Ce matin, nous faisons une dernière sortie famille, car demain nous quittons Mandalay (et le Myanmar) pour la Thaïlande. La direction choisie est celle de Mingun pour voir la plus grosse cloche du monde encore sonnante ! Mingun est une ville bordée par le fleuve Ayeyarwady dans la région de Sagaing.

CaptureDans le Routard, il est écrit qu’on ne peut accéder à cette ville qu’en bateau… Ce n’est plus vrai, l’information n’a probablement pas été mise à jour, car la ville est accessible en voiture grâce au magnifique pont en métal que nous traversons au niveau de Sagaing.

CaptureAvant de voir cette fameuse cloche, le chauffeur nous dépose (à Mingun) devant un monument extraordinaire : la pagode Mingun Pahtodawgyi. En descendant de voiture, je reste bouche bée devant la grandeur du site en ruines. L’histoire de cette bâtisse vaut vraiment la peine d’en  parler… En 1790, le roi Bodawpaya, réputé pour sa « folie des grandeurs », décide de construire la plus grande pagode du monde. Pour y parvenir, il fait travailler durement des milliers de personnes, dont des prisonniers et des esclaves. Mais pendant sa construction, une astrologue prédit la mort du roi si jamais la pagode est achevée. Comme ce dernier est superstitieux, les travaux sont ralentis pour ne pas dire abandonnés. Ainsi, lorsque le roi meurt en 1819, les travaux de la pagode sont définitivement arrêtés. Initialement, la pagode devait atteindre 150 m de haut, mais à sa mort, sa hauteur ne dépasse pas les 50 m. Puis, le destin s’acharne curieusement… Quelques années plus tard, le 23 mars 1839, un séisme vient la secouer, la fissurant de toute part… Incroyable, n’est-ce pas ?

DSCN7800 DSCN7805 DSCN7808 DSCN7817 IMG_3352 IMG_3356 IMG_3362 IMG_3363 IMG_3366 IMG_3381Lorsque nous rejoignons la voiture garée sur le parking du site, notre chauffeur est dans les bras de Morphée. Je tambourine doucement la vitre, il se réveille un peu gêné… Nous lui laissons un peu de temps pour redescendre sur terre afin qu’il nous emmène voir la célèbre cloche. Fondue entre 1808 et 1810, elle a été conçue pour être abritée dans la pagode Pahtodawgyi. Contrairement à la pagode, elle est en bon état et pèse pas moins de 90 tonnes !

IMG_3395 IMG_3396 IMG_3400 IMG_3407 IMG_3419 IMG_3421 IMG_3425 IMG_3428Après avoir sonné la cloche, le taxi nous conduit à un autre site situé à quelques mètres de là : la magnifique pagode blanche Hsinbyume. C’est le prince Bagydaw qui a ordonné sa construction en 1816 en mémoire de sa première femme tant aimée, la princesse Hsinbyume, morte en couches. L’édifice serait inspiré du temple Sulamani du village Minnanthu à Pagan. Les sept terrasses concentriques superposées qui le composent symboliseraient le mythique mont Meru et les sept chaînes de montagnes qui l’entourent. La pagode endommagée par le séisme de 1836 a été restaurée par le roi Mindon en 1874.

IMG_3431 IMG_3437

DSCN7846IMG_3441DSCN7841 DSCN7843 DSCN7844 DSCN7852 DSCN7854 DSCN7857 DSCN7858 DSCN7859IMG_3446 IMG_3459 IMG_3463 IMG_3473Face à cette très belle pagode s’étendent de belles cultures (maïs, arachides…) le long du fleuve.

