– Palamède ! Cela sied à votre côté mallarméen : « Un coup de dés jamais n’effacera le hasard ! » (Les Catilinaires, Amélie Nothomb)
« Cela vous sied bien », « cela vous sied à merveille » [s(ə)lɑ vu sje bjɛ̃, s(ə)la vu sje ɑ mɛrvɛj]
Le verbe à l’infinitif seoir signifie « aller bien » ; « convenir». Après quelques recherches sur l’origine de ce verbe, j’ai découvert que ce verbe, employé très rarement aujourd’hui, signifiait au Xème siècle « s’asseoir » ou « être assis ». Peu à peu, au fil du temps, son sens a évolué en « convenir » (dès le XIIème siècle).
Dans le Cours éducatif de langue maternelle à l’usage des écoles et des familles : Volume 1 (1876), on peut lire que « Seoir » est un verbe unipersonnel. Cela veut dire qu’il ne peut être utilisé qu’à la troisième personne du singulier, comme le verbe « importer » (Il importe que, cela importe peu que…).
Au présent, à l’imparfait et au futur simple (Indicatif)
Par ailleurs, dans le même ouvrage, il est indiqué que « le verbe « sied » a un pluriel » :
Seyant(e), participe présent de seoir
Enfin, il est encore courant aujourd’hui de dire que quelque chose (un vêtement, une coiffure, une étoffe, etc.) est très seyant ou seyante [sεjɑ̃ ; sεjɑ̃t] sur quelqu’un pour exprimer que cette chose flatte la personne qui la porte.
On peut faire un lien avec son origine « s’asseoir », « être assis ». En effet, « seyant » vient probablement de « séant » nom familier qui désigne les fesses, le postérieur.
Dans une phrase impersonnelle, il est séant de + infinitif ou il est séant que + subjonctif renvoie à des notions de convenance ou décence. On fait vite le lien avec les termes de bienséance, malséance pour désigner quelque chose qui est admis comme convenable ou au contraire qui choque ou va à l’encontre de la morale.
synonyme bredouiller = parler de façon incohérente
barbouille
[barbuj]
barbouiller
se couvrir ou étaler grossièrement une couleur sur quelque chose
bidouille
[biduj]
bidouiller
faire fonctionner en bricolant quelque chose
bistouille
[bistuj]
nom féminin
café avec de l’eau de vie dedans (Nord de la France)
bredouille
[brəduj]
être bredouille
ne pas obtenir ce qu’on veut
brouille
[bruj]
se brouiller
être brouillé signifie être fâché contre quelqu’un
cafouille
[kafuj]
cafouiller
agir de manière confuse et désordonnée
chatouille
[ʃatuj]
chatouiller
toucher et produire sur la peau des sensations qui provoquent le rire
citrouille
[sitruj]
nom féminin
légume fruit orange très rond qui ressemble au potiron
débarbouille
[debarbuj]
(se) débarbouiller
laver, se laver
débrouille
[debruj]
Se débrouiller
Se tirer d’affaire par ses propres moyens.
dégrouille
[degruj]
dégrouiller
se dépêcher
dépatouille
[depatuj]
se dépatouiller
se sortir d’un problème
dépouille
[depuj]
nom féminin
peau enlevée à un animal ; corps humain sans vie
dérouille
[dəruj]
dérouiller
enlever la rouille, l’oxydation sur un métal
déverrouille
[deveruj]
déverrouiller
ouvrir un verrou
douille
[duj]
nom féminin
Pièce métallique dans laquelle on fixe le culot d’une ampoule électrique.
écrabouille
[ekrabuj]
écrabouiller
écraser
embrouille
[ãbruj]
embrouiller
emmêler
fouille
[fuj]
fouiller
action de chercher qq chose
fripouille
[fripuj]
nom féminin
personne malhonnête capable de tout
gargouille
[garguj]
nom féminin
En architecture, partie saillante d’une gouttière d’un monument religieux destinée à faire écouler les eaux de pluie
gazouille
[gazuj]
gazouiller
émettre de petits sons à peine articulés (bébé)
glandouille
[glɑ̃duj]
glandouiller
ne rien faire
grenouille
[grənuj]
nom féminin
frog ; rainette
gribouille
[gribuj]
gribouiller
faire des traits de manière confuse ; écrire n’importe comment
grouille
[gruj]
grouiller
bouger, remuer
homme-grenouille
[ɔm grənuj]
nom masculin
plongeur avec combinaison et palmes
mâchouille
[maʃuj]
mâchouiller
mâchonner, mâcher sans avaler
magouille
[maguj]
magouiller
manigancer
mouille
[muj]
mouiller
rendre humide
nouille
[nuj]
nom féminin
pâtes asiatiques
ouille
[uj]
interjection
synonyme de aïe pour exprimer la douleur
papouille
[papuj]
nom féminin
caresse châtouille
patouille
[patuj]
nom féminin
boue liquide
patrouille
[patruj]
nom féminin
Ronde policière de surveillance
pendouille
[pãduj]
pendouiller
pendre mollement
quenouille
[kənuj]
nom féminin
instrument ancien utilisé pour le filage des matières textiles et surtout du lin, du chanvre ou de la laine
ratatouille
[ratatuj]
nom féminin
spécialité culinaire traditionnelle des cuisines niçoise, provençale, occitane et méditerranéenne, à base de ragoût mijoté de légumes méditerranéens, et d’huile d’olive
rouille
[ruj]
nom féminin
oxydation
tambouille
[tãbuj]
nom féminin
faire une tambouille = cuisiner en improvisant
touille
[tuj]
touiller
remuer avec une cuillère
trifouille
[trifuj]
trifouiller
trifouiller ; chercher qq chose en mettant du désordre
Les liaisons et les enchaînements facilitent la prononciation des mots lorsque ceux-ci sont prononcés les uns à la suite des autres. On parle de liaison lorsqu’une consonne muette à la fin d’un mot se lie à la voyelle du mot qui suit (ex. Les◡animaux), tandis qu’on parlera d’un enchaînement si la consonne finale d’un mot est prononcée et que celle-ci se lie à la voyelle initiale du mot suivant (ex. Pour◡eux). Une bonne structure syllabique des mots a une influence sur le rythme de la phrase, qu’on appelle aussi prosodie.
