L’heur [lɶr] est un mot masculin d’origine latine qui évoque la chance [ʃɑ̃s].
« L’heur que j’avais est tourné en malheur, Malheureux est qui n’a aucun confort… » (Clément Marot, « Chanson première », L’Adolescence clémentine, 1532 – 1538).
« heur » vient de augurium qui a donné le mot augure [ogyr]. Le bonheur [bɔnɶr] – bon heur – est donc le bon augure.
Le site dictionnaire-académie.fr en donne une définition intéressante : L’augure est un « présage tiré de l’observation faite sur le vol & le chant des oiseaux. » L’heur, initialement, désigne un présage – bon ou mauvais.
« heur » – bien que rare – se rencontre encore dans l’expression soutenue « avoir l’heur de » qui signifie « avoir le plaisir de ». Ainsi, si vous entendez ou lisez « J’ai l’heur de vous rencontrer », il faudra comprendre « J’ai le plaisir de faire votre connaissance ».
Bonheur [bɔnɶr] se compose de bon [bɔ̃] et de heur [ɶr].
Malheur [malɶr] vient de mal [mal] et de heur [ɶr].
Bonheur a donné l’adjectif bienheureux [bjε̃nɶrø] ou [bjε̃nørø] – bonheureux n’existe pas – ou plus simplement heureux [ɶrø] ou [ørø]. Malheur a créé l’adjectif malheureux [malɶrø] ou [malørø].
Si l’on veut procéder à une césure, il faudra écrire bon-heur plutôt que bo-nheur et mal-heur plutôt que ma-lheur.
Attention, Heur, heure, heurter n’ont aucun lien de parenté. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’Académie Française.
Extrait Le Noël d’Hercule Poirot de Agatha Chrisitie