DSCN7871DSCN7866DSCN7865DSCN7864IMG_3477 IMG_3478 IMG_3481 IMG_3482 IMG_3484 IMG_3485IMG_3468

Le « Jade Market » est comme son nom l’indique un marché du jade. Peu de touristes le visitent, car il est surtout dédié aux professionnels qui viennent parfois de loin pour acheter du jade. Le marché est entièrement clos et, à l’entrée, il faut payer 1000 kyats pour pouvoir y pénétrer. IMG_3302Chaque artisan travaille le jade dans son petit atelier ouvert vers l’extérieur, de façon à être vu de l’allée où circulent les badauds et les acheteurs. A Bagan, j’ai craqué pour un bracelet rigide en jade, appelé bangle, et je suis curieuse de voir comment et combien sont vendus ces bracelets. Il est pratiquement impossible de communiquer avec les artisans qui taillent ou polissent les pierres, car les ateliers sont hyper bruyants, les artisans sont très occupés et je doute en plus qu’ils parlent l’anglais. Par contre, dans les allées, certains marchands viennent nous proposer des pièces en jade. IMG_3310IMG_3311Il faut savoir que plus le jade est de couleur vert émeraude et translucide, plus il sera cher. Certains morceaux de jade se vendent parfois plus cher que l’émeraude elle-même. Ce jade, dans sa plus belle qualité, s’appelle le jade « impérial ». Le Myanmar est réputé pour posséder le plus beau jade du monde.

IMG_3306IMG_3303Nous sommes très impressionnés par le coin des experts. Le vendeur est assis à une petite table en face de l’acheteur qui examine le jade sous toutes les coutures. Pratiquement tous les acheteurs sont d’origine chinoise. Ce sont de fins connaisseurs, le jade fait partie de la culture chinoise depuis plusieurs milliers d’années.

IMG_3304Il règne une atmosphère très particulière dans ce marché : d’un côté, il y a les artisans qui meulent les pierres, plus loin c’est le quartier où se négocient les plus belles pierres, et à deux pas des espaces de jeux distraient les Birmans avant que ceux-ci ne reprennent le travail.

IMG_3317IMG_3313IMG_3315IMG_3316Thierry et moi entrons dans une boutique où sont exposés des bijoux en jade – mais pas seulement – j’y aperçois des pierres précieuses. Les prix sont tellement élevés que nous en sortons presque aussitôt. Plus loin, une autre petite boutique propose de jolis colliers en perles de jade, mais quand la dame m’annonce le prix, je suis prête à laisser tomber mon idée d’acheter quelques souvenirs. A côté de moi, un homme birman d’une soixantaine d’années essaie de me convaincre d’acheter, car le jade est de très belle qualité. Je lui confie alors que nous ne sommes pas des acheteurs professionnels et que nous sommes venus au marché du jade pour acheter quelques souvenirs bon marché. Par la même occasion, je me défais de mon bracelet de jade que je porte depuis mon séjour à Bagan et le lui montre. Il hoche la tête, ayant bien compris le message, à savoir je cherche une qualité de jade moins pure à un prix abordable. Il nous propose de le suivre, ce que nous faisons, curieux de voir où il va nous mener. Il s’arrête près de l’entrée, dans une allée où sont alignés plusieurs étals qui proposent une quantité incroyable de bijoux en jade. Ici tout se marchande dans la bonne humeur et les rires… C’est parfait !

IMG_3329 IMG_3330

Aujourd’hui, c’est férié au Myanmar et nous ne le découvrons que devant les portes fermées du Jewelry Market  (Marché de la joaillerie). Dans le taxi, nous hésitons entre rentrer à l’hôtel ou nous balader dans ce quartier sud de Mandalay que nous ne connaissons pas. Après quelques minutes d’hésitation, nous descendons de la voiture et remercions le chauffeur qui démarre aussitôt. Nous marchons au hasard, mais j’ai du mal à cacher ma déception. Je tenais tant à voir ce marché atypique qu’on appelle également Jade Market. Thierry me console comme il peut en me disant qu’on y retournera demain matin de bonne heure.