Pour vous entraîner, je vous propose de vous enregistrer sur les groupes de mots suivants… (Vous pouvez bien entendu m’envoyer les audios par email.)
Liaison ou enchaînement avec -s -x ou -z prononcé [z] :
Certains◡endroits
Chez◡elle
Chez◡eux
Dans◡un◡an Liaison en-z puis en -n
De bas◡étage
De mieux◡en mieux
De nombreuses◡erreurs
De nombreux◡amis
De plus◡en plus
De temps◡à autre
De temps◡en temps
Deux◡ans
Dix◡enfants
Dix-huit
Doux-◡amer
Mais◡encore (facultatif)
Plusieurs◡années
Quelques◡heures
Quelques-uns/unes
Qui mieux◡est
Sans◡argent
Sans◡énergie
Sans-abris
Six◡euros
Sous◡un dossier
Sous-alimentation
Sous-entendu
Très◡heureux
Une mauvaise◡habitude
Une mauvaise◡organisation
Vis-à-vis de
Exceptions : Chez#Angélique (facultatif, la liaison est rare) Chez#Oscar (facultatif, la liaison est rare)
Liaison ou enchainement avec -r prononcé [r] :
Au premier◡étage
Elle◡adore◡aller à l’école.
Faire◡appel à
Faire◡un tour
Le premier◡août
Leur◡anniversaire
Ma chère◡amie
Mon cher◡ami
Pour◡apprendre◡à danser
Que faire◡à Paris ?
Sur◡un nuage
Un dernier◡essai
Une◡heure◡à perdre
Liaisons supprimées par la présence d’un r
Pour les consonnes groupées à la fin de certains mots par des séquences -rc, -rs, -rt, -rd, l‘enchaînement se fait généralement avec le r même lorsqu’il est suivi d’une ou deux consonnes.
A travers◡un champ [a travεrœ̃ ʃɑ̃]
Cours◡après moi [kuraprɛ mwa]
Deux◡heures et demie [døzœredmi]
Envers◡et contre tous [ɑ̃vεre kɔ̃trətus]
Il dort◡encore [il dɔrɑ̃kɔr]
Le nord-ouest, le nord-est [lə nɔrwεst], [lə nɔrεst]
On◡est toujours◡à l’heure [ɔ̃nɛ tuʒura lœr]
Pars◡avec◡eux [paravɛkø]
Une part◡à prendre [yn para prɑ̃dr]
Vers◡elle [vεrεl]
Ce fait est historique, la langue française évoluant constamment. Toutefois, le mot composé Tiers-État est toujours lié : [tjεrzeta].
La liaison n’est pas obligatoireavec -t fort aimable [fɔrεmabl] ou [fɔrtεmabl] fort habile [fɔrabil] ou [fɔrtabil]
La règle selon Grevisse, Le Bon usage, 13 édition, § 42 a) « Quand un mot se termine par un r suivi d’une consonne muette, on préfère l’enchaînement à la liaison », et il cite entre autres for(t) aimable plutôt que for-t-aimable.
Liaison avec -n prononcé [n] :
Bon◡appétit Supprimez la nasalisation [bɔnapeti] Le divin◡enfant Supprimez la nasalisation [lə divinɑ̃fɑ̃] Mon◡ami [mɔ̃ nami] Ton◡assiette [tɔ̃ nasjεt] Un bon◡élève Supprimez la nasalisation [œ̃ bɔnelεv]
Liaison avec -f prononcé [v] :
Neuf◡ans [nœvã] Neuf◡heures [nœvaœr]
Liaison avec -f prononcé [f] :
Neuf◡à table[nœfatabl] Neuf◡enfants [nœfɑ̃fɑ̃] Oeuf◡à la coque [œfalakɔk]
Liaison avec -t prononcé [t] :
Avant-◡hier D’un bout◡à l’autre De haut◡en bas Tout◡au moins Tout◡à fait Tout◡au plus Un accent◡aigu (Exception) Petit◡à petit Un petit◡instant Un petit◡ami Nuit◡et jour Bout◡à bout Mot◡à mot Pot◡à eau Pot-◡au-feu Du tout◡au tout Comment◡allez-vous ? (On ne fait jamais de liaison avec « comment » sauf dans cette expression.)
