IMG_5991Le lendemain de l’ascension du Pic d’Adam, sur les conseils de Terrence, le gérant de la guesthouse où nous séjournons, nous repartons en balade à la découverte de la région de Nallathanniya. Terrence a préalablement expliqué au chauffeur de tuk tuk le circuit que nous devons suivre. Il n’y a donc plus qu’à se laisser guider ! Le véhicule prend un chemin de terre caillouteux, et secoués comme des pruniers, nous admirons les magnifiques plantations de thé qui s’étalent à l’infini. C’est vraiment superbe ! D’ailleurs, je conseille à tous les voyageurs qui prévoient de faire l’ascension du pic de prolonger d’un ou deux jours leur séjour pour profiter de cette très belle région. IMG_5930La cueillette du thé au Sri Lanka se fait de manière traditionnelle à la main. Des dizaines de femmes s’activent au milieu des théiers, un grand sac leur enserrant le sommet du crâne. J’imagine qu’elles sont Tamouls (hindouistes) étant donné que leur front est marqué par un (ou plusieurs) point(s) rouge(s), symbole religieux hindou. Immergées jusqu’à la taille dans les buissons de thé, elles cueillent sans relâche les feuilles jeunes d’un vert tendre. (Les théiers sont taillés de façon à ne pas dépasser un mètre de haut.) IMG_5912Notre chauffeur et guide nous apprend que les cueilleuses de thé doivent remplir leur sac, puis passer à la pesée, l’objectif étant de récolter 20 kilos de thé par jour. Vu le poids d’une feuille, je me dis qu’il ne faut pas chômer pour atteindre l’objectif des 20 kilos.

IMG_5913 IMG_5914 IMG_5918 IMG_5929 IMG_5943Peu après, nous nous rendons à l’une des nombreuses fabriques de thé de la région. Dans la cour, le responsable qui nous accueille nous demande de ranger nos appareils photos, puis de le suivre à l’intérieur pour la visite. En résumé, j’ai retenu que les feuilles de thé étaient étalées, après la cueillette, pour permettre leur flétrissage (toute l’humidité doit disparaître de la feuille). Ensuite, les feuilles bien sèches sont roulées, puis mises au repos dans une autre partie de la fabrique. Pour arrêter la fermentation du thé, les feuilles doivent subir une dessiccation à très haute température. Enfin, le thé est empaqueté, prêt à être livré partout dans le monde.

Contents d’en avoir appris plus sur la fabrication du thé, nous remontons en tuk tuk et prenons la direction du Maussakele Reservoir, un lac alimenté par des cascades de toute beauté ! Comme notre guide-chauffeur connaît bien le site, nous le suivons sur le sentier qui mène aux cascades. C’est tout simplement sublime. Thierry et moi restons un long moment assis sur un rocher, les pieds dans l’eau fraîche à contempler la merveilleuse nature qui nous entoure. Nous souhaitons que ce site magnifique reste le plus longtemps possible tel qu’il est, la main de l’homme a déjà fait tant de dégâts sur la planète !IMG_5964

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Adam’s Peak vu d’en bas et en pleine journée…