CaptureAu détour d’un chemin, Thierry m’entraîne dans une petite allée où commence un marché… Moi qui pensais que c’était un tout petit endroit où se vendaient quelques légumes et fruits, je dois dire que c’est une formidable découverte !

IMG_3247 IMG_3250 IMG_3253 IMG_3254 IMG_3255 IMG_3258 IMG_3261 IMG_3265 IMG_3269 IMG_3271 IMG_3272 IMG_3273 IMG_3275 IMG_3276 IMG_3279 IMG_3280 IMG_3293Non seulement ce marché est immense et beau, mais en plus il est super bien agencé. Et pas l’ombre d’un touriste. Thierry et moi, nous nous fondons dans la foule, les gens nous regardent, nous saluent, probablement étonnés de voir deux touristes dans un marché typiquement local… Héhé ! Belle surprise du jour ! Je retrouve vite le sourire, nous avons envie d’acheter plein de belles petites choses… et pourquoi pas des longyis ?

DSCN7772 DSCN7774 DSCN7775 DSCN7777Le longyi est un mot birman qui désigne la pièce vestimentaire que les hommes portent « en longue jupe » au quotidien. C’est l’équivalent du sarong indonésien. Le longyi est un grand carré de tissu plié en deux qui se noue autour de la taille. Il se décline en plusieurs couleurs et on le trouve souvent à petits carreaux.

A la sortie du marché, nous attrapons un taxi local, une camionnette… J’adore voyager dans ce genre d’engin, on s’y sent si libre !  DSCN7779IMG_3295 DSCN7780De retour à l’hôtel, je file sur Internet et regarde sur une carte comment s’appelle ce marché. A priori, il s’agirait du Mann Myo Market. Comme je le disais plus haut, personne n’en parle sur le net. Ce sera notre petit secret, mais chut n’en parlez pas autour de vous… 🙂

Mann Myo Market
85th Street, Mandalay

Qu’est-ce que c’est ?

Le thanaka est le produit cosmétique traditionnel des Birmans. Les femmes et les enfants l’appliquent quotidiennement sur le visage et les zones du corps découvertes. Il est vendu généralement sous la forme d’une pâte jaunâtre d’origine végétale. Le thanaka est issu des « arbres à thanaka » qui poussent à l’état naturel dans les régions sèches du Myanmar. Les scientifiques pensent que ces arbres appartiennent à la famille des Rutaceae (Rutacées ou citronniers). IMG_2828

Le thanaka, un produit miracle ?

Le thanaka fait partie intégrante de la culture birmane. Ses vertus sont reconnues par les femmes du Myanmar. Le thanaka est directement extrait de l’écorce des arbres à thanaka : il suffit de râper l’écorce de l’arbre avec de l’eau sur une pierre grise circulaire (appelée  kyauk pyin). La pâte de thanaka protège l’épiderme des rayons brûlants du soleil et empêche la déshydratation et le dessèchement de la peau, en bloquant la sudation. Son parfum rappelle un peu celui du bois de santal.

IMG_3141Par coquetterie, certaines femmes birmanes dessinent des motifs simples sur leurs joues, comme la forme d’une feuille nervurée… D’autres soulignent également l’arête de leur nez.

IMG_3137Le thanaka est traditionnellement vendu en petits rondins ou en fagots, mais on peut aussi l’acheter sous forme de petit savon rectangulaire. IMG_3145

Et la médecine dans tout cela ?

Il semblerait que le thanaka possède des vertus non négligeables, notamment contre les poussées d’acné et les mycoses. Par ailleurs, les feuilles de l’arbre à thanaka s’utilisent en médecine indigène pour soigner l’épilepsie.

IMG_3138

 

Ce matin, nous partons avec notre ami Myo pour le Mont Popa, un volcan éteint qui culmine à 1500 m d’altitude et au sommet duquel se trouvent des temples et des stûpas dorés.