Liaison avec -d prononcé [t] :
Un pied-à-terre Grand◡ouvert Un grand◡enfant De fond◡en comble
Liaison avec -p prononcé [p] :
Trop◡aimable
Lecture
En voyage, je vis, je respire, je cherche l’aventure. Je rencontre des◡êtres qui savent tenir◡une conversation, je croise quelques◡ennuis, je cueille◡une vision, je pousse◡une porte, je me sors d’un pas désagréable. Je traverse◡une forêt, je parle◡à un◡homme que je ne connais pas et lui confie davantage de choses que s’il◡était mon frère, parce que je suis sûr de ne pas le revoir. L’énergie vagabonde, c’est la traversée de l’éphémère, perpétuellement renouvelé. […]
La combinaison ancienne -mn nous vient du latin. Au fil du temps, cette graphie s’est peu à peu transformée en -nn ou simplement en -n, mais pas pour tous les mots. En effet, certains ont gardé la graphie latine d’origine -mn.
Extrait des Essais de Montaigne (XVIème siècle)
Mais comment doit-on prononcer le groupe -mn ? C’est ce que nous allons voir grâce à la transcription phonétique entre crochets [ ].
Lecture de tous les exemples de la leçon sur le son [œj]
Comment doit-on écrire les mots se terminant par le son [œj] ?
Le son [œj] s’écrit généralement -euil ou -euille.
Un millefeuille
On le trouve dans les mots et les verbes suivants :
Montreuil (ville) [mɔ̃trɶj] Argenteuil (ville) [arʒɑ̃tœj] Du cerfeuil (plante aromatique) [dy sεrfɶj] Un chevreuil (animal) [œ̃ʃəvrɶj] Un deuil [œ̃dɶj] Un◡écureuil (animal) [œ̃nekyrɶj] Un fauteuil [œ̃fotɶj] Un seuil [œ̃sɶj] Un treuil[œ̃trɶj] Une feuille [ynfɶj] Un millefeuille (pour les gourmands) [œ̃mil fɶj] Un feuilleton [œ̃fɶjtɔ̃] Un chèvrefeuille (plante grimpante odorante) [œ̃ʃεvrəfɶj] Un feuilleté (encore pour les gourmands) [œ̃fɶjte] Un portefeuille [œ̃ pɔrtəfɶj] L’impératif du verbe vouloir, veuillez [vɶje] Le subjonctif présent du verbe vouloir, veuille, veuilles, veuillent[vɶj]
Montreuil […] Veuillent
Un chevreuil dans les blés
Remarque : Feuille est un mot féminin, ce qui n’est pas le cas pour millefeuille (gâteau), feuilleton, feuilleté, portefeuille et chèvrefeuille (plante grimpante odorante).
Il existe quelques exceptions :
Un◡œil [œ̃ nɶj] qui s’écrit sans -u : oeuil Un◡œillet (fleur) [œ̃ nɶjε] Une◡œillade [ynɶjad] (Clin d’œil) Une◡œillère [yn nɶjεr] Neuilly-sur-Seine (ville) qu’on prononcera [nøji syr sɛn]
Un oeil […] Neuilly-sur-Seine
Des oeillets
Après les consonnes -c et -g, on permute le -e et le -u afin de conserver les sons [k] et [g].
Explication : En effet, si on laisse -euil derrière la consonne -c (ceuil) et la consonne -g (geuil), alors la prononciation sera différente. On obtiendra en effet les sons [s] et [ʒ] à la place de [k] et [g]. (Un -c suivi d’un -e « ce » se prononce [sə] ; un -g suivi d’un -e « ge » se prononce [ʒə].)
Il est donc nécessaire d’intervertir le -e et le -u pour éviter que le mot accueil[akɶj] devienne acceuil[asɶj] ou que le mot orgueil[ɔrgɶj] soit prononcé orgeuil [ɔrʒɶj].
La graphie -euil est par conséquent remplacée par -ueil pour faire les mots suivants :
Avec l’adjectif « Grand »[grɑ̃] + mots d’origine étrangère
Avec l’adjectif « Grande » [grɑ̃d] , on fait une liaison en -d
Avec la conjonction « Quand »[kɑ̃] :
[kɑ̃tɔ̃na] « Quand◡on◡a soixante-cinq◡années de politesse derrière soi, est-on capable d’en faire fi ? « (Les Catilinaires, Amélie Nothomb)
[kɑ̃tεl] « Juliette, qui était◡encore plus frêle que menue, avait le visage gai même quand◡elle ne souriait pas. » (Les Catilinaires, Amélie Nothomb)
[kɑ̃tyn] « Quand◡une guerre éclate, les gens disent : Ça ne durera pas, c’est trop bête. » (La Peste, Albert Camus)
[kɑ̃til] « L’amitié, ce n’est pas d’être◡avec ses◡amis quand◡ils◡ont raison, c’est d’être◡avec◡eux même quand◡ils◡ont tort. » (André Malraux)
[kɑ̃tœ̃]« En◡Afrique, quand◡un vieillard meurt, c’est◡une bibliothèque qui brûle. »(Amadou Hampâté Bâ, discours prononcé en 1960 à l’UNESCO)
Lorsque « quand » joue le rôle d’un adverbe interrogatif avec inversion sujet verbe, alors la liaison est interdite.
[kɑ̃ ε ty dispɔnibl]Quand#es-tu disponible ?
