La règle est que le « y » vaut deux « i » quand il se trouve entre deux voyelles dans un même mot. Dans la deuxième colonne, j’ai transformé le y en deux i pour mettre en valeur ce phénomène phonétique. Le son [j] que l’on entend en prononçant le y(ii) s’appelle en phonétique le yod.
Magie des paysages
Aboyer […] Voyons
aboyer
ABOI IER
abwa-je
appuyer
APPUI IER
apɥi-je
ayant (participe présent avoir)
AI IANT
ɛ-jɑ̃
bruyant
BRUI IANT
brɥi-jɑ̃
crayeux
CRAI IEUX
krɛ-jø
crayon
CRAI ION
krɛ-jɔ̃
effrayant
EFFRAI IANT
efrɛ-jɑ̃
employé
EMPLOI IER
ɑ̃plwa-je
ennuyant
ENNUI IANT
ɑ̃nɥi-jɑ̃
ennuyeux
ENNUI IEUX
ɑ̃nɥi-jø
envoyer
ENVOI IER
ɑ̃vwa-je
essuyer
ESSUI IER
esɥi-je
fuyant
FUI IANT
fɥi-jɑ̃
impitoyable (sans pitié)
IMPITOI IABLE
ɛ̃pitwa-jabl
incroyable
INCROI IABLE
ɛ̃krwa-jabl
joyaux
JOI IAUX
jwa-jo
joyeux
JOI IEUX
jwa-jø
nettoyer
NETTOI IER
netwa-je
noyau
NOI IAU
nwa-jo
payer
PAI IER
pɛ-je
rayon
RAI ION
rɛ-jɔ̃
royal
ROI IAL
rwa-jal
royaume
ROI IAUME
rwa-jom
se noyer
SE NOI IER
sə nwa-je
soyeux
SOI IEUX
swa-jø
soyons (verbe être)
SOI IONS
swa-jɔ̃
voyage
VOI IAGE
vwa-jaʒ
voyageur
VOI IAGEUR
vwa-jaʒœr
voyant
VOI IANT
vwa-jɑ̃
voyons !
VOI IONS
vwa-jɔ̃
Appuyer sur la touche MAJ du clavier
Phrases avec le son [j]
J’ai entendu le chien aboyer toute la nuit.
ʒe ɑ̃tɑ̃dy lə ʃjɛ̃ abwaje tut la nɥi
Il faut appuyer sur la touche MAJ.
il fo apɥije syr la tuʃ maʒ
Je voyage tout‿en‿ayant conscience du danger.
ʒə vwajaʒ tutɑ̃ nɛjɑ̃ kɔ̃sjɑ̃s dy dɑ̃ʒe
Comme cette rue est bruyante !
kɔm sɛt ry ɛ brɥijɑ̃t
Ce sont des falaises crayeuses.
sə sɔ̃ de falɛz krɛjøz
Donne-moi un crayon, s’il te plaît.
dɔnmwa œ̃ krɛjɔ̃ siltəplɛ
Cette‿histoire est‿effrayante, j’en‿ai la chair de poule.
sɛtistwar ɛtefrɛjɑ̃t ʒɑ̃ne la ʃɛr də pul
Les‿employés de ce grand magasin sont‿en grève toute la semaine.
le zɑ̃plwaje də sə grɑ̃ magazɛ̃ sɔ̃tɑ̃ grɛv tut la s(ə)mɛn
Une personne ennuyante est quelqu’un qui ennuie par‿occasion, cela est donc accidentel.
yn pɛrsɔn ɑ̃nɥijɑ̃t ɛ kɛlkœ̃ ki ɑ̃nɥi parɔkazjɔ̃ səla ɛ dɔ̃k aksidɑ̃tɛl
Une personne ennuyeuse est quelqu’un qui ennuie toujours, cela est donc inhérent.
yn pɛrsɔn ɑ̃nɥijøz ɛ kɛlkœ̃ ki ɑ̃nɥi tuʒur səla ɛ dɔ̃k inerɑ̃
J’ai envoyé une dizaine de messages aux‿amis.
ʒe ɑ̃vwaje yn dizɛn də mesaʒ ozami
Il‿a essuyé la vaisselle à contre-cœur.
ila esɥije la vɛsɛl a kɔ̃trəkœr
Je n’aime pas les gens qui ont un regard fuyant.
ʒə nɛm pa le ʒɑ̃ ki ɔ̃ œ̃ rəgar fɥijɑ̃
Cet‿homme d’affaires est‿une personne impitoyable, c’est probablement la clé de son succès.
sɛtɔm dafɛr ɛtyn pɛrsɔn ɛ̃pitwajabl sɛ probabləmɑ̃ la kle də sɔ̃ syksɛ
Les voitures électriques rencontrent un succès incroyable à Paris.
le vwatyr elɛktrik rɑ̃kɔ̃tr œ̃ syksɛ ɛ̃krwajabla pari
En Bretagne, il‿existe des joyaux d’architecture à ne pas manquer.