2h du matin, c’est l’heure à laquelle nous nous levons dans la nuit du 3 mai. Sans un mot, nous préparons chacun notre petit sac à dos : biscuits secs, eau, sweat et foulard. Dehors, il fait un peu frais, mais c’est mieux pour l’ascension. Nous avons de la chance, le chemin qui nous mène au pic est bien éclairé. C’est une nuit de pleine lune, mais pas n’importe laquelle : c’est aujourd’hui le Vesak, la plus importante fête du calendrier bouddhiste. Aujourd’hui, des centaines de pèlerins vont commémorer la naissance, l’Illumination et la mort du Bouddha. C’est un événement très attendu, célébré dans tout le Sri Lanka avec de nombreux rassemblements religieux, processions et méditations. Après avoir passé l’arche d’entrée et inscrit notre nom dans un répertoire, un moine nous attache un fil de coton blanc au poignet, censé nous « protéger » pendant notre périple. DSCN9559Il est plus de 2h30 lorsque nous commençons la montée des marches… Même si nous sommes tous les trois très motivés, nous savons que cette ascension est un défi pour Théophile. Adam’s Peak aussi appelé Sri Pada est une montagne sacrée pour les quatre groupes religieux du Sri Lanka – les bouddhistes, les hindous, les musulmans et les chrétiens. Après deux heures de montée, je n’arrive plus à suivre le rythme des garçons. D’un commun accord, nous nous séparons. Je monterai avec les pèlerins qui m’entourent. D’ailleurs, il y a une formidable ambiance… Des familles entières font l’ascension, petits et grands semblent animés par la même énergie. Je croise des fidèles aux sourires lumineux. La plupart d’entre eux sont en tongs ou pieds nus. Je me sens presque ridicule et déplacée avec mes NIKE. J’aperçois quelques voyageurs européens, je les compte sur les doigts d’une seule main ! Au bout de trois heures, je ne suis pas encore arrivée au sommet. Les dernières marches sont étroites, et nous montons en file indienne l’un derrière l’autre. J’ai perdu de vue Thierry et Théophile, mais qu’importe, je ne veux pas qu’ils manquent le lever du soleil au sommet. Tout en haut, il y a un petit temple qui abrite une empreinte géante du pied de Bouddha, à moins que ce ne soit celle de Shiva, d’Adam ou de Saint-Thomas ? Tout dépend de votre religion en fait.

DSCN9568IMG_5800IMG_5804Lorsque j’arrive au sommet, le soleil se lève. Je cherche Théophile et Thierry parmi la foule, mais sans succès. D’ailleurs c’est un peu la bousculade là-haut. J’arrive en pleine cérémonie… Je me sens comme un cheveu sur la soupe, à part moi je ne vois aucun autre touriste. J’aurais tant voulu prendre une photo de nous trois au sommet du pic. Tant pis. Je m’assois dans un coin et je regarde la cérémonie en grignotant des biscuits. J’ai le dos trempé de sueur, et je ne sens pas le froid. Une vieille femme désigne mes chaussures et me fait comprendre que je dois les enlever. Je m’excuse poliment et m’exécute aussitôt en marmonnant « Ok, j’ai compris, pas la peine de s’énerver ».

DSCN9570IMG_5783IMG_5802IMG_5806IMG_5816Au bout d’une demie-heure, je décide de repartir… seule. Théophile et Thierry sont de toute façon introuvables. Je ne sais pas s’ils ont vu la fameuse ombre du pic qui aurait la forme d’une pyramide. Je n’ai pas vu ce phénomène, étant donné que je me suis noyée dans la foule et qu’il était très difficile pour moi de prendre des photos, tant c’était la cohue. DSCN9586IMG_5805En descendant, je m’arrête à divers paliers pour prendre des clichés de la vue magnifique que j’ai sur les sommets. C’est magique.

IMG_5821IMG_5825DSCN9576IMG_5831IMG_5881IMG_5838IMG_5851IMG_5882 DSCN9577 DSCN9584IMG_5832Au bout de deux heures de descente, mes jambes se mettent à avoir la tremblote et il m’est impossible de maîtriser ces tremblements. C’est un peu comme si mes jambes n’appartenaient plus à mon corps. (L’expression « en avoir les jambes coupées » prend tout son sens.) Mon genou gauche commence à me faire souffrir. La seule façon pour moi de ne plus avoir mal est de descendre de côté. Un peu comme un crabe. Le long de l’escalier, je remarque les longs fils blancs qui guident les pèlerins.