[kɑ̃ a ty sese də krwar o pεr nɔεl]Quand#as-tu cessé de croire◡au Père Noël ?
[kɑ̃ ale vu admεtr kə vu zave pεrdylezelεktjɔ̃]Quand#allez-vous admettre que vous◡avez perdu les◡élections, Monsieur ?
Toutefois, si ce même adverbe est suivi de l’adverbe interrogatif « est-ce que », alors la liaison est obligatoire. La formulation « Quand◡est-ce que » [kɑ̃tεskə] appartient au langage courant, elle est donc moins formelle que la question posée avec inversion du sujet.
[kɑ̃tεskɔ̃ par] Quand◡est-ce qu’on◡part ?
[kɑ̃tεskə lə trε̃ arivra a pari] Quand◡est-ce que le train arrivera à Paris ?
[kɑ̃tεskə səla prɑ̃dra fε̃]Quand◡est-ce quecela prendra fin ?
Avec les verbes se terminant en -dre
A la forme interrogative avec inversion du sujet, les verbes qui se terminent en -dre font une liaison en -t avec la voyelle qui suit. Attendre [atɑ̃dr] – Entendre [ɑ̃tɑ̃dr] – Prendre [prɑ̃dr] – Apprendre [aprɑ̃dr] – vendre [vɑ̃dr] – Mordre [mɔrdr] – Perdre [pεrdr] – Eteindre [etε̃dr], etc.
[atɑ̃til dəpɥi lɔ̃tɑ̃] Attend-il depuis longtemps ? [ɑ̃tɑ̃tεl lə ʃɑ̃ de zwazo] Entend-elle le chant des◡oiseaux ? [prɑ̃tɔ̃swε̃ də swa] Prend-on soin de soi ?
[kə nu zaprɑ̃til εgzaktəmɑ̃]Que nous◡apprend-il exactement ?
[purkwa vɑ̃tɔ̃tɑ̃ də vwatyr alɔr kilja dəplyzɑ̃plydɑ̃butεjaʒ]Pourquoi vend-on tant de voitures, alors qu’il◡y a de plus◡en plus d’embouteillages ?
[ɑ̃ notɔnpurkwa pεrtɔ̃ se ʃ(ə)vø]En◡automne, pourquoi perd-on ses cheveux ?
Lorsque des verbes en -dre, comme le verbe éteindre, possèdent déjà un -t final à la troisième personne du singulier (J’éteins, tu éteins, il/elle/on éteint), on garde le principe du pronom personnel inversé à l’aide du trait d’union.
[purkwa netε̃tεl pa la lymjεr kɑ̃tεl sə kuʃ] Pourquoi n’éteint-elle pas la lumière quand◡elle se couche ?
Pour beaucoup d’autres verbes, il convient d’ajouter un -t euphonique après un -a, un -e ou encore un -c afin que la prononciation soit plus facile et harmonieuse. La règle exige qu’on intercale un -t entre le verbe et le pronom peronnel, et qu’on relie l’ensemble par deux traits d’union.
[kεlaʒatil]Quel◡âge◡a-t-il ?
[pɑ̃stεl a se zami]Pense-t-elle à ses◡amis ?
[ki kɔ̃vε̃til]Qui convainc-t-il ?
Avec l’adjectif « Grand »[grɑ̃]
[grɑ̃tεr] Prendre le grand◡air au bord de la mer. [grɑ̃tɔm] C’est un grand◡homme !
[grɑ̃tɔ̃kl]C’est mon grand-oncle.
[grɑ̃tarbr] Quel grand◡arbre.
Remarque : L’adjectif grand devient grande au féminin. La liaison, quand elle est nécessaire, se fait alors en -d.
Quand un ou une précède un mot commençant par une voyelle ou un h muet, on fait une liaison en [n].
Il ne me reste qu’un◡euro en poche. [il.nə.mə.rɛst(ə).kœ̃nøro.ã.pɔʃ]
Dans cette collection, il ne me reste qu’une◡assiette. [dã.sɛt.kɔlɛksjɔ̃.il.nə.mə.rɛst(ə).kynasjɛt]
Quand un ou une signifie premier, on ne fait pas de liaison avec le mot qui suit. Idem pour les nombres composés avec 1 (un)*.
Mets le numéro 1 avec les◡autres magazines. [mɛ.lə.nymero.œ̃.avɛk.le.zotrə.magazin]
Tu es né le vingt-et-un octobre*. [ty.e.ne.lə.vẽteœ̃.ɔktɔbr]
Elle fait la Une avec son mari [ɛl.fɛ.la.yn.avɛk.sɔ̃.mari]
Une pile de magazines
Deux (2) et trois (3)
On prononce deux [dø] et trois [trwɑ] lorsque ceux-ci sont suivis d’un nom qui commence par une consonne ou un h aspiré. On prononce deux [døz] et trois [trwɑz] quand ils sont suivis d’un nom commençant par une voyelle ou un h muet.
Tu as deux sœurs. [ty.a.dø.sɶr]
Tu as deux◡heures. [ty.a.dø.zɶr]
Il◡a trois filles. [ila.trwa.fij]
Il◡a trois◡enfants. [ila.trwɑ.zãfã]
Les consonnes finales de deux et trois sont muettes quand ils sont des éléments d’une série. Dans ce cas précis, on ne fait pas de liaison.