CaptureSur la route, Myo nous propose de nous faire découvrir une petite exploitation de sucre de palme. Nous acceptons avec plaisir, curieux de voir comment le sucre est produit. Nous sommes accueillis par l’exploitant qui nous indique que les palmiers qui bordent la route sont en fait des palmiers à sucre. La sève se récolte tout en haut de l’arbre dans de petits récipients. Des échelles en bambou permettent aux personnes travaillant dans l’exploitation d’accéder aux inflorescences d’où coule la sève. Pendant la pleine saison qui dure entre 4 et 5 mois, la production peut atteindre jusqu’à 20 litres par arbre. Nous avons le droit à une dégustation gratuite avant de passer aux achats… (Comme dans beaucoup d’endroits touristiques dans le monde !)

IMG_3127IMG_3146IMG_3132 IMG_3135Nous goûtons le sucre à la noix de coco râpée… tandis que tout près une femme râpe la coco. Comme c’est gourmand ! Puis Thierry se laisse tenter par les sirops et l’alcool distillée de façon très artisanale, pendant que je me refais une beauté au thanaka !

IMG_3153IMG_3155IMG_3129Après quelques achats, nous rejoignons Myo autour d’une table sur laquelle sont disposées des assiettes de salade de thé. C’est la deuxième fois que j’en mange depuis mon arrivée au Myanmar. C’est une composition que je trouve intéressante, mais que je ne pourrai pas reproduire en France, car notre ami m’indique que la salade ne se compose pas des feuilles de thé qu’on utilise pour le thé. (Je tenterai de chercher la vérité sur cette salade, car ça m’intrigue vraiment !) IMG_3156Après cette pause sympathique, nous remontons en voiture et découvrons la région de Popa et ses vallées luxuriantes, très différente de celle de Bagan. Les terres sont fertiles et largement cultivées, d’ailleurs les marchés sont un plaisir pour les yeux : fleurs, fruits, légumes à profusion… Myo nous explique que la région de Popa bénéficie d’un climat différent avec plus de précipitations, combiné avec de nombreuses sources d’eau et une terre riche due à la décomposition de la roche volcanique.

IMG_3172Au pied du Mont Popa, Myo nous laisse et nous donne rendez-vous dans une heure, le temps pour nous de gravir les 777 marches et de les redescendre ! Thierry achète une petite bouteille d’eau… il se peut que l’on en ait besoin. Nous nous déchaussons et commençons l’ascension de ce grand escalier. Les macaques semblent avoir élu domicile dans le temple. Il y en a partout… Des vendeurs proposent aux touristes d’acheter des cônes de cacahuètes pour les balancer aux singes. Pas terrible comme idée, les macaques s’énervent et s’enhardissent. D’ailleurs, l’un d’eux vient me voler ma bouteille d’eau pour aller la croquer dans un coin. Malgré le soin apporté par les laveurs de marches, les macaques font leurs besoins partout. J’en ai plein les pieds… C’est sûr que ça gâche un peu la sortie. Mais heureusement, au sommet du piton volcanique, la vue est extraordinaire !

IMG_3184 IMG_3186 IMG_3194 IMG_3196 IMG_3197 IMG_3198 IMG_3199 DSCN7731 DSCN7732DSCN7734DSCN7735 DSCN7736

Au Myanmar, les hommes mâchent quotidiennement du bétel, et plusieurs fois par jour. Pour sa préparation, on utilise de la chaux (oui vous avez bien lu !) et de la noix d’arec, soit râpée soit émincée et parfumée avec des épices. La chaux a un rôle de catalyseur, tandis que l’arec favorise la salivation. Parfois, du tabac est ajouté à la préparation. Puis l’ensemble est enveloppé dans une feuille de « Piper betle ». La noix d’arec colore la salive en rouge et les dents en orange. Le bétel est mastiqué environ 20 minutes avant d’être recraché. Au Myanmar, les trottoirs des rues sont tachés des restes rouges des chiques de bétel.