IMG_5856IMG_5866DSCN9589IMG_5841Au cours de la dernière heure, je fais la connaissance d’une jeune femme qui, comme moi, souffre des genoux. D’origine cambodgienne, elle est venue spécialement de Californie pour le pèlerinage. Nous nous aidons mutuellement à descendre les escaliers et finissons, bras dessus, bras dessous, comme deux vieilles copines. C’est ça aussi la magie des voyages.  DSCN9592Lorsque je monte les dernières marches de la guesthouse (Mango Tree Holyday Bungalow), je suis pliée en deux comme une très vieille femme. J’ai très envie d’une douche. Thierry m’accueille en applaudissant : « Bravo Vali, tu as réussi ! » Je souris malgré la fatigue, « Yes, I did it ! ». Dans la chambre, Théophile est allongé tout habillé et dort profondément… très profondément. Il est arrivé avant Thierry, c’est un pari réussi pour lui… Bravo.

IMG_5847Pour voir une vue aérienne sur le Pic d’Adam, cliquez sur la vidéo ci-dessous.

Ce matin, nous partons avec notre ami Myo pour le Mont Popa, un volcan éteint qui culmine à 1500 m d’altitude et au sommet duquel se trouvent des temples et des stûpas dorés.

CaptureSur la route, Myo nous propose de nous faire découvrir une petite exploitation de sucre de palme. Nous acceptons avec plaisir, curieux de voir comment le sucre est produit. Nous sommes accueillis par l’exploitant qui nous indique que les palmiers qui bordent la route sont en fait des palmiers à sucre. La sève se récolte tout en haut de l’arbre dans de petits récipients. Des échelles en bambou permettent aux personnes travaillant dans l’exploitation d’accéder aux inflorescences d’où coule la sève. Pendant la pleine saison qui dure entre 4 et 5 mois, la production peut atteindre jusqu’à 20 litres par arbre. Nous avons le droit à une dégustation gratuite avant de passer aux achats… (Comme dans beaucoup d’endroits touristiques dans le monde !)

IMG_3127IMG_3146IMG_3132 IMG_3135Nous goûtons le sucre à la noix de coco râpée… tandis que tout près une femme râpe la coco. Comme c’est gourmand ! Puis Thierry se laisse tenter par les sirops et l’alcool distillée de façon très artisanale, pendant que je me refais une beauté au thanaka !

IMG_3153IMG_3155IMG_3129Après quelques achats, nous rejoignons Myo autour d’une table sur laquelle sont disposées des assiettes de salade de thé. C’est la deuxième fois que j’en mange depuis mon arrivée au Myanmar. C’est une composition que je trouve intéressante, mais que je ne pourrai pas reproduire en France, car notre ami m’indique que la salade ne se compose pas des feuilles de thé qu’on utilise pour le thé. (Je tenterai de chercher la vérité sur cette salade, car ça m’intrigue vraiment !) IMG_3156Après cette pause sympathique, nous remontons en voiture et découvrons la région de Popa et ses vallées luxuriantes, très différente de celle de Bagan. Les terres sont fertiles et largement cultivées, d’ailleurs les marchés sont un plaisir pour les yeux : fleurs, fruits, légumes à profusion… Myo nous explique que la région de Popa bénéficie d’un climat différent avec plus de précipitations, combiné avec de nombreuses sources d’eau et une terre riche due à la décomposition de la roche volcanique.

IMG_3172Au pied du Mont Popa, Myo nous laisse et nous donne rendez-vous dans une heure, le temps pour nous de gravir les 777 marches et de les redescendre ! Thierry achète une petite bouteille d’eau… il se peut que l’on en ait besoin. Nous nous déchaussons et commençons l’ascension de ce grand escalier. Les macaques semblent avoir élu domicile dans le temple. Il y en a partout… Des vendeurs proposent aux touristes d’acheter des cônes de cacahuètes pour les balancer aux singes. Pas terrible comme idée, les macaques s’énervent et s’enhardissent. D’ailleurs, l’un d’eux vient me voler ma bouteille d’eau pour aller la croquer dans un coin. Malgré le soin apporté par les laveurs de marches, les macaques font leurs besoins partout. J’en ai plein les pieds… C’est sûr que ça gâche un peu la sortie. Mais heureusement, au sommet du piton volcanique, la vue est extraordinaire !