La place numéro deux est réservée. [la.plas.nymero.dø.ɛ.rezɛrve]
Les deux et trois sont les plus joués au loto. [le.dø.e.trwa.sɔ̃.le.ply.ʒwe.o.lɔto]
Quand deux et trois sont employés comme pronom ou nom, on ne fait pas de liaison.
Ils sont deux à attendre dans le couloir. [il.sɔ̃.dø.a.atãdr(ə).dã.lə.kulwar]
Trois et trois font six. [trwa.e.trwa.fɔ̃.sis]
Il◡a deux en math. [ila.y.dø.ã.mat]
Deux mésanges sur une branche
Quatre (4)
On prononce normalement le -e final de quatre [katrə] lorsqu’ilest suivi d’une consonne ou d’un h muet.
Quatre bouteilles de champagne [katrə.butɛj.də.ʃɑ̃paɲ]
Mais on entend très souvent [kat].
Le quatre-quarts (cake) est resté dans la 4×4 (Voiture). [lə.kat-kar.ɛ.rɛste.dã.la.kat-kat]
On prononce [katr] et on fait la liaison quand quatre est suivi d’un nom commençant par une voyelle ou un h muet.
Un paquet de café coûte◡en moyenne quatre◡euros. [œ̃.pake.d(ə)kafe.kutã.mwajɛn.katrøro]
Il faut quatre◡œufs pour faire◡une bonne◡omelette. [il.fo.katrø.pur.fɛryn.bɔnɔmlεt]
Une voiture à quatre roues motrices : 4×4
Cinq (5)
On prononce le -q final [k] lorsque cinq est suivi d’un mot commençant par une voyelle ou un h muet. Lorsque cinq précède un nom dont la première lettre est une consonne ou un h aspiré, alors les deux prononciations [sẽk] et [sẽ] sont possibles.
Quarante-cinq◡actrices ont joué dans ce film. [karãtsẽkakris.ɔ̃.ʒwe.dã.sə.film]
Il y a cinq◡hôpitaux dans cette ville [ilja.sẽkɔpito.dã.sɛt.vil]
Il y a cinq minutes que j’attends. [ilja.sẽ.minyt.kə.ʒatã] ou [ilja.sẽk.minyt.kə.ʒatã]
Il fait vingt-cinq degrés. [il.fɛ.vẽtsẽ.dəgre] ou [il.fɛ.vẽtsẽk.dəgre]
La consonne finale de cinq [k] se prononce quand il est l’élément d’une série. On fait, si nécessaire, la liaison avec le mot suivant.
Rendez-vous ici le 5 (cinq)◡avril ou le 5 mai prochain. [rãdevu.isi.lə.sẽkavril.u.lə.sẽk.mε.prɔʃε̃]
Sa fille est née le 5 (cinq)◡août. [sa.fij.ε.ne.lə.sẽkut]
Elle part le 5 (cinq)◡au matin. [εl.par.lə.sẽko.matẽ]
Quand il est pronom, cinq se prononce [sẽk]. Idem pour les nombres composés avec cinq.
J’en◡ai cinq. [ʒɑ̃.ne.sẽk]
J’en◡ai cinq◡à faire. [ʒɑ̃.ne.sẽka.fεr]
Devant « pour cent » (%), le -q final de cinq se prononce quand il s’agit d’un chiffre.
Cinq pour cent (5 %) des◡électeurs sont contre. [sẽk.pur.sã.de.zelεktɶr.sɔ̃.kɔ̃tr]
Ce n’est plus le cas lorsqu’il s’agit d’un nombre se terminant par cinq.
Cinquante-cinq pour cent (55 %) des◡électeurs sont contre. [sẽkãtsẽ.pur.sã.de.zelεktɶr.sɔ̃.kɔ̃tr]
Cinq fauteuils en couleurs
Six (6) et dix (10)
On peut les prononcer différemment en fonction de leur emploi dans la phrase et le mot qui les suit. Devant un nom ou un adjectif commençant par une consonne ou par un h aspiré, la consonne finale -x est muette : [si][di].
Nos◡amis passent six jours◡en Grèce. [no.zami.pas.si.ʒurã.grεs]
Nous serons dix personnes à assister au concert. [nu.sərɔ̃.di.pɛrsɔn.a.asiste.o.kɔ̃sεr]
Lorsqu’ils sont suivis d’un nom ou d’un adjectif commençant par une voyelle ou par un h muet, alors la consonne finale -x se prononcera [z] : [siz] [diz].
Six◡oiseaux sur la branche. [sizwazo.syr.la.brɑ̃ʃ]
Quand ils sont employés comme élément d’une série, on prononcera [sis] et [dis].
Nous sommes six◡à table. [nu.sɔm.sisa.tabl]
Lis la page dix. [li.la.paʒ.dis]
Il m’en reste six◡à préparer. [il.mɑ̃.rεst.sisa.prepare]
Pour les dates, les prononciations sont [si] [di] et [siz] et [diz] devant un nom de mois commençant par une voyelle. Certains Français font une liaison en -s [sis] [dis].
Le 10◡août et le 6◡octobre. [lə.dizut.e.lə.dizɔktɔbr] et parfois [lə.disut.e.lə.disɔktɔbr]
Le 10 septembre et le 6 novembre. [lə.di.sεptɑ̃br.e.lə.si.nɔvɑ̃br]
Le 6◡avril et le 10◡avril. [lə.sizavrile.lə.dizavril] et parfois [lə.sisavrile.lə.disavril]
Quand six et dix sont des noms, la consonne finale -x se prononce [s].
