Ce matin, nous avons décidé d’explorer à pied la longue plage de sable de Mount Lavinia. Malgré la chaleur déjà écrasante, nous sommes déterminés à marcher quelques kilomètres les pieds dans le sable mouillé, à fleur d’eau. Près des gargotes, les déchets sur la plage font le bonheur des corbeaux. Comme la voie ferrée longe la plage, nous sursautons lorsque le train arrive. Le son est si fort qu’on a l’impression que la locomotive va sortir de ses rails pour bondir sur la plage.
Nous arrivons devant le mythique Mount Lavinia Hotel. Quelques rochers sortent de l’Océan Indien, on dirait de gros cailloux posés ça et là.
La plage devient plus sauvage et plus belle au fur et à mesure de nos pas. Le sable est doré et doux sous les pieds, et les palmiers ont remplacé les restaurants de plage.
Plus loin, quelques ruines de maison sont giflées par la mer. Derrière elles, des habitations de fortune semblent attendre leur tour. L’atmosphère est étrange, c’est un peu comme si le lieu avait été frappé par une malédiction, mais que ses habitants avaient décidé d’y rester malgré tout. Des corbeaux noirs effleurent des vagues couleur acier qui se répandent sur le sable comme l’eau d’un verre soudain renversé.
Un pêcheur, vient à notre rencontre. Après les présentations, nous marchons tous les trois vers d’autres ruines, c’est à ce moment-là qu’il nous parle de son ancien bateau, celui qui a été emporté et fracassé par le tsunami de 2004. Sa vie a changé depuis, il a dû tout reconstruire, sa maison, sa vie… Les ruines incrustées dans le sable sont celles de l’ancien village. Après la catastrophe, l’océan a pris du terrain sur plusieurs mètres, les habitants du village n’ont pas eu d’autre choix que celui de s’installer plus loin. (35 000 personnes ont péri au Sri Lanka et 4500 personnes n’ont jamais été retrouvées.) Les maisons ont été reconstruites avec les moyens du bord, c’est-à-dire très peu de moyens.
Monsieur Ferreira (le nom de notre pêcheur) tient absolument à nous emmener voir les tortues, celles du Centre de protection des tortues, l’OTCP. C’est un endroit modeste où diverses espèces de tortue sont conservées dans des bassins plus ou moins grands.

Depuis 2003, ce projet de conservation des tortues a pour mission de recueillir les tortues blessées, mais aussi d’assurer l’éclosion des œufs (certains Sri-Lankais en sont friands) et de les préserver en lieu sûr, afin que ces créatures fascinantes puissent évoluer loin du danger. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une initiative locale qui vise à « éduquer » les villageois, les pêcheurs et les touristes sur l’importance de protéger les tortues. Les responsables de ce projet admirable ont souvent besoin de volontaires, et aussi d’un coup de main de la part des pêcheurs locaux – comme Monsieur Ferreira qui se sent très impliqué par leur sauvegarde – pour veiller aux soins des tortues.
Parmi les sept espèces de tortues qui existent dans le monde, cinq vivent dans les eaux du Sri-Lanka ! Et malheureusement elles sont en danger et menacées d’extinction (malgré la loi les protégeant depuis 1972), ce qui rend l’endroit encore plus vital, même si les moyens ne sont pas énormes. Thierry et moi sommes sidérés de voir des tortues de mer aussi belles et d’aussi près !



































Assise un peu à l’écart, je les regarde s’amuser et rire ensemble. Ils finissent par m’inviter « chez eux », et je me sens privilégiée et honorée. Ils m’expliquent que ce petit morceau de brique est un canapé, et que cette « tige » de corail blanc est tout simplement un bonhomme. Je suis si émerveillée devant ces trésors d’imagination que je leur demande l’autorisation de capturer quelques images de leur chef-d’œuvre. Dans leurs yeux malicieux, je lis de la fierté, mais aussi un bonheur absolu, celui qu’offre la richesse d’une imagination fertile, pure et belle.

















La SSI (Scuba School International) est une association internationale qui permet de prendre des cours de plongée sous-marine. Les garçons décident de reprendre des cours et de faire 6 plongées pour obtenir le premier niveau de plongeur. Pour l’examen, ils ont besoin de potasser un livre spécialisé. Avec leur carte SSI Open Water, ils pourront plonger un peu partout dans le monde jusqu’à 18 mètres de profondeur. 




































Lorsque nous arrivons sur le parking du Tanah Lot, il fait gris et il pleut. Thierry descend le premier sous une pluie battante et loue pour quelques roupies des parapluies afin que chacun de nous puisse faire la visite au sec. Avant d’accéder au site, nous traversons tout un quartier de boutiques de souvenirs, un peu désert à cause du temps. Mes tongs sont trempées, mes pieds glissent sur la semelle intérieure en plastique. C’est assez déstabilisant, comme quand on marche dans la mer avec des tongs. Je finis par les enlever pour marcher pieds nus. Le contact avec le sol chaud, malgré la pluie, est surprenant et agréable. 







Puis le ciel se dégage presque complètement, le paysage est sublimé par la lumière de fin de journée.














Le lieu s’appelle Khao Takiap, et même si « khao » signifie montagne en thaï, la colline ne ressemble en rien à une montagne, mais plutôt à une énorme rocher. Au pied du Khao Takiap, des familles sont attablées autour des plats de poissons ou de fruits de mer dans des petites gargotes qui semblent improvisées.
Nous montons les quelques escaliers jusqu’au Bouddha à flanc de colline et au Wat Takiap (temple). De là-haut, la vue est imprenable…


