IMG_3184 IMG_3186 IMG_3194 IMG_3196 IMG_3197 IMG_3198 IMG_3199 DSCN7731 DSCN7732DSCN7734DSCN7735 DSCN7736

Ce matin, nous faisons connaissance avec le jeune taximan qui nous servira de guide pendant 2 jours. Comme la plupart des Birmans, il est très sympathique, mais parle très peu anglais. Mais ce n’est pas vraiment un problème, car nous arrivons à communiquer et même à rire ensemble.

IMG_2376La colline de Mandalay (Mandalay Hill) culmine à 240 mètres au nord-est de Mandalay. A son sommet se trouve la pagode Sutaungpyei qui offre, depuis sa grande terrasse extérieure, une vue panoramique sur toute la ville. C’est notre première ascension depuis notre arrivée. Nous savons qu’il y en aura d’autres, car le Myanmar est un pays de collines et de montagnes. DSCN7472IMG_2382De la plate-forme, nous avons une jolie vue sur les toits et les pagodes de Mandalay. Contrairement à la plupart des grandes villes d’Asie, nous sommes heureux de constater que la ville est relativement boisée.

DSCN7474IMG_2375La pagode Sutaungpyei a été construite en 1052 par le roi Anawrahta à l’origine du royaume de Bagan (le fameux site archéologique que nous avons prévu de visiter la semaine prochaine). D’une façon générale, son architecture, sa mosaïque « miroir » et ses couleurs chaudes me font penser à un palais des mille et une nuit.

DSCN7468DSCN7473Au nord de la pagode Sutaungpyei se trouve une autre pagode appelée « Mwegyi hnakaung » (traduit par la pagode des deux grands serpents). Les deux cobras verts qui ornent les lieux attirent notre attention. Dans leur « bouche » largement ouverte s’accumulent des billets de banque déposés par les pèlerins venus prier.

DSCN7477 DSCN7478Un peu plus loin, Thierry se décide à frapper la cloche trois fois pour que ça lui porte chance. Il semble un peu crispé au début, même si ça fait partie de la coutume. (Il faut dire que ça résonne pas mal !)

DSCN7482IMG_2405L’atmosphère dans le temple est « bon enfant ». La jeunesse birmane est décontractée, tout comme les jeunes moines qui semblent adeptes du selfie.

IMG_2386 IMG_2390 IMG_2392  IMG_2394

CaptureAvant de quitter définitivement la région de Khao Lak, nous avions envie de faire un détour par le parc national de Khao Sok (739 km2). Nous avons donc choisi d’y passer le week-end du 24 janvier. Pourquoi, me direz-vous, si peu de temps ? La raison est simple, comme Thierry doit être joignable à tout moment et que Théophile a plusieurs devoirs à rendre prochainement, il nous fallait du WIFI. Par contre, moi j’ai décidé de décrocher… et de profiter à 100% de la belle nature environnante. Dans le taxi qui nous emmène à Khao Sok, je remarque les premiers pitons rocheux.

IMG_2026Le parc se trouve à 980 mètres d’altitude, et même si ce n’est pas très haut, nous frissonnons « un peu » le matin et le soir. De la terrasse de notre cabane, on a une vue imprenable sur les pitons qui s’enveloppent de brume dès la fin de la journée. Avec ce décor sauvage, on a l’impression d’un remake de « gorilles dans la brume », sauf que nous sommes en Asie et pas en Afrique ! Nous avons réservé deux cabanes en bambou au Khao Sok Morning Mist Resort. Le confort est rudimentaire, et la déco très kitsch… mais Thierry et moi, nous nous y sentons bien. Par contre, Théophile n’aime pas du tout, et pourtant il a exactement la même chambre que nous.

DSCN7062IMG_2091IMG_2092IMG_2094Nous avons bien choisi nos dates de séjour, car nous sommes en saison idéale. Quand arrive la mousson, le parc est fermé plusieurs mois. Le parc national est tellement grand que seules deux parties sont accessibles aux touristes, et elles sont relativement éloignées l’une de l’autre. Nous avons choisi la formule la plus simple, celle de la forêt autour du « HQ » (le headquarter ou centre administratif). Nous sommes à une centaine de mètres de l’entrée du parc, c’est très agréable de sentir la vraie nature à proximité. L’autre partie du parc située au nord concerne le lac Ratchaprapha à 50 km de là où nous sommes. J’ai vu une brochure qui montrait le lac et ses bungalows flottants. Sympa.