Tu peux jouer ton six ou ton dix de cœur. (Jeu de cartes) [ty.pø.ʒwe.tɔ̃.sis.u.tɔ̃.dis.də.kœr]
En ce qui concerne les pourcentages, on ne prononce pas la consonne finale -x : [si][di].
10 % (Dix pour cent) des ventes. [di.pur.sã.de.vɑ̃t]
6 % (Six pour cent) des personnes interrogées. [si.pur.sã.de.pεrsɔn(z)ε̃terɔʒe]
Dix sujets en bois
Sept (7)
La consonne finale -t de sept se prononce toujours, tandis que le -p est muet : [sɛt].
Les sept jours de la semaine. [le.sεt.ʒur.də.la.s(ə)mεn]
Nous sommes un groupe de sept. [nu.sɔm.(z)œ̃.grup.də.sεt]
Nous sommes déjà le 7 novembre. [nu.sɔm.deʒa.lə.sεt.nɔvɑ̃br]
l’Everest, à plus de 7000 mètres d’altitude
Huit (8)
Quand huit précède un nom commençant par une consonne ou un h aspiré, on ne prononce pas le -t final : [ɥi].
Huit personnes sont◡entendues par le juge, ce matin. [ɥi.pεrsɔn.sɔ̃.tɑ̃tɑ̃dy.par.lə.ʒyʒ.sə.matẽ]
Huit jours sans bruit. [ɥi.ʒur.sɑ̃.brɥi]
On prononce le -t final de huit lorsqu’il est suivi d’un mot qui commence par une voyelle ou un h muet : [ɥit].
Huit◡ans d’un bonheur sans nuages. [ɥitɑ̃.də.bɔnœr.sɑ̃.nɥaʒ]
Huit◡hôtels seront construits en face de la plage. [ɥitotεl.sərɔ̃.kɔ̃strɥi.ɑ̃.fas.də.la.plaʒ]
Quand huit est l’élément d’une série, on prononce le -t final : [ɥit].
Le huit est mon chiffre préféré. [lə.ɥit.ε.mɔ̃.ʃifrə.prefere]
En ce qui concerne les dates, on prononce généralement [ɥi] quand huit est suivi d’une consonne et [ɥit] quand on fait une liaison avec un mois commençant par une voyelle.
Le 8 septembre et 8 avril [lə.ɥi.sɛptãbr.e.lə.ɥitavril] (Le -h de huit est toujours aspiré.)
Pour les pourcentages, huit se prononce généralement [ɥi].
18 % des personnes interrogées sont satisfaites des résultats. [dizɥi.pur.sã.de.pεrsɔn(z)ε̃terɔʒe.sɔ̃.satisfεt.de.rezylta]
Huit sacs de céréales
Neuf (9)
Le chiffre neuf a la particularité de se prononcer [nœv] devant les mots « ans » et « heures ». Devant tous les autres mots commençant par une consonne, une voyelle ou par un h muet, il se prononce [nœf].
Tu as neuf◡ans. [ty.a.nœvã]
Sois prêt à neuf◡heures. [swa.prε.a.nœvœʀ]
Elle◡a neuf sœurs et frères. [εla.nœf.sœr.e.frεr]
Neuf◡avions sur dix sont restés au sol. [nœfavjɔ̃.syr.dis.sɔ̃.rεste.o.sɔl]
Bientôt 9 heures…
Vingt (20)
Le nombre vingt se prononce [vẽ] quand il est suivi d’un nom commençant par une consonne ou un h aspiré.
Quatre-vingts personnes dont vingt personnalités sont◡attendues sur scène. [katrəvẽ.pɛrsɔn.dɔ̃.vẽ.pɛrsɔnalite.sɔ̃.tatãdy.sur.sɛn]
Lorsque quatre-vingts est suivi d’un nom commençant par une voyelle ou un h muet, alors on fait une liaison en [z].
Il◡y a environ quatre-vingts◡erreurs dans le texte. [ilja.ãvirɔ̃.katrəvẽ.zɛrœr.dã.lə.tɛkst]
On fait la liaison quand vingt précède un mot commençant par une voyelle ou un h muet : on prononce uniquement le -t final [vẽt], le -g est muet.
Vingt◡ans, ça se fête ! [vẽtã.sa.sə.fɛt]
Vingt◡hélicoptères survolent la zone protégée. [vẽtelikɔptɛr.syrvɔl.la.zon.prɔteʒe]
On prononce le -t de vingt [vẽt] dans les nombres de 21 à 29.
Tous les âges se fêtent, 1 an, 10 ans, 20 ans, 100 ans…
L’écriture des chiffres et des nombres
Les chiffres et les nombres se placent devant un nom pour indiquer une quantité précise. On fait la liaison, car ils sont étroitement attachés au nom qui les suit. Par conséquent, phonétiquement parlant, on doit entendre la liaison quand le nom commence par une voyelle ou par un h muet.