IMG_2424 IMG_2425 IMG_2426 IMG_2427 IMG_2428 IMG_2430

Lors de notre séjour à New Bagan, nous avons eu l’occasion de tester plusieurs restaurants. Et la plupart d’entre eux ne nous ont pas du tout convaincus. En revanche, nous avons eu un coup de cœur pour la cuisine du Star Beam Restaurant. J’ai aimé (entres autres) le curry rouge/jaune aux légumes, mais aussi l’accueil, l’endroit, les sourires et la petite boule de pain chaud offerte. Un délice ! Si vous passez à Bagan, je vous le recommande chaleureusement. DSCN7607 DSCN7611 DSCN7615 DSCN7709 DSCN7711

Star Beam Restaurant – Mr Myo Myint
Near new Bagan Market
Behind NLD Party Office
New Bagan
Phone : 09-401523810 ou 09-259073071
Email : rkmyomyint@gmail.com

Myo propose aussi ses services de guide/taxi et possède sa propre voiture. Il parle en plus un très bon anglais et connaît plein de choses sur l’histoire de Bagan. Myo est quelqu’un de très courtois et délicat qui sait s’adapter en fonction des goûts de chacun. Nous ne regrettons pas de l’avoir choisi comme guide, c’était vraiment parfait ! De vous à moi, vous pouvez y aller les yeux fermés ! Myo est une belle personne. Pour le contacter, il suffit de l’appeler aux numéros ci-dessus ou de lui envoyer un email, ou encore mieux de le rencontrer directement à son restaurant.

La restauration est une affaire de famille !

Son frère aîné, Tin Myint, possède aussi un restaurant du même nom (Star Beam Bistro) qui se trouve à Old Bagan, près de l’Ananda Temple. Nous y sommes allés déjeuner et c’est une cuisine très proche de celle du restaurant de Myo. On vous servira aussi un petit pain chaud. DSCN7618

Voici une autre adresse qui, pour nous, mérite le détour. Il s’agit du Pho Cho Restaurant à New Bagan. Ils proposent une cuisine thaïe assez raffinée par rapport à d’autres restaurants qui s’improvisent un peu.

Pho Cho Restaurant
Entertainment Puppet Show
Near Bagan House LacquerWare Shop
New Bagan
Phone : 09-402780231 ou 09-256227834

Ce matin, nous avons rendez-vous avec Myo, le propriétaire du restaurant « Star Beam ». Il est prévu que nous prenions un petit-déjeuner chez lui avant de partir, en sa compagnie, à la découverte du célèbre site archéologique de Bagan.

Star Beam Restaurant – Mr Myo Myint (restaurateur et guide)
Near new Bagan Market
Behind NLD Party Office
New Bagan
Phone : 09-401523810 ou 09-259073071
Email : rkmyomyint@gmail.com

Nous allons voir une sélection de temples sur les 2834 temples et pagodes éparpillés en pleine nature sur environ 50 km2. Bagan (anciennement Pagan) est exceptionnel dans le sens où le site concentre le plus grand nombre de monuments bouddhistes au monde. Nous sommes très contents d’avoir rencontré Myo, car c’est lui qui va nous guider tout au long de la journée. La plupart des touristes sillonnent les sentiers de Pagan en scooter ou en calèche (les plus courageux le font en vélo), ce qui est très faisable, mais attention toutefois à la poussière en suspend qui pique les yeux et qui irrite la gorge. (Le mieux est de porter des lunettes et un masque de protection.) Myo qui possède son propre véhicule – une Toyota, je crois – nous emmène faire le tour des temples avec lui. Youpi.