Chers amis, si vous me lisez, sachez que je vous déconseille de louer un bungalow comme le nôtre avec de très jeunes enfants, les normes de sécurité sont laissées au hasard (l’électricité par exemple)… et puis Théophile vous le dira, il y a des trous partout, et la nuit je suppose que nous sommes visités par des petites bêbêêêêtes.

Thierry et moi avons fait un petit trek. Rien de bien méchant, on a suivi l’itinéraire sur la carte que le HQ nous a donné. Il est possible de prendre un guide pour sortir hors des sentiers battus. J’ai lu que des gardes forestiers circulaient armés pour faire fuir les braconniers. Nous avons vu peu d’animaux sauvages, mais d’une certaine façon c’est très bien, car nous retrouver face à un félin ne me dit rien du tout. IMG_2084DSCN7073Nous sommes allés jusqu’à la deuxième cascade. Honnêtement, nous avons été déçus, nous pensions voir une énorme chute d’eau. DSCN7093IMG_2041DSCN7096DSCN7097DSCN7110Par contre, nous avons eu la chance de voir des gibbons, des poissons, des lézards, des fourmis géantes, des papillons géants… Mais ce que j’aime par dessus tout, ce sont les bruits de la jungle. Et puis les craquements de branches qui nous font sursauter… Le matin, nous sommes réveillés par les chants des oiseaux exotiques, et le soir nous sommes bercés par le chant des criquets. Bref, que du bonheur…  DSCN7075

IMG_2031 IMG_2056 IMG_2059 IMG_2063 IMG_2067 IMG_2068 IMG_2080Et puis ces plantes extraordinaires – dont on ne connaît pas le nom – nous ont vraiment émerveillés. La couleur est complètement surréaliste ! Quelqu’un connaît le nom de cette fleur ?

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Le marché de Pang Mapha

Le marché de Pang Mapha se tient tous les mardis matin sur la place du village, près du 7-Eleven. Les ethnies montagnardes sont là depuis l’aube pour y vendre leurs produits. J’ai mis mon appareil photo dans ma poche de sweat, mais dès les premiers pas je l’oublie complètement. Les petites allées de terre humide bordent des stands où se côtoient des merveilles en bambou tressées : paniers à riz, nattes, paniers, corbeilles et nasses. Tout ce qu’on adore. Je suis en admiration devant ce savoir-faire exceptionnel. Tout le monde sait tresser, fabriquer, coudre, tisser et broder. D’ailleurs, dans les boutiques de Pang Mapha, on trouve une quantité impressionnante de fils de toutes les couleurs, sans compter les rubans aux motifs ethniques. C’est très inspirant. J’imagine ces familles montagnardes tricoter leur vie avec leurs mains… Aujourd’hui, demain, tous les jours, leur vie est rythmée par une rivière, une montagne, des saisons. C’est paisible.

Nous nous arrêtons devant d’autres étals où se vendent des tas de curiosités : herbes, poissons séchés de toutes tailles, épices et piments, échalotes, ail, bijoux, vêtements, appareils électroniques, antiquités, vaisselle… Nous nous fondons dans la  foule pour mieux profiter de l’atmosphère locale. Autour de nous, des femmes portent des vêtements en velours très colorés, du violet, du vert, du rouge, des perles et des paillettes cousues sur les vêtements… Elles sont étranges et belles, nos regards sont forcément pour elles. La peau des plus âgées semble cuite par le froid et le soleil, et des rides profondes sillonnent leur visage cuivré. J’aimerais tant que ces femmes me racontent un peu leur vie, là-haut, dans la montagne… Quelles sont leurs croyances, les histoires de leurs ancêtres, que se racontent-elles le soir quand le froid vient leur mordre les mains ? Hélas, elles ne parlent pas un mot d’anglais, et il est difficile de communiquer avec elles. Nous appartenons clairement à deux mondes opposés.