Vingt◡euros – Cent◡euros – Quatre-vingts◡euros – Trois cents◡euros – Cinquante◡euros
Cinq doigts – Dix◡orteils – Un◡œil – Deux◡yeux – Deux◡oreilles
Douze kilos – Deux cents grammes – Mille cinq cent trente litres
Sept jours – Quatre trimestres – Trente◡ans – Six mois
Cent kilomètres – Mille mètres – Cinq mille quatre cent quarante◡hectares
Cinq mille cinq cents marches – Huit◡escaliers – Quatre◡ascenceurs
Quatre-vingts et cent s’accordent uniquement quand ils ne sont pas suivis d’un chiffre.
Deux cents◡erreurs – Quatre-vingts◡escargots Deux cent dix◡élèves – Quatre-vingt-huit◡abeilles
Remarque : On doit placer un trait d’union entre les dizaines et les unités.
Deux yeux, deux oreilles…
Mille est toujours invariable
Mille◡ans
Devant mille, cent est invariable : Deux cent mille personnes
Entre mille cent (1100) et mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf (1999), on prononce soit en énonçant les milliers, soit en énonçant les centaines.
1100 se prononce mille cents [milsã] ou onze cents [ɔ̃zsã].
1968 se prononce mille neuf cent soixante-huit [milnœfsãswasãtɥi] ou dix-neuf cent soixante-huit [diznœfsãswasãtɥi]
Des milliards de grains de sable
Il ne faut pas confondre les nombres avec les noms tels que dizaine, centaine, millier, million, milliard, qui s’accordent comme tous les noms.
Deux douzaines d’huîtres
Trois centaines de pommiers
Cinq millions d’euros
Zéro est un nom, il prend donc un « s » quand il est précédé d’un déterminant pluriel.
Deux zéros après la virgule
Faire zéro faute
Le zéro est une bulle.
Les adjectifs numéraux ordinaux
Ils s’accordent en nombre et en genre.
Les premières places
Les secondes classes
Les derniers◡instants
Mais les noms de nombre employés comme des adjectifs numéraux ordinaux sont invariables.
La page quatre cent, le numéro vingt…
Remarques : les noms désignant les parties d’un entier s’accordent avec les déterminants qui les précèdent.
Attention de bien prononcer le son [ə] que l’on trouve dans le mot « regarder ». Les e caduques (muets) ont été remplacés par une étoile *. Enfin, le signe ◡ indique qu’il faut faire une liaison ou un enchainement.
Extrait de Novembre de Gustave Flaubert
J’aim* l’automn*, cett* trist[ə] saison va bien aux souv*nirs. Quand les◡arbr*s n’ont plus d[ə] feuill*s, quand l[ə] ciel conserv*◡encor*◡au crépuscul* la teint* rouss* qui dor* l’herb[ə] fané*, il est doux d[ə] r[ə]garder s’éteindr* tout c[ə] qui naguèr* brûlait encor*◡en vous.
J[ə] viens d[ə] rentrer d[ə] ma prom*nad* dans les prairi*s vid*s, au bord des fossés froids où les saul*s s[ə] mir*nt ; l[ə] vent faisait siffler leurs branch*s dépouillé*s, quelqu[ə]fois il s[ə] taisait, et puis r[ə]commençait tout◡à coup ; alors les p[ə]tit*s feuill*s qui rest*nt◡attaché*s aux broussaill*s tremblai*nt d[ə] nouveau, l’herb* frissonnait en s[ə] penchant sur terr*, tout semblait d[ə]v*nir plus pâl* et plus glacé ; à l’horizon l[ə] disqu[ə] du soleil s[ə] perdait dans la couleur blanch* du ciel, et l[ə] pénétrait alentour d’un peu d[ə] vi* expirant*. J’avais froid et presqu[ə] peur.
J[ə] m[ə] suis mis◡à l’abri derrièr*◡un monticul* d[ə] gazon, l[ə] vent avait cessé. J[ə] n[ə] sais pourquoi, comm* j’étais là, assis par terr*, n[ə] pensant à rien et r[ə]gardant au loin la fumé* qui sortait des chaum*s, ma vi* entièr* s’est placé* d[ə]vant moi comm*◡un fantôme, et l’amer parfum des jours qui n[ə] sont plus m’est r[ə]v*nu avec l’odeur d[ə] l’herb[ə] séché* et des bois morts ; mes pauvr[ə]s◡anné*s ont r[ə]passé d[ə]vant moi, comm*◡emporté*s par l’hiver dans◡un* tourment* lamentabl* ; quelqu[ə] chos* d[ə] terribl* les roulait dans mon souv*nir, avec plus d[ə] furi* qu[ə] la bris* n[ə] faisait courir les feuill*s dans les sentiers paisibl*s ; un*◡ironi* étrang* les frôlait et les r[ə]tournait pour mon spectacl*, et puis tout*s s’envolai*nt ensembl* et s[ə] perdai*nt dans◡un ciel morn*.