ã brətaɲ ilɛgzist de ʒwajo darʃitɛktyr anəpamɑ̃ke
Joyeux‿anniversaire !
ʒwajøzanivɛrsɛr
Je dois nettoyer mon‿écran d’ordinateur.
ʒə dwa netwaje mɔ̃ nekrɑ̃ dɔrdinatœr
Fais attention de ne pas‿avaler le noyau de cette‿olive.
fɛ atɑ̃sjɔ̃ də nə pazavale lə nwajo də sɛtoliv
Je dois payer mon loyer à la fin du mois.
ʒə dwa pɛje mɔ̃ lwaje alafɛ̃dymwa
Les doux rayons du soleil nous réchauffent le cœur et le corps.
le du rɛjɔ̃ dy sɔlɛj nu reʃof lə kœr e lə kɔr
L’aigle royal est‿un rapace prédateur parmi les plus puissants du monde.
lɛglə rwajal ɛtœ̃ rapas predatœr parmi le ply pɥisɑ̃ dy mɔ̃d
Plus d’un million de travailleurs ont quitté le Royaume-Uni en 2020.
plydœ̃ miljɔ̃ də travajœr ɔ̃ kite lə rwajomyni ɑ̃ dø mil vɛ̃
Je me suis noyé dans le travail pour‿oublier cette période morose.
A l’écrit :« On ne sait même pas la forme qu’il◡a […] » (Source : Film Les acteurs, 1999)
A l’oral : « On sait même pas la forme qu’il◡a […] »(Source : Film Les acteurs, 1999)
Transformation du « j » (je) en « ch » devant les sons [f], [p], [s], [t]
A l’écrit : « Je suis en retard. Je suis vraiment désolé. Je ne sais pas. »
A l’oral : « Chuis en r’tard. Chuis vraiment désolé. » Chais pas (disparition en plus du « ne »).
Transformation de « tu » en « t »
A l’écrit : « Si tuavais demandé un pot d’eau chaude, tu aurais pu le rallonger. » (Source : Film Les acteurs, 1999)
A l’oral : « Si t’avais d’mandé un pot d’eau chaude, t’aurais pu le rallonger. »(Source : Film Les acteurs, 1999)
Transformation de « il » ou « ils » en « i »
A l’écrit : « Alors, pourquoi il ne me l’apporte pas ? » (Source : Film Les acteurs, 1999)
A l’oral : « Alors, pourquoi im’l’apporte pas ? » [alɔr purkwa imlapɔrtəpa] (Les pronoms personnels forment souvent un bloc avec le verbe.) (Source : Film Les acteurs, 1999)
Disparition du i de « qui » devant une voyelle
A l’écrit : « Qui est-ce qui avait raison ? » (Source : Film Les acteurs, 1999)
A l’oral :« Qu’est-ce qui avait raison ? » (Source : Film Les acteurs, 1999)
Transformation de l’expression « il y a » en « Y a »
A l’écrit : « Il y a même une dame poudrée qui m’a aidé à l’enfiler, comme quand j’étais petit, et que ma mère m’habillait. » (Source : Film Les acteurs, 1999)
A l’oral : « Y a même une dame poudrée qui m’a aidé à l’enfiler, comme quand j’étais p’tit, et que ma mère m’habillait. » /ja mɛmyn dam pudre ki ma ɛde a lɑ̃file kɔm kɑ̃ ʒetɛ pti e kə ma mɛr mabijɛ/ (Source : Film Les acteurs, 1999)
Disparition du « e » en première syllabe
A l’écrit : « Tu es sûr de lui avoir demandé ? »
A l’oral : « T’es sûr d’lui avoir d’mandé ? »
Disparition du « el » dans le mot « celui »
A l’écrit : « Je veux celui-là ! »
A l’oral : « J’veux sui-là ! »
Transformation de l’adverbe « peut-être » en « p’têt »
A l’écrit : Peut-êtreque tu ne lui as pas demandé avec suffisamment de conviction ? (Source : Film Les acteurs, 1999)
A l’oral : P’têt tu ne lui as pas d’mandé avec suffisamment d’conviction ? (Notez la disparition du « que ») (Source : Film Les acteurs, 1999)
Transformation du verbe « être » en « êt »
A l’écrit : « Ça pourrait être n’importe quel pot. » (Source : Film Les acteurs, 1999)
A l’oral : « Ça pourrait êt’ n’importe quel pot. » (Source : Film Les acteurs, 1999)
Disparition du “que” dans l’expression “qu’est-ce que” devant une consonne
A l’écrit : Qu’est-ce que tu veux que je te dise, moi ? (Source : Film Les acteurs, 1999)
A l’oral : Qu’est-ce tu veux que j’te dise, moi ? (Source : Film Les acteurs, 1999)
La semi-voyelle [ɥ] se prononce comme un [y], avec une aperture (ouverture) de la bouche encore plus petite. Lèvres plissées, la bouche est ronde et très fermée (on dit qu’elle est labiale).