IMG_3105La fondation de Bagan remonte au IXème siècle et ses premières pagodes datent du Xème siècle. Aujourd’hui, le Vieux Bagan (Old Bagan) est déserté par les villageois qui ont été délogés par l’armée dans les années 80 quand le gouvernement a décidé d’ouvrir le pays au tourisme. Les habitants se sont réfugiés dans un nouveau village connu sous le nom de « Nouveau Bagan » (New Bagan), la partie moderne qui regroupe des laqueries (Bagan est également célèbre pour ses laques), la plupart des hôtels « bon marché » (les moins onéreux) et des restaurants. DSCN7708Sur la route qui nous conduit au vieux Bagan (Old Bagan), Myo s’arrête pour une première visite au temple Ape-Ya-Da-Na (Apeyadana). La lumière dorée qui se pose sur ce joli temple en briques rouges est de toute beauté – et nous ne sommes que le matin – au coucher du soleil, ce temple doit être sublime !

IMG_2879IMG_2885Lorsque nous remontons en voiture, le jasmin accroché au rétroviseur intérieur a diffusé un parfum délicieux dans tout l’habitacle. IMG_2887Le second temple s’appelle « Shwe gu gyi ». Il date du XIIème siècle. De sa terrasse, la vue est extraordinaire ! IMG_2889 IMG_2890 IMG_2891 IMG_2894 IMG_2899 IMG_2900 IMG_2906 IMG_2909Pas très loin, un peu plus à l’est du Vieux Bagan, nous visitons le temple de l’Ananda. Ce joli temple avec son plan en forme de croix fait partie des plus anciens du site et demeure un endroit de pèlerinage très apprécié. En faisant le tour du temple carré, nous constatons que quatre bouddhas dorés sont situés face aux quatre points cardinaux.

IMG_2914IMG_2922DSCN7660 DSCN7665 DSCN7666 DSCN7669 DSCN7670 DSCN7672 DSCN7674Devant ce bijou architectural, je me demande pourquoi le site de Bagan n’est pas classé à l’Unesco. Honnêtement toutes ces pagodes et ces temples qui se dressent de toute leur splendeur en plein milieu de la nature, c’est quand même quelque chose d’incroyable. A mon avis, cela ne devrait pas tarder ! Pour en savoir plus, lisez l’article en anglais de Bagan on course for the World Heritage Listing.

Un peu plus au nord se dresse la belle pagode Zaditaw Hsu taung pyi, très fréquentée par les touristes et les pèlerins venus s’y recueillir. Des boutiques de souvenirs se succèdent dans sa cour intérieure. Nous sommes surpris d’y rencontrer des femmes « long neck » affairées sur leur métier à tisser.IMG_2959IMG_2933 IMG_2936 IMG_2938 IMG_2940 IMG_2941 IMG_2942 IMG_2943 IMG_2949 IMG_2952Après une matinée riche en découvertes, notre guide nous emmène déjeuner chez son frère qui tient le Star Beam Bistro. Une autre belle adresse à retenir pour déjeuner à Bagan !

En milieu d’après-midi, Myo avec qui nous avons des liens de complicité nous emmène dans un endroit secret qu’il aime bien. C’est un temple en ruines près duquel une famille s’est installée. Nous aimons beaucoup cet instant magique où le temps semble s’être arrêté. Autour de nous, tout est silence… Nous sommes loin du circuit touristique que tous les voyageurs suivent plus ou moins. Comme ça fait du bien ! Merci Myo ! Et cette lumière cuivrée, on ne s’en lasse pas !DSCN7679DSCN7680DSCN7681 IMG_2964 IMG_2967 IMG_2969 IMG_2975 IMG_2984 IMG_2987 IMG_2989 IMG_2994 IMG_2998 IMG_3002 IMG_3004 IMG_3008IMG_3006Avant que le soleil ne se couche sur la plaine, notre ami a choisi de nous faire visiter deux derniers jolis endroits. Il prend des sentiers poussiéreux au milieu de nulle part et se gare devant la pagode Damayangyi. Nous sommes au bout du monde ! IMG_3020 IMG_3023 IMG_3032 IMG_3042Lorsque nous accédons au toit de la dernière pagode (Pya That Da pagoda), nous avons la surprise de voir que des dizaines de personnes sont là pour la même chose que nous. De jeunes étudiants surexcités se prennent mutuellement en photo et nous demandent si l’on veut bien poser avec eux. Ce que nous acceptons « with pleasure ».  Puis le soleil, qui n’est plus qu’une boule rouge, tombe sur les magnifiques stûpas. Le spectacle est féerique… Nous sommes des dizaines à partager ce moment exceptionnel, l’ambiance est très joyeuse, tout le monde est content. Lorsque nous reprenons l’escalier que nous avons gravi trente minutes plus tôt, la nuit est tombée sur Bagan. Il nous reste des images merveilleuses dans la tête. C’était divin… il n’y a pas d’autres mots.