Ell*◡est trist*, la saison où nous somm*s : on dirait qu[ə] la vi* va s’en◡aller avec l[ə] soleil, l[ə] frisson vous court dans l[ə] cœur comm* sur la peau, tous les bruits s’éteign*nt, les horizons pâliss*nt, tout va dormir ou mourir. J[ə] voyais tantôt les vach*s rentrer, ell*s beuglai*nt en s[ə] tournant vers l[ə] couchant, l[ə] p[ə]tit garçon qui les chassait d[ə]vant lui avec◡un* ronc* gr[ə]lottait sous ses◡habits d[ə] toil*, ell*s glissai*nt sur la bou* en r[ə]descendant la côt*, et écrasai*nt quelqu[ə]s pomm*s resté*s dans l’herb*. L[ə] soleil j[ə]tait un dernier◡adieu derrièr* les collin*s confondu*s, les lumièr*s des maisons s’allumai*nt dans la vallé*, et la lun*, l’astr[ə] d[ə] la rosé*, l’astr[ə] des pleurs, commençait à s[ə] découvrir dans les nuag*s et à montrer sa pâl* figur*.
J’ai savouré longu*ment ma vi* perdu* ; j[ə] m[ə] suis dit avec joi* qu[ə] ma jeunesse était passé*, car c’est◡une joi* d[ə] sentir l[ə] froid vous v[ə]nir◡au cœur, et d[ə] pouvoir dir*, l[ə] tâtant d[ə] la main comm*◡un foyer qui fum*◡encore : il n[ə] brûl* plus. J’ai r[ə]passé lent*ment dans tout*s les chos*s d[ə] ma vi*, idé*s, passions, jours d’emport[ə]ment, jours d[ə] deuil, batt*ments d’espoir, déchir*ments d’angoiss*. J’ai tout r[ə]vu, comm*◡un◡homm* qui visit* les catacomb*s et qui r[ə]gard* lent*ment, des deux côtés, des morts rangés après des morts. À compter les◡anné*s c[ə]pendant, il n’y◡a pas longtemps qu[ə] j[ə] suis né, mais j’ai à moi des souv*nirs nombreux dont j[ə] m[ə] sens accablé, comm* l[ə] sont les vieillards d[ə] tous les jours qu’ils◡ont vécus ; il m[ə] sembl* quelqu[ə]fois qu[ə] j’ai duré pendant des siècl*s et qu[ə] mon◡êtr* renferm* les débris d[ə] mill* existenc*s passé*s. Pourquoi c[ə]la ? Ai-j*◡aimé ? ai-j* haï ? ai-j* cherché quelqu[ə] chos* ? j’en dout*◡encor* ; j’ai vécu en d[ə]hors d[ə] tout mouv*ment, d[ə] tout*◡action, sans m[ə] r[ə]muer, ni pour la gloir*, ni pour l[ə] plaisir, ni pour la scienc*, ni pour l’argent.
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En phonétique articulatoire, on dit qu’une consonne est fricative (ou constrictive) lorsqu’elle obstrue le canal oral (produite par le resserrement de la bouche par exemple) sans qu’il y ait une fermeture complète de celle-ci.
Pour produire les sons [s] et [z], la langue se creuse un peu tout en se levant. La pointe de la langue (appelée aussi « apex ») se rapproche du palais dur (osseux) situé juste derrière les incisives supérieures, tandis que les bords latéraux de la langue « s’écrasent »contreles gencivesde l’arcade dentaire supérieure. Le son passe comme un souffle par le canal qu’a formé la langue en se creusant.
On dit que le [z] est sonore, car les cordes vocales (et la langue aussi) vibrent. Ce n’est pas le cas pour le [s], on dit qu’il est sourd. Le [s] et le [z] sont des consonnes sifflantes qui se distinguent entre elles grâce à leur opposition sourde / sonore.
Il me semble tout à fait possible d’articuler ces deux sons avec l’apex (pointe de la langue) posé sur la base des incisives inférieures. A vous de trouver le bon accord… 🙂
On fait le son [s] … comme un serpent…
Le cassis (fruit) se prononce [kasis] , contrairement à la ville de Cassis [kasi] avec un -s muet à la fin.
Quand la lettre s :
tasse, cassis, Suisse, associé…
est doublée dans les mots (tasse, cassis, Suisse, associé…)
commence un mot (silence, sortir, savoir, serviette…)
se trouve entre une voyelle et une consonne (rester, asperge, histoire, susceptible…)
se trouve entre une consonne et une voyelle (verser, adversité, pacser, course…)
se trouve entre une voyelle nasale et une voyelle (danse, réponse, insécurité, insensé…)
est sonore à la fin de certains mots (ours, plus (+), Reims, consensus…)
Quand la lettre c :
Indice, cédille, citron, Cyril…
est suivi des voyelle e, é, i, y (indice, cédille, citron, Cyril…)
Quand le c cédille – ç :
se trouve devant les voyelles a, o, u (garçon, façade, reçu, déçu…)
On fait le son [z] … comme un moustique…
Zéro, zébu, zèbre, douze…
Quand la lettre z :
se trouve dans un mot (zéro, zébu, zèbre, douze, trapèze…)
Un trapèze (géométrie)
et quand la lettre s :
se trouve entre deux voyelles (Isabelle, maison, isotherme, mayonnaise…)
marque une liaison entre un pronom personnel (nous, vous, ils, elles…) et un verbe commençant par une voyelle (nous‿appelons, vous‿épelez, ils‿adorent, elles‿utilisent)
Epeler [eple] : Nommer successivement les lettres composant un mot
marque une liaison entre un article au pluriel (les, des, nos, vos…) et un nom commençant par une voyelle ou un h muet (les‿enfants, des‿humains, nos‿habitudes, vos‿animaux…)
Entendez-vous la différence entre la consonne sourde [s] et la consonne sonore [z] ?