La semi-voyelle [ɥ] est souvent suivie de la voyelle i mais peut être aussi combinée avec -er ou un a.
Tous les mots se terminant par la combinaison -uer ne font pas nécessairement le son [ɥ]. Tout dépend de la consonne qui le précède. Exemples : éduquer [edyke] ; louer [lwe] ; jouer [ʒwe] ; zigzaguer [zigzage]
Les mots en -euil ou en -ouille ne font pas non plus le son [ɥ] malgré la présence d’un « ui » : feuille [fœj] ; deuil [dœj] ; nouille [nuj] ; brouillard [brujar]
La difficulté pour l’apprenant est d’éviter de faire le son [w] au lieu de [ɥ]. Exemples : Louis [lwi] –lui [lɥi] ; enfouir (creuser) [ɑ̃fwir] – s’enfuir [sɑ̃fɥir]
Pour prononcer le son [ɥ], il faut faire un [y] long, en maintenant uniquement le milieu de la langue proche du palais (on dit qu’elle est palatale). On doit sentir de l’air sortir de la bouche.
Quand la semi-voyelle [ɥ] est suivie d’un i ou d’un y, on entend le son [ɥi]. Répétez en faisant attention de faire un u long [y].
Huit [ʼɥit] (quand huit n’est pas suivi d’un mot, on prononce le t)
« Eh ben dis donc ! » [e bɛ̃ di dɔ̃k] L’expression « eh ben dis donc » s’emploie principalement à l’oral. Elle marque la surprise ou la désapprobation. Le deuxième mot « ben » qui se prononce comme « bain » est une variante familière de bien. Ex.
Du jour au lendemain, j’ai décidé de partir en vacances. Malheureusement, je me suis cassé la jambe le jour du départ.
Eh ben dis donc, ce n’est pas de chance.
« J’ai fait une nuit blanche » [ʒe fɛ yn nɥi blɑ̃ʃ] Cette expression signifie qu’on n’a pas fermé l’œil de la nuit. Ex.
Je suis fatiguée, après cette nuit blanche, j’ai besoin de dormir.
« C’est casse-pieds ! » [sɛ kaspje] S’emploie tant en adjectif qu’en nom pour parler de quelque chose d’ennuyeux ou d’embêtant ou d’une personne collante ou sans gêne. Ex.
Mon voisin est un casse-pieds, il me sollicite tous les jours pour des trucs sans importance.
« Avoir du bol » [avwar dy bɔl] / « C’est un coup d’bol » [sɛ tœ̃ ku dbɔl] / « C’est pas d’bol » [sɛ pa dbɔl] Le bol, c’est tout simplement la chance, quelque chose de favorable à une attente particulière. Ex.
Je pensais arriver en retard à cause des embouteillages, et coup de bol la circulation s’est fluidifiée très vite, je suis même arrivé en avance !
« Je n’te demande pas la lune » [ʒən tə dəmɑ̃d pa la lyn] Cette expression signifie que la demande est loin d’être impossible. Ex.
Accompagne-moi s’il te plaît, c’est juste pour cette fois, je ne te demande pas la lune quand même !
« Avoir un (petit) creux » [avwar œ̃ (pəti) krø] Le (petit) creux est une petite fringale, une petite faim. Ex.
On connaît tous ce petit creux qui arrive inexorablement vers 11 heures du matin.
« Être au creux de la vague » [ɛtro krø dla vag] Cette expression s’utilise pour parler d’une personne dans un état critique que ce soit psychique ou économique. Ex.
Après un burn-out, lapsychothérapie aide à soulager les moments les plus douloureux et à surmonter ce creux de la vague.
« Être obnubilé » [ɛtrɔbnybile] On est obnubilé quand on est obsédé par quelque chose, une passion, une idée ou un sentiment. Dans le verbe « obnubiler », on retrouve la forme latine « nubes » qui signifie « nuages ». Si, littéralement, obnubiler signifie « couvrir de nuages », son sens figuré, lui, est plus obscur puisqu’il nous renvoie à l’idée que les facultés mentales sont envahies ou occupées. Difficile donc d’avoir les idées claires quand on est obnubilé par quelqu’un ou quelque chose. Ex.
En pleine pandémie de coronavirus, le ministre de la Santé est sur tous les fronts. Il est d’ailleurs obnubilé par le nombre de vaccins disponibles pour la France et la livraison des doses assurée par les laboratoires.
