Rien que ça ! La Blue Mansion est inscrite au patrimoine Asie-Pacifique 2000 et a été récompensée par l’UNESCO.

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A George Town, j’aime les différentes faïences que l’on trouve au sol, sous les arcades, mais aussi sur le bas des murs de maison. Il y en a vraiment pour tous les goûts.DSCN6369DSCN6413 DSCN6414 DSCN6415

Temples taoïstes

Le premier temple chinois que nous visitons à George Town est un temple taoïste. Il s’agit du Tean Hou Temple (Hainan Temple). J’aime ses portes « lune », je les trouve inspirantes, et je me demande pourquoi en Europe on fait des ouvertures de porte rectangulaires ? DSCN6475IMG_1390IMG_1397 IMG_1398Le Temple de Hainan est un temple chinois dédié à la divinité protectrice des marins, Ma Chor Po, également appelée Mazu. Fondé en 1866, le bâtiment que nous voyons aujourd’hui a été achevé en 1895. Le Temple de Hainan est construit dans le style de Hainan. Ses murs extérieurs sont richement sculptés dans le style de la dynastie Sung. Pour sa rénovation complète en 1995, d’authentiques artisans de Chine sont venus à Penang pour le « remodeler » entièrement.

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DSCN6419 DSCN6462IMG_1402 DSCN6464 DSCN6466 DSCN6467 DSCN6468 DSCN6469 DSCN6472DSCN6478 DSCN6479 DSCN6481 DSCN6482 DSCN6484 DSCN6487 DSCN6488 DSCN6489Je trouve qu’il y règne une atmosphère particulière différente de celle des temples bouddhistes. Personnellement, j’aime vraiment les deux, je n’ai pas de préférence. Erwin, qui apprécie la visite et qui a assisté comme moi et Thierry à une étrange cérémonie, souhaite en savoir plus sur le taoïsme et pose quelques questions à un garçon et son père qui semblent ravis qu’on s’intéresse à leur culture.

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IMG_1591En fin de matinée, sous un soleil déjà brûlant, Thierry et moi partons à la découverte des « Clans Jetties », un vieux quartier de pêcheurs, probablement l’un des plus anciens de George Town (Île de Penang). Nous avons de la chance, car le « quartier des clans » au nord-est de George Town est relativement proche de notre hôtel, le Noordin Mews. Tandis que nous testons les passerelles de bois usées, nous apercevons au loin le terminal du ferry de Butterworth. IMG_1589Nous avons une vue imprenable sur les gros bateaux de marchandises qui se croisent. Le dépaysement est complet, car cet endroit ne ressemble en rien à ce que nous avons vu ces derniers jours. On peut dire que c’est une bonne surprise. DSCN6689IMG_1598IMG_1576IMG_1573DSCN6693IMG_1583DSCN6707Nous traversons un premier village et suivons ses petites rues étroites. Quelques chiens grognent, d’autres aboient, nous n’osons pas toujours nous aventurer dans des chemins qui semblent sans issue. Le village est calme, tous les habitants se protègent du soleil dans leur petite maison. Derrière les portes grandes ouvertes, nous regardons furtivement des femmes cuisiner… Nous aimerions nous sentir plus à l’aise, mais curieusement nous avons l’impression d’être un peu des intrus. Près de la jetée, les maisons en tôle ondulée se dressent sur leurs pilotis au dessus d’une eau saumâtre. Chacune est reliée à l’autre par un ponton en planches de bois. En levant les yeux, nous voyons des guirlandes de lampions rouges s’animer dans le ciel bleu.DSCN6694DSCN6695Les premières habitations ont été construites au début du XIXème siècle lorsque les premiers migrants chinois sont venus chercher du travail dans le port situé à proximité. En se regroupant en clans, ils ont gardé leurs valeurs communautaires. Chaque clan possédait sa propre jetée, nommée d’après le nom du chef de clan. Initialement, sept jetées appartenaient à sept clans différents. Aujourd’hui, il n’en reste que six, l’une ayant été détruite dans un incendie. Le quartier des clans est habité par des familles aux revenus modestes qui ne paient pas de taxes, car elles vivent au-dessus de l’eau.

DSCN6696DSCN6697Dans la cour du Temple du Clan Jetty, un homme vernit en plein soleil une grande peinture au sol : c’est un lotus géant. Autour de nous, l’océan s’étend à perte de vue. Le panorama que nous avons sous les yeux est fascinant. On pourrait y rester des heures à contempler le ballet incessant des bateaux voguant dans les eaux du Détroit de Malacca. Le temple construit sur deux niveaux offrent des terrasses qui surplombent l’immensité de l’océan. De là-haut, c’est tout simplement magique. Rénové en 2012, ce lieu de culte s’appelle Hean Boo Hean et serait dédié au Dieu Kuan Yin.

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DSCN6644Baba-Noynya ? D’où vient ce nom ?

Les Baba-Nyonya sont les descendants des immigrants chinois qui se sont installés sur Penang, Malacca et Singapour, anciennes colonies britanniques du détroit de Malacca du 15ème siècle. « Baba » qui signifie en chinois « père » s’utilise pour désigner les hommes, tandis que « Nyonya » désigne les femmes. Les Baba-Nyonya sont les enfants issus des mariages entre les riches négociants chinois et des femmes malaises. A George Town, cette grande influence chinoise se retrouve dans les maisons du centre. Certaines semblent à l’abandon, d’autres ont été restaurées, et le résultat est très réussi ! L’autre nom connu pour Baba-Nyonya est PeranakanDSCN6576DSCN6608DSCN6629Aujourd’hui, nous avons choisi de visiter une belle maison chinoise de la fin du 19ème siècle transformée en musée : la Baba-Nyonya Mansion connue aussi sous le nom de Peranakan Mansion. Cette villa cossue, dont les murs extérieurs sont peints en vert clair, a été la demeure d’un riche Baba du siècle dernier. L’intérieur luxueux nous offre, à tous les trois, un aperçu du mode de vie du propriétaire et de sa famille. Environ mille pièces d’antiquités et objets de collection de l’époque sont visibles dans toutes les pièces de la sublime maison. Nous sommes sous le charme des lieux et avons l’impression d’avoir fait un bond dans le passé.DSCN6566 DSCN6570 DSCN6573IMG_1522IMG_1532IMG_1527IMG_1519IMG_1513IMG_1508IMG_1506IMG_1504 DSCN6575DSCN6580 DSCN6588 DSCN6595 DSCN6599 DSCN6601 DSCN6603 DSCN6604 DSCN6610 DSCN6611 DSCN6614 DSCN6615 DSCN6622 DSCN6635 DSCN6638 DSCN6641DSCN6648IMG_1541La mansion se visite du lundi au dimanche de 9h30 à 17h. Adresse : 29, Lebuh Gereja, Pulau Pinang, Malaisie

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