Concernant la rudesse du climat, le thermomètre ne dépasse pas les 14°C, le matin, lorsque nous nous levons. Alors, nous ne nous étonnons plus de voir autant de gants, bonnets, chaussettes en laine… En regardant de près les femmes tribales, je commence à trouver que leurs vêtements aux couleurs vives sont intéressants et je m’imagine avec quelques pièces colorées que j’ajusterais différemment, avec une ceinture et des bottes en cuir… J’en parle à Thierry qui m’écoute, mais il ne paraît pas convaincu par mes idées de mode. Tandis que je prolonge mon rêve, Thierry m’appelle pour me montrer de jolis sacs en tissu. Ce sont des sacs bandoulières en patchwork. Nous les regardons un à un et en mettons trois de côté. Le vendeur, plutôt content, nous indique le prix sur sa calculette. Nous lui faisons signe que c’est « ok » pour la vente.  En sortant du marché, j’aperçois notre amie Busaba. Elle marchande un sac de gingembre à une veille montagnarde accroupie devant une toile où sont amassés quelques légumes. Je ne sais pas ce qu’elles se racontent, mais la marchande qui paraît avoir 100 ans se met à rire. Ce soir, j’ai encore l’image de son sourire découvrant des dents rouge foncé. Il me semble qu’elle « machouillait » du bétel, mais je n’en suis pas sûre.

La bonne surprise est que Thierry a pris quelques photos du marché… Ce que j’ai découvert bien après l’écriture de l’article.

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Tham Lot cave

DSCN4836Vers 12h30, tous les trois prenons un taxi scooter à destination de « Tham Lot cave », une grotte située à 9 kilomètres de Pang Mapha. La station de taxi se trouve devant le 7-Eleven. Après s’être mis d’accord sur le prix de la course, nous montons chacun derrière notre chauffeur. C’est amusant de se suivre en scooter sur les routes de campagne, de sentir le vent dans nos cheveux, de frissonner à l’ombre des sous-bois que nous traversons à toute vitesse. A l’entrée du site, après avoir acheté les tickets, un guide nous est automatiquement attribué. Le nôtre est une jeune fille qui me fait penser à Mulan (le célèbre personnage de Disney). Nous la suivons jusqu’à l’entrée de la grotte. Elle s’accroupit pour allumer une lampe à pétrole. Dans la grotte, c’est la nuit… L’aventure commence !

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DSCN4848 DSCN4849 DSCN4851La spécificité de la grotte est qu’elle est traversée par la rivière Nam Lang. Du coup, la visite se fait à pied et aussi en radeau de bambou. Nous découvrons d’énormes stalactites et des stalagmites en forme de champignons géants. Comme le sol est glissant à certains endroits, nous faisons très attention où nous mettons les pieds. Nous grimpons plusieurs échelles de meunier pour atteindre les parties les plus hautes de la grotte. Notre guide nous montre des cercueils (coffins) vieux de deux mille ans qui auraient été sculptés par l’ethnie Lawa. Je suis impressionnée par le lieu, et aussi par le nombre de gros poissons qui grouillent dans la rivière.DSCN4852

DSCN4855 DSCN4856 DSCN4857 DSCN4862 DSCN4865 DSCN4867 DSCN4871DSCN4876 DSCN4879 DSCN4880 DSCN4881 DSCN4885Après deux heures de visite, nous sommes heureux de revoir le jour, le soleil et la végétation. DSCN4889

DSCN4891Nous marchons jusqu’au Cave Lodge qui est à 500 mètres de là. Nous nous asseyons autour d’une table pour y déjeuner. L’endroit est très relaxant, et nous profitons de la quiétude du lieu. DSCN4892 DSCN4893 DSCN4900 DSCN4902 DSCN4905 DSCN4906 DSCN4907Nous rentrons vers 17h en truck (camion). C’est drôle quand même… tous ces types de transport !DSCN4914