IMG_3051 IMG_3056 IMG_3074 IMG_3083 IMG_3111 IMG_3115IMG_3048

Cet après-midi, Thierry a loué un scooter électrique pour sillonner les petits chemins autour de New Bagan. Comme deux ados sur leur première mobylette, nous sortons de New Bagan et prenons à l’est la route vers le village de Min-Nan-Thu. Nous apercevons les premiers temples, mais comme il y en a beaucoup, nous décidons de prendre notre temps et d’en visiter deux au hasard… avant de filer jusqu’au village. Au loin, le sommet du Dhamma Ya Zi Ka Zedi étincelle sous le soleil et semble nous envoyer des signaux lumineux. Curieux de voir la bâtisse de plus près, Thierry s’engage dans un sentier sablonneux au milieu d’une lande désertique. Le dôme de la pagode est en travaux, mais de loin les nattes en bambou qui le recouvrent ressemblent à s’y méprendre à de grandes feuilles d’or. IMG_2782IMG_2771DSCN7625 DSCN7626 DSCN7628 DSCN7630 DSCN7631 DSCN7632Une petite fille habillée d’une robe de princesse vient vers moi et me photographie. Au Myanmar, je suis une vraie star !!! (Vous avez remarqué la rime ?) Et puis de jeunes ados viennent à leur tour prendre joyeusement la pose devant notre objectif. Avec des yeux aussi malicieux, la photo sera forcément réussie.IMG_2773 IMG_2779La pagode Dhamma Ya Zi Ka date du début du XIIème siècle et a été construite sous le règne de Narapatisithu, le 7ème souverain du Royaume de Bagan. Son stûpa est entouré de cinq petits temples dont certains sont ornés de fresques.

Pour rejoindre le village, nous devons prendre une fourche sur notre gauche en direction de la pagode Tha-Man. A l’arrivée, une dame nous accueille et nous invite à la suivre à pied. Nous pénétrons, un peu intimidés, dans l’enceinte du petit village en sa compagnie. Elle nous emmène à divers endroits tout en nous expliquant comment les habitants vivent et travaillent au quotidien. D’ailleurs, quelques artisans sont encore présents malgré l’heure tardive. Dans moins d’une heure, il fera nuit… Si nous voulons assister au coucher du soleil, nous avons intérêt à ne pas nous attarder. La visite est intéressante, et nous nous laissons tentés par de belles cotonnades tissées main… IMG_2789IMG_2796IMG_2797IMG_2804IMG_2809IMG_2813IMG_2815IMG_2819IMG_2821IMG_2833IMG_2845IMG_2851IMG_2854Puis nous continuons notre parcours. Je me suis assise sur les pièces de coton, c’est plus moelleux pour les fesses ! Lorsque nous arrivons au temple blanc Lay Myet Hna, le soleil semble en feu…

DSCN7633 DSCN7634 DSCN7637 DSCN7638 IMG_2860 IMG_2863 IMG_2867 IMG_2869Il est temps de quitter les lieux, la nuit est d’encre. Heureusement, nous pouvons éclairer la route avec le scooter, car les environs sont plongés dans le noir le plus complet. Nous repassons devant la pagode Dhamma Ya Zi Ka, celle-ci est très bien éclairée, nous ne sommes plus très loin…  IMG_3122