« C’est rébarbatif » [sɛ rebarbatif] Quand on dit qu’un sujet est rébarbatif, cela signifie qu’il est ennuyeux, désagréable ou difficile. Dans l’adjectif, on retrouve le mot « barbe » qui peut évoquer quelque chose de rêche, rude au toucher. Ex.
Payer ses factures, mettre de l’ordre dans ses papiers, ranger la maison ou faire la poussière, rien de plus rébarbatif.
« Oh la barbe ! » [olabarb] Exclamation qui traduit l’agacement, la saturation, l’ennui, l’exaspération quand quelqu’un ou quelque chose vous importune. C’est aussi un appel au silence quand on est excédé. Ex.
Je dois retourner à l’hôpital faire des examens complémentaires. Quelle barbe !
Bafouiller[bafuje] signifie prononcer des mots ou dire quelque chose de façon très confuse, voire indistincte du fait de l’émotion, le stress ou l’ignorance.
Pour éviter de bafouiller en réunion, faites l’effort d’articuler, de respirer entre les groupes phoniques et surtout parlez lentement. Plus on parle vite, plus on risque de bafouiller ou de mal prononcer. N’hésitez pas à marquer des pauses de quelques secondes, autorisez-vous des petits silences.
Pierre Repp (1909-1986) était un artiste français très célèbre pour ses talents de bafouilleur. Il aimait jouer avec les mots, et sa technique d’énoncer des mots à la place de ceux normalement attendus était vraiment prodigieuse. Pierre Repp était le roi des contrepèteries, en inversant – pour le bonheur de son auditoire – l’ordre des syllabes ou des mots, produisant ainsi des phrases complètement burlesques.
Je vous invite à le découvrir avec « Le fin diseur » (1982)
L’accent est placé sur la voyelle de la dernière syllabe prononcée d’un mot ou d’un groupe de mots appelé groupe rythmique.
Exemples : « Salut ! » : accent mis sur le u [y]. « Salut Lola ! » : accent mis sur le a [a]
La difficulté est donc d’apprendre à déplacer l’accent en fonction de la place du mot à accentuer.
La voyelle accentuée est légèrement plus longue que les autre voyelles du groupe rythmique non accentuées.
Le groupe rythmique contient en moyenne entre 1 et 6 syllabes ; il peut varier en fonction du débit plus ou moins rapide de la personne qui parle.
S’il fait beau aujourd’hui / nous irons à la plage. S’il fait beau / aujourd’hui / nous irons à la plage.
Au niveau de l’intonation, quelques règles sont à retenir.
En ce qui concerne les questions, on mettra l’intonation sur le mot interrogatif.
Exemples : Tu t’appelles comment ? Comment tu t’appelles ?
Sinon pour les phrases sans mot interrogatif, il convient juste de monter l’intonation en fin de phrase.
Exemples : Viendra-t-il demain ? Mange-t-elle trop peu ?
La phrase déclarative suppose qu’on baisse la voix en fin de phrase. Toutefois, si elle est constituée de plusieurs groupes rythmiques, on applique la règle de l’accentuation sur la dernière voyelle du groupe rythmique.
A l’impératif, on met l’accent sur le verbe d’action et on baisse la voix sur le dernier mot.
Exemples : Range tes affaires. Sors d’ici. Arrête ce bruit.
Dans les groupes rythmiques, les voyelles orales sont allongées lorsqu’elles sont dans une syllabe finale terminée par une consonne allongeante. On parle alors de syllabe fermée. Les voyelles allongées sont précédées du signe deux-points /:/ dans la transcription phonétique. Les sons qui permettent cet allongement sont [ʒ], [r], [z] et [v].
devant un r : soupir [supi:r] – repère [rəpɛ:r] – murmure [myrmy:r] – soir [swa:r]
devant un s qui fait le son [z] : rose [ro:z] – chaise [ʃɛ:z] – muse [my:z] – analyse [anali:z]
devant un v : vive [vi:v] – rêve [rɛ:v] – slave [sla:v] – louve [lu:v]
Les voyelles nasales, ainsi que les o fermés [o] et les eu [ø], sont allongés quelle que soit la consonne ou le groupe consonantique qui suit :
C’est neutre [nø:tr] – c’est le nôtre [no:tr] – il gonfle [gɔ̃:fl] – On mélange [melã:ʒ] – On rince [rɛ̃:s]
Remarque : Quand une voyelle orale ou nasale termine un mot et se trouve donc en finale absolue, on parle alors de syllabe ouverte. En règle générale, on ne crée pas d’allongement. La voyelle orale ou nasale, en finale absolue, sera ainsi toujours brève. Il en est de même pour les sons [wa], [ɥi], [wɛ].