IMG_1194Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec Busaba à quelques kilomètres de son restaurant. Il est 9h, Thierry et moi partons en scooter et découvrons la belle campagne environnante. J’ai enfilé un sweat, un pantalon et une parka, car la température est très fraîche. (Ca me rappelle un peu le climat parisien.) Le mois de novembre marque le début de la saison froide dans cette partie du pays, la région montagneuse de Mae Hong Son. Au loin, dans le brouillard, on aperçoit des vallées encaissées où sont alignés des toits de couleur. Tandis que la brume se dissipe lentement, le soleil fait son entrée dans un ciel immensément bleu. De midi à 14h, il tape tellement fort qu’il est impensable de sortir sans chapeau. D’ailleurs ici, tout le monde se protège du soleil, et il n’est pas rare de croiser des petites motos sur lesquelles un parasol a été fixé. (Nous sourions chaque fois que nous en voyons une passer avec un parasol grand ouvert. Impensable en France.)

IMG_1198Busaba nous a vus de loin et fait des signes pour nous indiquer que son jardin est ici. Thierry ralentit et gare le scooter sur le bord de la route. Elle nous accueille avec un sourire naturellement beau. Ses deux chiens semblent eux aussi contents de nous voir et nous font la fête. La journée commence bien. Nous la suivons dans le petit chemin de terre qui mène au jardin et à sa maison de bois. DSCN4833Busaba dans son jardin

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Lemongrass – Citronnelle

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Fleur de banane

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Papayes

Pendant plus d’une heure, nous faisons la visite de son jardin sauvage qu’elle appelle jungle garden où poussent à leur rythme – dans le respect des saisons – des légumes, des fruits, des herbes aromatiques et des fleurs.

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Vue du jardin : Village Lasu dans la vallée (Tribal village)

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Thierry cueille des fruits de la passion.

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La maison de Busaba

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Grandes feuilles de citronnelle

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Une courge dans l’arbre (en anglais, pumpkin)

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Un caféier

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Des ananas

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La plante du fruit du dragon qui ressemble à un cactus

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Grains de café

DSCN4789IMG_1175IMG_1193Thierry, qui adore les mangues, lui demande si elle en cultive. Il lui raconte qu’à Chiang Mai, il en a mangé plusieurs fois en dessert avec du riz gluant au lait de coco. Busaba secoue la tête négativement et nous apprend que ce n’est pas la saison des mangues dans le nord de la Thaïlande et que nous avons probablement mangé de la mangue traitée et cultivée dans des fermes industrielles… Gloups. Au fur et à mesure de la promenade, Busaba récupère des graines de son jardin et me les offre. J’apprends que, pour multiplier les pieds de basilic, il suffit de mettre une tige directement dans la terre. (C’est aussi simple que ça ?) Je vois également à quoi ressemble la plante du fruit du dragon, j’apprends que la citronnelle pour la cuisine n’est pas la même que celle qu’on utilise dans les produits antimoustiques, et puis, chose incroyable, je vois des courgettes suspendues aux arbres ! (Je vous rassure tout de suite, c’est la plante qui a grimpé sur l’arbre…) Thierry et moi sommes ravis de la façon dont Busaba nous a reçus, c’est un peu comme si nous étions amis depuis longtemps, et pourtant ça ne fait que trois jours que nous nous connaissons…

Hier, après le déjeuner, Busaba m’a donné la recette de la « glass noodle salad »IMG_1162 IMG_1165 IMG_1166Je vais donc la partager avec vous, en espérant que vous l’adorerez autant que moi ! DSCN4749Il vous faut donc :
– Des nouilles de riz hyper longues et fines (« glass noodle »)
– Du piment oiseau rouge
– De la sauce nuoc-mâm/sauce poisson
– Du lime (citron vert)
– Du sucre brun ou roux en poudre
– Des tomates, carottes, brocoli, chou-fleur, champignons noirs, un gros oignon
– Du poulet ou du porc
– Herbes aromatiques, basilic ou coriandre

Tout d’abord, il faut savoir qu’il ne faut pas préparer cette salade à l’avance, car les nouilles vont absorber toute la sauce, et l’ensemble risque d’être complètement indigeste.