IMG_2664Alors que le taxi passe près de la colline de Mandalay, notre regard est attiré par les beaux stûpas de la pagode Kuthodaw. De loin, l’ensemble me fait penser à un village chaulé des Cyclades.   DSCN7365DSCN7358Depuis 5h ce matin, nous visitons des monuments bouddhiques aussi beaux les uns que les autres, et je m’étonne de ne pas avoir les yeux rassasiés. Quand la voiture passe devant la pagode, je n’ose pas demander un arrêt. Je me dis que tout le monde est fatigué de cette grande journée de visites. D’ailleurs, le soleil ne va pas tarder à se coucher. Thierry semble étonné que je ne réagisse pas et me demande si je veux visiter la « Kuthodaw pagoda ». J’ai à peine répondu par l’affirmative qu’il en parle à notre chauffeur afin que celui-ci fasse demi-tour dès que possible. Alors que nous descendons de voiture, nous lui promettons que nous n’en avons pas pour très longtemps. (Il ne faut pas abuser tout de même.) D’ailleurs, cette fois, notre taximan ne nous suit pas, il est sans doute arrivé à « saturation » de toutes ces merveilles. IMG_2659Pieds nus, j’avance au milieu des stûpas qui se découpent dans un ciel intensément bleu. Thierry, derrière mois, prend des dizaines de clichés. Les pavés sont tièdes, les allées bordées de soleil et la chaleur me remplit l’âme et la tête…

IMG_2665La construction de la pagode « Kuthodaw » remonte à 1857, sous le règne du roi Mindon Min. Chaque stûpa abrite une stèle de marbre sur laquelle sont gravées, recto verso, des pages entières du Tipitaka, l’enseignement de Bouddha. Il s’agit là du plus grand livre du monde avec au total 279 stèles. Ces lignes sont gravées dans le langage Pâli qui n’est pas connu par la majorité des Birmans. Seuls quelques moines savent interpréter les textes. Impressionnant, non ?

DSCN7366DSCN7361DSCN7362Le silence des lieux est parfois troublé par les rires des enfants qui jouent à cache cache. Pétillants de vie, on lit dans leurs yeux espiègles une tendre complicité. Qu’ils sont beaux ces petits Birmans !

IMG_2657IMG_2669Au cœur de la pagode se dresse un stûpa doré, haut de 57 m.

IMG_2660Dans la cour intérieure, nous nous arrêtons sous un arbre aux branches qui n’en finissent pas. Celles-ci sont soutenues par des colonnes scellées dans le sol. La nature est parfois étonnante, cet arbre aurait – d’après les guides – 250 ans.

IMG_2663Le temps semble s’être arrêté dans ces lieux magiques. Mais il est l’heure de rentrer, et le chauffeur est peut-être en train de s’impatienter. En sortant, je me rends compte que ma paire de tennis a disparu. Je les aperçois aux pieds d’une vieille dame assise sur un banc en bois. Elle me regarde me chausser, un genou par terre, et me dit que s’asseoir près d’elle ne coûte rien. Naturellement, nous nous présentons l’une à l’autre. Cherry était professeur d’anglais, je comprends mieux son anglais parfait. Elle me raconte qu’elle adore les parfums Dior, et son RÊVE serait d’en posséder un tout petit peu. Je la regarde porter à son nez un flacon invisible, elle semble dans un moment d’extase. Cette dame, aux yeux délavés par le temps, me touche beaucoup, je me sens proche d’elle et finalement pas très différente. Elle parle avec beaucoup de philosophie de la vie, de la générosité, de la paix, du temps qui passe… Pour elle, s’il n’y avait pas de colère, il n’y aurait pas de guerre. C’est un moment que je ne suis pas prête d’oublier. Merci Cherry, je suis si heureuse que nos chemins se soient croisés.IMG_2671 IMG_2672