1) Faire tremper les nouilles 10 mn dans de l’eau pour ensuite les découper sur une quinzaine de centimètres.

2) Découper en petits morceaux la viande de poulet ou de porc, puis la faire cuire quelques minutes dans de l’eau bouillante. (C’est possible de cuire la viande dans du lait de coco.)

3) Emincer les légumes. Couper les tomates en quartiers et le gros oignon.

4) Préparer votre sauce : un jus d’un ou plusieurs citrons en fonction du goût + 1 à 3 piments oiseau pilé(s) + une petite cuillère de sucre brun + 1 cuillère à soupe de nuoc-mâm ou sauce poisson

5) Jeter les nouilles coupées dans de l’eau bouillante et laisser cuire seulement 1 minute. Ensuite, égoutter et transférer les nouilles dans un bol d’eau froide et laisser reposer pendant 1 minute. Les égoutter et les mettre dans un grand saladier.

6) Jeter les légumes émincés dans l’eau bouillante quelques minutes, car ils doivent rester croquants. Les égoutter et les laisser refroidir.

7) Mélanger les tomates, l’oignon coupé et les légumes refroidis aux nouilles de riz.

8) Avant de servir, arroser la salade avec la sauce.

9) Ciseler la coriandre ou le basilic.

10) Server immédiatement.

Ce dimanche matin, nous n’allons pas à la messe, mais au Wat Phrathat Doi Suthep, un temple (wat) bouddhiste de toute beauté ! Nous sautons dans un songthaew (nom des grands taxis rouges) et partons à la découverte de la région montagneuse au nord de Chiang Mai. Le taxi commence une longue montée, prend des virages à n’en plus finir… Nos oreilles se bouchent à cause de l’altitude… C’est parti pour l’aventure ! DSCN4461Le taxi-man s’arrête pour que nous puissions prendre des photos. Nous sommes déjà très haut, et le panorama est impressionnant. Des femmes Lisu (ethnie montagnarde) sont assises sur le sol et vendent quelques bijoux. DSCN4479Lorsque nous arrivons devant l’escalier du temple, quelques enfants habillés magnifiquement posent devant les fidèles. Je note la plaque d’immatriculation sur la carte professionnelle du taxi qui nous donne rendez-vous dans 1h ou 2 sur le parking où sont stationnés des dizaines de songthaew. IMG_1016IMG_1018DSCN4491DSCN4489DSCN4482DSCN4483Le Doi Suthep doit son nom à la montagne sur laquelle il se trouve. Construit en 1383, il est un site sacré pour le peuple Thaï. J’ai lu qu’il se trouvait à 15 kilomètres au nord de Chiang Mai, mais j’ai l’impression que c’est plus. C’est probablement dû au temps de route que nous avons mis pour venir jusqu’ici. DSCN4514 DSCN4519 DSCN4522 DSCN4526 DSCN4540 DSCN4544 DSCN4548 DSCN4550 DSCN4551DSCN4560 DSCN4567DSCN4574Après la montée des 306 marches, nous continuons à suivre silencieusement la foule. Nous apercevons le chedi doré qui domine les lieux. C’est grandiose. DSCN4545DSCN4546En nous promenant, nous découvrons des merveilles sacrées, telles que des pagodes, des statues de bouddha et des cloches. Je photographie le Bouddha d’Émeraude qui tranche un peu avec tout l’or du site.DSCN4572DSCN4573DSCN4559Des fidèles agenouillés prient Bouddha avec des bâtons d’encens allumés entre leurs mains. La prière se fait avec trois bâtonnets d’encens afin de bien marquer le respect aux trois joyaux du bouddhisme qui sont Bouddha, Dharma et la Sangha. Pour la prière au mort, un seul bâton d’encens est brûlé, car la fumée de celui-ci sert de guide pour l’âme du défunt vers le « nirvana » ou une meilleure vie.  DSCN4555DSCN4575DSCN4570DSCN4557DSCN4558